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Apport d'une thérapie cognitive dans la prise en charge d'un patient présentant un trouble de personnalité état-limite (borderline)

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par Michel Naudet
Paris V Descartes - Diplôme Universitaire de Méthodologie en Psychothérapie - Sociothérapie 2003
  

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6 Prise en charge des patients Etats-limites

6.1 Thérapies analytiques

Contrairement à l'approche psychiatrique des patients état-limite qui s'est développée à partir des traitements spécifiques aux structures psychotiques, l'approche analytique s'est plutôt développée à partir du traitement des névroses.

Il est essentiel, avant d'entreprendre une analyse, que le trouble de personnalité état-limite soit clairement diagnostiqué, car la distinction entre organisation limite et états psychotiques n'est pas toujours aisée. Kernberg propose une technique d'investigation dynamique permettant, selon lui, de distinguer patient psychotique et patient limite. Pour cet auteur, les opérations défensives primitives qu'utilisent ces deux types de patients sont certes souvent identiques, mais leurs fonctions sont très différentes.

Dans le cas des psychoses, le mécanisme de clivage protège le patient d'une perte totale des frontières du moi et de la fusion.

Dans le cas des états limites, le clivage protège le patient de son ambivalence entre l'amour et la haine, c'est-à-dire de l'expérience du conflit mental et de la souffrance dépressive; mais en même temps le sujet souffre de ce clivage qui rend tous ses affects superficiels, chaotiques ou lointains, ne lui permettant pas d'établir une relation humaine chaleureuse et de bonne qualité à laquelle il aspire.

Cette différence importante entre les fonctions défensives du même mécanisme selon qu'il s'agisse d'un psychotique ou d'un état-limite justifie la prudence à adopter lors d'interprétations dans l'ici et le maintenant : Montrer ses défenses et la manière dont il les utilise à un patient psychotique ne peut, selon Kernberg, qu'accroître la confusion entre lui et l'extérieur, lui révéler l'absence de délimitation individuelle et aggraver par conséquent les conduites pathologiques au cours de l'entretien lui-même. Au contraire, le patient limite dont on analyse les modalités défensives au cours de l'investigation repère mieux l'épreuve de réalité, perçoit plus aisément la totalité de son moi et non simplement une partie clivée, au bénéfice de la relation thérapeutique et de la diminution de la pensée dichotomique (mais attention aux interprétations trop profondes ou prématurées).

Les difficultés de ce type de thérapie sont unanimement reconnues. Parmi celles-ci il faut citer :

- L'utilisation massive par le patient de mécanismes très archaïques qu'il convient d'interpréter avant que celui-ci ne s'engage dans une relation de niveau plus oedipien ;

- la menace permanente d'un passage à l'acte pendant la thérapie ;

- la nécessité de séances suffisamment fréquentes pour provoquer rapidement le processus transférentiel, faute duquel thérapeute et patient risquent d'être pris dans un lien de dépendance interminable.

Quant au choix de la thérapie, psychanalyse au sens strict ou psychothérapie analytique (cadre aménagé, face à face) les opinions divergent et la décision revient au thérapeute.

Le principal risque des thérapies analytiques est le développement d'une psychose de transfert venant se substituer à la névrose de transfert.

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