Moyens de dépistage
Comme nous l'avons vu, peu de patients ayant des problèmes
avec l'alcool consultent pour ce seul motif. En France, consommer de
façon chronique 2 ou 3 verres de vin à chaque repas est
socialement admis et n'entraîne en général aucune
culpabilité. Le repérage des patients à risque sera donc
rarement le résultat direct d'une demande du patient et devra se faire
par le biais des outils suivants :
- Examen clinique
- Examens biologiques
- Entretien (questionnement)
- Tests psychométriques (inclus dans l'entretien, soumis
oralement).
- Comorbidités somatiques et psychiques fréquemment
associées à la consommation excessive d'alcool.
Nous ne développerons pas le sujet ici, mais ces outils
existent et leur utilisation est le plus souvent compatible avec le cadre
classique d'une consultation de Médecine Générale.
Hypothèses
générales
Hypothèse 1 : les médecins
généralistes ayant reçu une formation spécifique en
alcoologie et/ou ayant exercé des activités dans ce domaine et/ou
s'estimant très bien informés aborderont plus souvent le
problème d'alcool avec leurs patients que les médecins non
formés ou s'estimant mal informés.
Si cette hypothèse est vérifiée,
l'utilité d'une information/formation des médecins
généralistes à l'alcoologie telle que pratiquée
aujourd'hui en France serait confirmée. Il conviendrait alors d'analyser
les aspects à améliorer pour un meilleur dépistage et une
prise en charge plus précoce des patients à risque en
consultation :
- L'information sur le produit et ses effets
- La clinique (sémiologie de l'intoxication aiguë ou
chronique, symptômes de sevrage, comorbidités)
- Les tests de dépistage et d'évaluation (FACE,
CAGE, MAST, AUDIT, etc.)
- Les stratégies d'arrêt de l'alcool et les
problèmes liés au sevrage (somatiques et psychiques)
- Les protocoles de soin (sevrage, suivi, réseau)
- La psychologie du patient alcoolique
- La relation du médecin et du malade alcoolique
(entretien, empathie, soutien).
Hypothèse 2 : le manque de formation
n'est pas le seul facteur justifiant la faible prise en charge du
problème d'alcool en médecine générale.
Si l'hypothèse est vérifiée, il faudra
chercher d'autres causes ou des causes annexes au manque de prise en charge du
risque perçu d'alcool, notamment dans la représentation que se
font les médecins de cette maladie et dans les réactions
potentielles des patients face à une investigation le plus souvent non
demandée.
Dans tous les cas, il faudra s'interroger sur le rôle
réel qu'on est en droit d'attendre d'un médecin
généraliste dans la prise en charge du problème d'alcool
chez des patients qui, en général, ne consultent pas directement
pour cette raison.
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