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Prévention, dépistage et prise en charge précoce du problème d'alcool en médecine générale : essai d'analyse d'un déni collectif

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par Michel Naudet
Université Paris 8 - Diplôme d'Etudes Supérieures Universitaires en Addictologie 2003
  

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2) Réticence du médecin

Ce facteur occupe globalement la 3ème position des difficultés freinant la prise en charge des patients ayant un problème avec l'alcool. Son évocation décroît avec le niveau d'information et avec la fréquence de prise en charge.


Contrairement à la réticence du patient, celle du praticien cède devant une formation même faible. Evoquée par 82% des médecins mal informés, elle n'est plus citée que par 40% des moyennement informés. Les médecins les mieux informés l'évoquent encore à 38%, ce qui démontre le peu d'effet d'une formation très importante sur ce facteur.

Ce résultat pourrait signifier que la réticence du médecin est due principalement à un manque de confiance dans ses capacités à prendre en charge la problématique. Comme nous l'avons déjà évoqué à deux reprises, l'effet principal de la formation/information en alcoologie semble être, plus qu'un apport de connaissances, un gain de confiance en soi pour aborder le problème d'alcool avec le patient.

Mais cette difficulté reste tout de même citée par 38% des médecins les mieux informés et par 23% des médecins ayant le meilleur score de prise en charge. Cela signifie qu'elle est tout de même partiellement indépendante de la formation et qu'elle touche des sphères subjectives et affectives, par exemple les représentations personnelles du praticien envers l'alcool et envers les patients qui en consomment de manière excessive.

3) Manque de temps


Ce facteur est la 2ème source de difficulté indiquée par la cohorte. Son évocation décroît avec le score de prise en charge. Ce sont les médecins dont le score est le plus faible qui l'évoquent le plus souvent (61%). Les médecins très bien informés l'évoquent également moins souvent (33%) que les moyennement informés (73%).

Il est normal que les médecins assurant la prise en charge la plus fréquente évoquent moins souvent ce facteur, dans la mesure où ils prennent le temps d'investiguer le problème.

Mais, logiquement, manquer ou non de temps semble tout à fait indépendant du niveau de formation. ; il conviendrait donc d'approfondir la raison pour laquelle les médecins les mieux formés disposent de plus de temps que les autres.

Nous pourrions avancer l'hypothèse que les médecins les moins bien informés ont des représentations erronées concernant la prise en charge du problème Alcool en consultation (100% d'entre eux avouant des lacunes dans la connaissance des protocoles de soins) et n'imaginent pas qu'une intervention brève (quelques minutes), un rappel des normes de consommation à moindre risque, voire même un simple conseil, puissent avoir des effets positifs sur le comportement de boisson de nombreux patients.

Néanmoins, le fait que 38% des médecins les mieux informés et 38% de ceux qui assurent le meilleur score de prise en charge évoquent encore cette difficulté montre que le manque de temps est un facteur de difficulté bien réel.

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