4) Inutilité de la
démarche
L'évocation de l'inutilité des interventions
pendant la consultation est inversement proportionnelle au score de prise en
charge. Cité par 30% des médecins du 1er quartile
(moins bon score), ce facteur n'est plus évoqué par aucun des
praticiens du 4ème quartile.
Parallèlement, le niveau de formation/information ne
semble pas avoir d'effet spécifique. Ce sont les médecins
moyennement informés qui l'évoquent le plus souvent (17%).
Ce facteur fait à l'évidence partie des
présupposés concernant le psychisme et le comportement des
patients en problématique avec l'alcool.
Le préjugé concernant la réticence du
patient à aborder le problème de l'alcool cédait en grande
partie après une formation importante. Ce n'est pas le cas ici : le
présupposé voulant que les interventions envers ces patients sont
inutiles ne cède pas après une formation, même si cette
dernière est importante.
Par contre, aucun des médecins ayant les meilleurs
scores de prise en charge n'évoque plus ce problème. C'est donc
en pratiquant ces intervention de prévention et de dépistage que
le praticien prend conscience de l'utilité de sa démarche.
Avec la réticence du patient, l'inutilité de la
démarche apparaît clairement comme un présupposé
ayant un effet négatif sur la prise en charge des patients avec un
problème d'alcool.
5) Absence de protocole standard
A l'inverse des autres difficultés, ce facteur
« objectif » est évoqué plus souvent (20%)
par les médecins assurant la meilleure prise en charge que par l'autre
moitié (8%). Cité par aucun des médecins très bien
formés, ce facteur peut être considéré comme
dépendant directement du niveau de formation/information.
Nous pouvons dire que la difficulté ne provient pas
de l'absence de protocoles standard, mais de la méconnaissance de ces
derniers.
6) Autres difficultés
Les autres facteurs cités dans le questionnaire comme
susceptibles d'agir défavorablement sur la prise en charge des patients
ayant un problème d'alcool sont les suivants :
Autres difficultés
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- Manque de politique cohérente de santé publique
(2 praticiens)
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- Non rémunération (1 praticien)
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- Le peu d'alcooliques "classiques" rend maintenant plus
difficile le dépistage de l'alcoolique caché (1 praticien)
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Il est étonnant qu'aussi peu de médecins (4/50)
aient évoqué ces difficultés, car elles semblent se situer
logiquement au coeur du débat. On peut en fait penser qu'elles
reflètent ce que beaucoup pensent sans vraiment le dire.
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