2) Cas
des villages témoins.
a)
Village de Diéri.
Le village de Diéri est situé à 12 Km
à l'Ouest d'Orodara sur la route nationale n°8 menant à
Sikasso (Mali). Il est limité à l'Est par Orodara, au Sud-ouest
par Samogohiri, au Sud-est par Kotoudemi ; au Nord-ouest par Diolé
et au Nord par Diossogo. Diéri signifie en langue Dioula «
agrandir, prospérer »et aurait été
fondé vers 1880 par un chasseur « DOZO »venu du
Mandé (Mali) du nom de BARRO Sabena. Son climat est de type soudanien,
recevant en moyenne 1037mm d'eau par an. On y rencontre des sols argilo
limoneux. D'une végétation de savane arborée et arbustive,
le terroir de Diéri est traversé par 4 cours d'eau non
pérennes (Siakoro, Kotoudemi, Kotoroni et Kodjalé).
Sa population est estimée à 2298 habitants
(INSD ,2000). Elle est composée de DIOULA, de SIAMOU, de SAMOGHO et de
PEULH.
C'est une population fortement islamisée dont les
coutumes, les habitudes et les pratiques s'en inspirent. Le village est
dirigé par un chef dont la fonction est héréditaire et se
transmet de père en fils ou de frère en frère. Il a un
habitat groupé et est structuré en six concessions :
dougoutigui-so, daouda-so, banakoro-so, siamou-so, djéli-so,
karamogo-so, et un campement peuhl. Les décisions sont prises de
façon démocratique en assemblée générale,
réunissant deux hommes et deux femmes de chaque concession autour du
chef du village. Cependant une seule personne assure les fonctions de chef du
village et de chef coutumier. Il compte 42 exploitations. Six groupements
et associations participent à l'animation de la vie quotidienne du
village.
Les productions agricoles sont composées de cultures
céréalières ; de cultures de rente ; du
maraîchage et des fruits. Cette agriculture est d'un niveau technique
avancé. Son cheptel bovin est de 300 têtes .Cet élevage se
fait selon le système du confiage des boeufs au bouvier peulh au prix
variant entre 3000 et 5000frs CFA. L'abreuvage des troupeaux est gratuit et se
fait aux abords des forages et fontaines du village. Les habitants de
Diéri disposent d'importantes infrastructures de base (eau,
santé, éducation, alphabétisation, etc.). Ils
fréquentent les marchés d'Orodara, de Bobo, de Koloko et ceux
d'environnants.
b)
Village de Samogohiri.
Situé à 25 km au sud-ouest de Orodara,
Samogohiri est limité au nord par Lougoua et Bakoubougou ; à
l`ouest par kangala et Sokouraba ; au sud par Todié et Saraba et
à l'est par Diéri et Kotoudemi. Il aurait été
fondé vers 1663 par Lamine Cissé (marabout), venu de Yaba
(Sikasso). Plus tard, vers 1843 il fut rejoint par un chasseur Siamou
(Traoré Kiné). Les deux hommes lièrent une alliance pour
donner naissance à Samogohiri qui signifie
« prospérité ».
Appartenant au climat sud soudanien, il reçoit en
moyenne 1000 mm de pluie par an. D'une végétation de savane
arbustive dense, ce village est traversé par un cours d'eau permanent
(Denfou) et deux cours d'eau à régime temporaire.
Sa population est estimée à 3506 habitants
(INSD, 2000). Les groupes ethniques Samogho, Siamou, Mossi et peulh y habitent
sur son terroir. Le village est dirigé par un chef assisté d'un
conseil des anciens. La chefferie est la propriété du clan
Cissé qui l'a remise aux Traoré. Elle est
héréditaire. Quant à la terre, elle appartient au lignage
des Cissé, mais le doyen d'âge de chaque quartier assure la
gestion du domaine foncier de ces lignages suivant un mandat de trois ans
renouvelable et par génération. Le village est structuré
en trois quartiers (Biéton, Sangaon et Doution). La vie du groupe et
l'ensemble des pratiques sociales sont régies par les coutumes. A ce
titre, les valeurs telles que le respect des anciens, du groupe, l'attachement
aux ancêtres sont de rigueur. Le chef de terre assure les sacrifices au
début et à la fin des activités de production.
L'agriculture demeure l'activité principale suivie de
l'élevage et l'arboriculture. Le cheptel bovin est estimé
à 884 têtes avec une prédominance de boeufs de traits.
Ainsi, se développa la culture attelée dont l'introduction dans
le village remonte en 1984 et la généralisation dans les
années 1994. La chimiothérapie demeure la stratégie
principale de gestion de la trypanosomose animale africaine. Les vaccinateurs
(majorité peulh) assurent les soins de santé des animaux.
Chef lieu du département de Samogohiri, il est
doté d'une préfecture, d'une école primaire à six
(6) classes (créée en 1953 et normalisée en
2002-2003), d'un dispensaire, d'une maternité, d'un dépôt
pharmaceutique, de trois forages, un grand puit, trois bornes fontaines, six
moulins, un marché (lieu tous les cinq jours) et d'une route
praticable.
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