c)
Village de Sokouraba.
Situé dans le département de Kangala, à
35 Km au sud-ouest d'Orodara, Sokouraba est limité au nord par Kangala
et Samogohiri, au sud par Tourni et Kangalaba, à l'ouest par Kangalaba
et à l'est par Todié et Samogohiri. Son nom authentique
«Kafina » signifie «nouvel endroit ou maison
nouvelle»aurait été fondé par TRAORE Bê
(Samogho) venu de Kayes (Mali) et par TRAORE Kamana (Senoufo) venu de
Lafigué.
Suivant cet ordre, les Samogho sont détenteurs de
l'autel de la terre et les Senoufo, détenteurs du pouvoir politique.
Sokouraba appartient à un plateau dominé par
quelques collines au sud (wani). Il reçoit en moyenne 1000 mm de pluie
par an et est parcouru par trois cours d'eau dont un permanent. Il est
dominé par une végétation de savane arborée claire
riche en essences végétales et fauniques.
Sur le plan démographique, une population de 2937
habitants habite ses terres avec une prédominance nette des femmes (51%)
et de jeunes. C'est une population dynamique. Car il existe 10
«tons» ; 2 GV ; 6 GPC ; 4 OSC (Organisation
de Société Civile) ; APEE et un comité de
«l'initiative de Bamako». Deux groupes ethniques
dominent : Samogho et Sénoufo aux cotés des pasteurs peulhs.
Le village est structuré en 4 quartiers, en 3 hameaux de cultures et un
camp peulh.
Les deux religions dominantes sont l'animisme et la religion
musulmane qui organisent et dirigent la vie et les pratiques des gens
Sur le plan agricole, l'espace de production est
organisé en 5 zones de cultures utilisant une technologie manuelle et
attelée. On y produit des céréales, du coton, des
légumes et fruits. Sur le plan pastoral, il existe 5 campements
d'élevage dont un campement peulh. Il dispose de 16 étables
fumiers et 18 parcs fumiers. Le manque de couloir de passage à
bétail crée souvent des conflits violents entre agriculteurs et
éleveurs. La gestion de la santé animale est laissée
à l'initiative de chaque éleveur qui sollicite le plus souvent
les services des vaccinateurs. Le marché de Kangala et les vendeurs
ambulants (peulh) leur fournissent les produits vétérinaires.
Sur le plan de relation avec l'extérieur, Sokouraba
est en conflit avec Samogohiri pour des questions de limites territoriales et
d'autorités. Sur le plan des infrastructures socio-économiques et
administratives, il existe à Sokouraba, une école à 3
classes, un dispensaire, une maternité, un magasin, un jardin collectif,
un moulin à grain, une presse karité.
d)
Village de Sokoroni.
Situé dans le département de Koloko à 58
Km d'Orodara, le village de Sokoroni aurait été fondé par
un chasseur du nom de Zibogwo venu du Mali. Sokoroni signifie «lieu de
la vente de viande d'éléphant» en langue
Sénoufo. Faisant partie de ce vaste ensemble qu'on appelle le
Tagwara, il est limité au nord par Nafanasso, à l'ouest par
Sifarasso, à l'est par Koloko, au sud par Outilla, Kourouma et
Sountourkou, au sud-est par Bama et Sayaga. Il est encerclé par une
rivière non pérenne et reçoit en moyenne 800 à 900
mm d'eau par an.
Le village est structuré en cinq (5) quartiers
(Dobougou, Tagwasso, Diassara Kroubasso ou Julakin). Sa population est
estimée à 2600 habitants, regroupés dans 46 concessions.
Le groupe ethnique principal est le Sénoufo. Mais il y a aussi les
Dioula, Toussian, Siamou, Mossi, Samogho et Peulh.
C'est une population musulmane en majorité dont les
pratiques et les croyances sont soutenues par les règles et les
principes musulmans. Dans la gestion de l'espace, les seuls interdits sont ceux
prescrits par l'Islam et les coutumes. Le village est dirigé par un chef
de village assisté d'un chef de terre, d'un RAV et des cinq (5) chef de
quartiers (lignages).
L'agriculture est l'activité principale de production.
Les cultures céréalières, cotonnières, les
tubercules et fruits constituent l'essentiel des productions agricoles. Sur le
plan pastoral, l'élevage des bovins prédomine. Mais la perte des
animaux par la maladie, l'absence de zone de pâturage, de piste à
bétail et l'incommodité du parc à vaccination constituent
des contraintes à l'épanouissement de ce secteur. A cela,
s'ajoute la difficile gestion des pâturages, car c'est une zone de
transhumance. Sur le plan de la gestion des maladies en particulier la TAA, les
éleveurs ont recours aux prestations du vétérinaire Public
de Koloko et aux vaccinateurs locaux. Ils se procurent des trypanocides
auprès des vendeurs ambulants et sur les marchés de Sifarasso,
Sikasso et Hèrèmakono (Mali). Enfin, notons que l'activité
commerciale exercée par les femmes est florissante à Sokoroni et
l'artisanat est pratiqué par une minorité. De nombreuses
organisations paysannes participent à l'animation du village. Ce sont
entre autres les GVH et GVF, l'association des chasseurs, l'association
sportive, la communauté musulmane, le comité de gestion de la
santé, l'association des parents d'élèves et les
«tons»des différents quartiers.
Sur le plan des réalisations, Sokoroni possède
une école à six (6) classes, un dispensaire, une mosquée,
un moulin, un parc de vaccination, deux (2) fermes privées et trois (3)
forages. Fort de cet acquis, les habitants de Sokoroni ont des rapports
économiques (marché), culturels (baptême,
funérailles, fêtes), matrimoniaux (mariage) suivis avec leurs
voisins.
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