II/ Description des villages
d'enquête et caractéristiques sociologiques des
agro-éleveurs.
1) Cas
des villages d'intervention du Projet BMZ.
a)
Village de Kotoura.
Situé au sud, dans le département de kangala
à 50 km d'orodara, le village de kotoura est limité au nord par
Bama, au sud par kagnambougou, à l'ouest par sayaga et sarkandiala,
à l'est par kangala et au nord-est par mahon. Il est arrosé par
1000 mm d'eau/an. Son espace physique est un plateau parsemé de trois
cours d'eau dont le NAMPELOGO seul est permanent. C'est une zone de savane
arborée qui s'éclaircit sous la pression démographique et
foncière. Zone marécageuse favorable à la plantation.
Ce village serait fondé par un chasseur venu de
kangala et signifie « village dans la touffe du
marigot » Sa population est estimée à 2800
habitants en majorité Sénoufo des clans TRAORE, DIALLO, KONATE,
SANGARE et OUATTARA. Le village est structuré en sept (7) quartiers
présidés chacun par un chef de quartier. Il est dirigé par
un chef de village, assisté par les chefs de quartier et le chef de
terre. Sa population est composée d'animistes, de musulmans et de
chrétiens. Mais la vie et les pratiques du groupe sont régies par
les règles et les croyances animistes. A chaque début et fin de
saison hivernale, des sacrifices présidés par le chef de terre
sont organisés autour de l'autel de la terre. Le village est
animé par un groupement villageois et sept (7) associations d'entraide
culturale.
Les habitants de kotoura s'occupent dans l'agriculture, dans
l'élevage, dans l'arboriculture et bien d'autres activités
artisanales. L'élevage bovin est en voie de développement
malgré la TAA qui est une menace réelle. Pour gérer cette
maladie, les producteurs ont recours aux services d'un vaccinateur
présent dans le village et de l'agent public installé au PV de
Koloko (distant de 12 Km du village).
Par ailleurs ils s'approvisionnent en produits trypanocides
dans les marchés locaux des villages environnants et maliens. A kotoura,
il existe une école primaire, un dispensaire et un dépôt
pharmaceutique.
b)
Village de M'bié.
Situé dans le département de Kourignon,
à 18 Km à l'est d'Orodara, M'Bié est limité
à l'est par Guéna, au nord par Sidi, à l'ouest par Mina et
au sud par Kourignon. Le village est localisé au sud de la route
nationale no 8 (Bobo-Orodara) dans une dépression
entourée de collines rocailleuses. M'Bié qui signifie en langue
Toussian « c'est tout le village comme ça »
aurait été découvert par les colons il y a environ 54 ans.
Sur le plan physique on rencontre des sols sableux à
argilo sableux, des sols argileux hydromorphes, des sols limoneux et des sols
gravillonnaires à latérites sur les collines. Avec une
végétation de type savane arborée, il est traversé
par un affluent du fleuve Mouhoun et une rivière au bord de laquelle on
rencontre une végétation de raphias.
Le village compte 346 habitants regroupés dans 25
ménages. Cette population est composée de Toussian, de Siamou, de
Mossi, de Gourounsi, de Bobo, de Dioula, etc. Le village est dirigé par
un chef de village assisté d'un chef coutumier et du RAV. Il est
structuré en quatre quartiers correspondants aux quatre grands lignages
fondateurs (Traoré, Ouattara, Coulibaly et Keita). La religion animiste
domine la vie du groupe. Cette religion organise et guide les pratiques et
l'ensemble des activités de production. A ce titre, il existe une
société des masques présidée par le chef de terre.
Il existe également trois associations de culture et un groupement
villageois qui participent à l'animation de la vie du village.
Sur le plan agricole, les populations produisent du
maïs, du sorgho, du mil, du fonio, des tubercules et du coton. C'est une
agriculture à faible niveau technique orientée vers
l'autoconsommation. La pratique pastorale vient en appoint à
l'agriculture. Les populations de M'Bié font du maraîchage, de
l'arboriculture, de l'apiculture, de l'artisanat, de la chasse, etc. Mais, il
faut noter que le village connaît un manque d'infrastructures
socio-économiques et administratives (un seul forage).
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