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Communication et contrôle de la trypanosomose animale africaine : étude de cas des interrelations entre les agro-éleveurs et leurs prestataires de services vétérinaires dans la province du Kénédougou (Burkina Faso).

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par Der DABIRE
Université de Ouagadougou, Département de Sociologie - Maîtrise en Sociologie 2005
  

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3) Organisation socioculturelle.

Sur les terres de la province du Kénédougou habite une population d'environ 209920 habitants au recensement administratif de 2001 avec une densité de 22 habitants/km2. Elle est composée des groupes ethniques Sénoufo, Siamou, Bobo, Mossi, Dioula, peulh, Toussian, Samogho et autres minorités représentés dans les proportions suivantes.

Tableau 2 : proportion des ethnies présentes dans la province du Kénédougou.

Ethnie

Sénoufo

Siamou

Bobo

Mossi

Dioula

Peulh

Autres

Proportion (%)

54

6

5

5

3

2

25

Source : Document de passation de service, DPRA-Kénédougou, Orodara, 2004.

Ces peuples se sont installés par vagues successives. Les Sénoufo dont l'histoire situe l'installation depuis des temps immémoriaux sont les autochtones. Mais, ils furent bousculés à l'intérieur de la province par des invasions successives des peuples Dioula, Bolon, Samogho, Tiéfo, Toussian Karaboro venus du Mandé , de la Côte d'Ivoire et du Ghana actuel entre 1700 et 1714. Ils seront rejoints au cours des années 1970 par les migrants Mossi, gourounsi, Lobi-Dagara et peulh venus respectivement du plateau mossi, du sud-ouest et du nord du pays à la recherche des terres arables pour les uns et de pâturages pour les autres. De nos jours, on rencontre une mosaïque de populations vivant en communautés villageoises avec une assimilation des migrants aux autochtones. C'est une population jeune (3,47% de vieux et 49,31% d'enfants), à majorité féminine et inégalement répartie dans l'espace. Les fortes densités de populations se rencontrent dans la partie sud de cette province avec une population totale estimée à 84326 habitants (RGPH ; 1996). Selon le schéma de classification des formations sociales du pays en sociétés centralisées et en sociétés acéphales, celles de la province du Kénédougou appartiennent à la deuxième catégorie.

Ce que les anthropologues et historiens ont coutumes d'appeler les démocraties villageoises. Dans ces sociétés, l'organisation est de type lignager où la société est dirigée par un conseil des anciens composé des différents chefs de lignages constitutifs du village. Elles sont structurées en quartiers et en concessions ayant respectivement au sommet un chef. Si sur ce plan spatial, il existe une hiérarchie, au niveau social, la société est structurée en classes d'âge, en castes et en corps de métiers spécialisés.

Dans la province du Kénédougou, les religions musulmane, catholique et protestante coexistent au côté d'un animisme vivace qui demeure ancré dans les mentalités des gens. Contrairement à la plupart des sociétés du pays qui ont abandonné leurs coutumes, croyances, pratiques et valeurs traditionnelles au profit de celles dites modernes, les groupes sociaux de la province du Kénédougou ont su garder et préserver leurs coutumes et valeurs essentielles au contact de la modernité.

C'est ainsi qu'en dépit d'un islamisme très ancien, nous remarquons de nos jours que certains rites et cérémonies coutumières sont de rigueur chez les populations de la province du kénédougou. Ce sont parmi tant d'autres :

- le koulanchan, une cérémonie de bénédiction aux dieux de la brousse afin d'obtenir de bonnes récoltes qui est célébrée chaque année en début d'hivernage.

- Le koltongbo, cérémonie de remerciements aux ancêtres et aux dieux de la brousse célébrée chaque année après les récoltes.

- Le Kènèkènè, initiation des femmes à la vie du foyer.

- La circoncision, initiation des adolescents à la vie adulte.

A cela, s'ajoute un nombre significatif de rites et de cérémonies d'entrée et de sortie dans un groupe fermé (société sécrète, société des chasseurs, dozo, des forgerons, des guérisseurs traditionnels etc.). Ces rituels et cérémoniels marquent l'ensemble des activités de production et de reproduction sociale. A l'image de tous les groupes sociaux, l'ordre et la cohésion sociale sont régulés par un certain nombre de totems, d'interdits, de règles, valeurs et normes sociales dont la violation est vivement réprimée par la société. Signes et indicateurs d'identité familiale, clanique ou lignagère, ils véhiculent des valeurs et normes sociales auxquelles ces populations rurales de la province du Kénédougou se singularisent.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand