III.2.
Aperçu sur les institutions des micro-finances
Suite à la problématique de système
bancaire, surtout les banques commerciales, dans notre pays en voie de
développement (nombre insuffisant, mauvaise répartition,
inaccessibilité de la population à cause d'une bureaucratie
lourde, degré de pauvreté très élevé...)
dans un climat économique désarticulé accompagné
d'une politique générale instable a pour conséquence le
non octroi de crédit sans lequel, même la vie économique
rudimentaire n'est possible.
Les institutions de la micro finance sont de plus en plus
sollicitées dans les pays en développement (comme la RD Congo) et
même dans les pays développés, car elles offrent des
services et produits financiers (micro épargne, micro crédit,
micro assurance, etc....) aux populations démunies qui n'ont pas
accès aux services du secteur financier formel.
Les banques de développement eux aussi après
leurs apparitions en Afrique au moment des indépendances nationales avec
les missions de financier, les programmes et les projets de
développement des différents secteurs notamment dans
l'agriculture mais beaucoup ont disparues pour plusieurs raisons notamment de
l'insolvabilité des clients qui ont contracté des
crédits.
Plusieurs études sur les réseaux financiers
informels dans les pays en voie de développement, et
particulièrement dans les pays africains ont montré que :
1) l'offre et la demande de services financiers
intéressent la majorité des populations rurales et même
urbaines sur une base permanente ;
2) deux types de réseaux caractéristiques :
un réseau de solidarité intrafamiliale (famille proche et famille
élargie) qui couvre la majorité des transactions ; et un
autre réseau de solidarité extra familiale (préteurs
informels, commerçants,...) qui représente un nombre
réduit de transaction mais avec de volumes financiers assez importants.
Le réseau de solidarité intra - familiale joue le rôle d'un
circuit d'allocation du surplus et de couverture, de déficits
temporaires : dans ce circuit, il n'y a pas de taux d'intérêt
explicite dans la mesure du prêt, le bénéficiaire
restituera ultérieurement un service identique à un autre membre
de la famille ou du clan. Ce type de réseau contribue aussi à
renforcer la cohésion sociale.
Mais pour les prêts extérieurs à la
famille, les taux d'intérêt y sont appliqués, et peuvent
atteindre les 100 % ou plus.
En définitif, le secteur informel est très
dynamique et très diversifié ,il s'adapte relativement bien
à des besoins essentiellement limités d'épargne et de
crédit de population pauvre, limitée certes pour des financements
d'activités productives et pour un grand échec de
crédit.
Pour accroître le taux de pénétration des
populations, les institutions de micro finances ont développé des
stratégies telles que :
§ la stratégie de downgranding qui consiste
à inciter les banques commerciales à s'impliquer de plus en plus
dans les institutions de micro finances (Western Union et BCDC ou
BIAC) ;
§ la stratégie d'upgranding qui consiste à
inciter les associations et les ONG à se spécialiser
progressivement dans l'offre des services financiers afin de mieux atteindre
les populations cibles notamment la collecte de l'épargne ;
§ la stratégie de Networking où il n'est
que la coopération entre les institutions et les
regroupés ;
§ l'offre de service non financier, cette
stratégie offre à ces clients les services financiers
combinés à des services non financiers tel que
l'éducation ; alphabétisation et autre, la
santé ;
§ la stratégie d'intervention visant des groupes
des demandeurs, telles que les femmes, les plus vulnérables.
En République Démocratique du Congo, la
situation du financement de soins de santé est catastrophique pour
plusieurs raisons :
§ les comptes nationaux, n'existent pratiquement pas ou
ils sont encore embryonnaires : les décideurs ou pouvoir public et
privés ne disposent pas soit des statistiques fiables à jours
soit si celles-ci existent, elles sont désarticulées et
incomplètes. Nous avons alors comme conséquences non seulement la
désorganisation des systèmes de soins de santé, de
nombreux programmes non structuré, sous évaluées, doubles
programmes... planification déficiente, mais aussi pas de financements
conséquents (besoins non correctement établis ou
évalués) ;
§ En outre les conditions socio
politico-économique, défavorables viennent d'ajouter aux causes
citées ci haut : PNB, PIB estimés insignifiants, bref un
marasme économique ;
§ De ce qui précède, le revenu faible ou
quasi inexistant de la population n'arrive pas à lui permettre de se
prendre en charge pour alléger tant soit peu l'état en ayant des
alternatives telles que les mutuelles de santé, et
éventuelles des sécurités sociales efficaces à
partir de ce qui existe.
Avec un système bancaire quasi inexistant, 17 banques
et exclusivement de banques de dépôts et non de
développement, il est difficile d'accéder aux différents
crédits ; et leurs répartitions disproportionnées
surtout dans grandes villes pour une population de plus de 60 millions et sur
une étendue de 2.345.000 km2.
Quant aux institutions des micro-finances, elles sont à
l'état embryonnaire et disparate.
Face à ce syndrome économique, face
à l'imminence de la maladie, la population n'ayant pas même
confiance pour les rares institutions financières, règle ses
besoins socio-économiques par les messageries de fonds qui tendent
à pallier cette catastrophe économique.
L'individu est obligé de payer cash ses dépenses
de santé mais les ressources étant limitées alors que les
besoins de santé sont illimités, la solidarité familiale
tend tant bien que mal à assurer le supplément si pas la
totalité de dépenses de soins de santé.
La santé est un bien économique particulier, et
que le développement en dépend ; vice-versa.
La santé ou les soins de santé a un coût.
Cela veut dire que pour en bénéficier, il faut engager des
dépenses (en nature ou en argent).
De part leur nature de bien économique, toutes les
lois appliquées aux biens économiques sont aussi applicables
à la santé avec certaines légères modifications ou
variantes (loi de l'offre et la demande par exemple, type de monopole...).
Pour en bénéficier quand le besoin se
présente (surtout les soins curatifs) et surtout à cause de ce
besoin qui apparaît en général d'une manière
aléatoire (imprévisibilité dans son apparition et dans son
impact), il faut alors mobiliser des ressources (humaines, matériels,
financières).
Pour ces ressources, les intervenants sont : l'Etat, le
privé, la communauté particulièrement l'individu
(ménage).
Leur mode d'intervention dans les soins de santé des
offreurs sont soit une culture administrative à cause de sa nature
étatique, une culture associative nationale ou internationale difficile
à cerner mais plus visible en République Démocratique du
Congo, puis viens pour les privés lucratifs et non lucratifs.
La déclaration d'Alma ATA stipule que les soins de
santé primaires sont de soins de santé essentiels universellement
accessibles à tous les individus et à toutes les familles de la
communauté par les moyens qui leurs sont acceptables avec leur pleine
participation et a un coût abordable pour la communauté et le pays
(extrait de la déclaration d'Alma ATA).
L'accessibilité aux soins, selon Picherol, est la
capacité matérielle d'accéder aux ressources sanitaires et
aux services de santé, elle présente deux dimensions
matérielles et sociales. L'accessibilité est donc un
déterminant de santé et par ailleurs un éventuel facteur
de risque.
L'accès aux soins de santé est tributaire de
l'aspect physique, culturel et financier. Et, ce dernier aspect est un facteur
très important si le coût est inaccessible surtout en cas
d'urgence.
Une dépense de soins de santé peut être
définie, comme l'ensemble des frais payés par un usager des biens
et de services de santé en échange de ces biens et services ainsi
consommés. Face à ces offreurs de soins de santé, des
mécanismes de mobilisation de fonds, parmi toutes les ressources
citées ci haut, les ressources financières sont essentielles pour
rendre réels le paiement des soins de santé. Elles peuvent
être, soit les fonds publics ou l'Etat, soit la taxation des soins, soit
l'intervention des bailleurs de fonds, soit les dons caritatifs soit
l'assurance ou mutuelle et soit l'individu (ménages).
Trois alternatives pour le paiement de soins de
santé : soit un paiement par épisode de maladie, soit par
une cotisation annuelle de système d'assurance et soit par le paiement
par acte.
Les deux premières alternatives ne sont pas
pratiquées en République Démocratique du Congo. C'est
donc le paiement par actes avec quelques avantages notamment le consentement du
bénéficiaire (malades) à payer, moins de risque de
faillite si la gestion est orthodoxe, un contrôle facile des recettes et
d'utilisation des services mais aussi possèdent des inconvénients
notamment selon les moyens insuffisants que dispose le patient,
l'automédication, les traitements incomplets, faible utilisation des
services et d'autres divers abus qui sont les plus utilisés.
Et c'est la participation individuelle du
bénéficiaire de soins qui est actuellement active, alors que les
autres modes de mobilisation des ressources financières sont quasi
inexistants ou en quantités insuffisantes ou mal
gérées.
Toutefois, les soins de santé évoluent dans un
environnement socio-économique, malheureusement défavorable pour
la République Démocratique du Congo. A titre illustratif :
pays pauvres avec des revenus inférieurs 500 $US de P.N.B//habitant/an,
le pourcentage du PIB à la santé, 0,8 % pour le secteur public et
1,5 % de secteur privé ; dépense totale de
santé/habitant/an est 5 $US en 1990.
Malgré la précarité de la vie, s'ajoute
la mauvaise répartition de ressources financières et aussi avec
la démographie toujours croissante d'une manière exponentielle et
différentes catastrophes naturelles ou non.
L'informel tendant à remplace le formel, l'individu
(ménage) n'ayant pas un revenu régulier même si il est
employé, les dépenses de santé sont couvertes par de fonds
obtenu d'une manière irrégulière car celles-ci (les
dépenses de soins de santé) sont imprévisibles surtout
pour les soins curatifs. Mais aussi malgré les maigres interventions,
souvent insignifiants, la solidarité familiale vient au secours sur le
plan financier car l'urgence (qui de fois ne serait pas si le système de
santé était bien structuré) vient en aide ou
compléter le paiement de soins de santé.
La disponibilité de ce fonds est là mais
atteindre le lieu où elle serait utilisée, reste encore un
problème dans un pays où le système bancaire est
désarticulé et par conséquence une thésaurisation a
élu domicile.
Suite à la faiblesse du système bancaire et au
marasme économique, il est né, pour pallier, de systèmes
des institutions de micro finances dont les messageries de fond sont une
grande partie.
De nos observations, elles sont installées dans les
communes ou quartiers même où la pauvreté est
supposée grande et il y a bien-être des envoies et de
réceptions des fonds.
Face aux dépenses obligatoires de santé, les
participations familiales éloignées du lieu où se trouve
le malade utilise ce moyen pour faire parvenir le fonds et à temps
réel. Mais à quelle proportion ?
La prise en charge d'une personne malade vivant
déjà dans une situation de précarité, passe donc
par une amélioration de l'accessibilité financière.
Pour notre étude, des coûts de soins de
santé ne concerneront que des coûts directs.
IV. MATERIEL ET METHODES
|