Appréhender l'interculturel dans un établissement secondaire au Portugal( Télécharger le fichier original )par Lénia ANDRADE UJM de Saint Etienne - Master 1 Pro FLE 2009 |
Fiche pédagogique n°2Regards sur la France... Public : groupe de 17 élèves de la classe de 8e, 2e année de français. Niveau : A1 selon le CECR Support : feuilles cartonnées noires en format A3, magazines, images représentant la France, livret avec des paysages de la France par région.5(*) Objectif général : travailler sur les représentations que les élèves ont de la France et leur permettre d'élargir leur horizon culturel. Compétences à travailler : compréhension orale, production orale. Pré-requis : L'apprenant est capable : -- d'utiliser le présentatif « c'est » ; -- de dire qu'il n'a pas compris ; -- de demander de l'aide en utilisant la formule de politesse « Madame, s'il vous plaît! ». Objectif spécifique : -- être capable de comprendre une consigne orale et d'agir en conséquence Connaissances délivrées : -- points culturels -- la France peut-être représentée par un hexagone -- la découverte de paysages français Tâches à réaliser : réaliser deux types d'affiches ayant pour titre « Si la France était une image... » et « Si la France était un mot... » (Annexe 3) Modalités : trois groupes de 4 et un groupe de 5 (deux groupes par type d'affiche) Durée de la séance : 45 minutes 6(*) Matériel : feuilles cartonnées noires en format A3, feuilles de couleur, magazines, colle, ciseaux.
Auparavant, l'enseignant sera passé dans la classe pour demander à chacun des 17 élèves d'apporter une ou deux images qui selon eux représentent le mieux la France. Avant le début du cours, l'enseignant veillera à ce que tout soit prêt dans la salle pour réaliser l'activité, ceci afin de gagner du temps : disposition des tables en fonction du nombre de groupes et distribution du matériel par table (une affiche cartonnée, deux paires de ciseaux et deux tubes de colle, un ou deux magazines ou des feuilles de couleur en fonction du type d'affiche à réaliser). En début de séance, l'enseignant prend quelques minutes pour clarifier l'objectif de l'activité. «Il s'agit de réaliser des affiches sur vos représentations de la France, à travers des images et des mots, affiches qui seront ensuite exposées dans les couloirs de l'établissement à l'occasion de la semaine de la langue française. » Ensuite, il demande aux apprenants de présenter une par une les images apportées afin qu'ils puissent s'exprimer en langue cible (5 minutes). C'est l'occasion pour l'enseignant de commenter le choix de ces images et de mettre en évidence les clichés qui pourraient apparaître (5 minutes). Pour montrer aux élèves que la France ne se résume pas qu'à la capitale, il fera circuler un livret montrant la diversité des paysages français. A la fin de ce travail, l'enseignant note le titre des deux affiches au tableau et procède à la répartition des tâches en donnant les consignes de travail en fonction des modalités énoncées ci-dessus et du type d'affiche à réaliser. Il passe ensuite auprès de chaque groupe pour s'assurer que tout le monde a bien compris les consignes et que personne ne se retrouve sans rien faire. Le mode de fonctionnement des deux groupes qui sont chargés de réaliser le premier type d'affiche est le suivant : pendant qu'un élève se charge de dessiner un hexagone qui servira ensuite à coller les images, deux autres élèves découpent les lettres qui constituent le titre de l'affiche (« Si la France était une image ») et un autre colle les images et les lettres. En ce qui concerne les deux autres groupes chargés de réaliser le deuxième type d'affiche (« Si la France était un mot »), ils doivent écrire au brouillon des mots qui leur viennent spontanément à l'esprit lorsqu' ils pensent à la France. Après vérification de l'enseignant, ils recopient les mots sur des petits papiers de couleur et les collent sur l'affiche. Les titres auront déjà été collés au préalable par l'enseignant pour gagner du temps. Durant cette activité, l'enseignant adopte une position de retrait mais ne reste pas inactif pour autant. Son rôle est de dynamiser les groupes en passant auprès de chacun d'eux et de répondre aux sollicitations des apprenants en les guidant dans leur travail et en les aidant à réaliser au mieux leurs affiches. Ø Narration du réel : Le seul écart important par rapport au déroulement prévu concerne le temps imparti à l'activité. Le temps que les élèves se mettent réellement au travail il ne restait plus qu'une trentaine de minutes et à la fin de la séance ils étaient loin d'avoir terminé les affiches. Cette activité devra donc être prolongée par une autre séance de 45 minutes. Un autre élément qui n'apparaît que dans le réel est, pour l'enseignant, le fait de se montrer réactif et de savoir gérer l'imprévu. N'ayant pas anticipé la difficulté de compréhension du mot « hexagone », j'ai lancé le jeu du portrait chinois en commençant ainsi « Si le Portugal était une forme, ce serait un rectangle » (dessin au tableau avec le nom du pays en-dessous) , puis « Si l'Italie était une forme, ce serait une botte », pour arriver enfin à la France « Si la France était une forme, ce serait un hexagone », accompagné de la question « A votre avis combien de côtés a un hexagone? ». Après un « six! » collectif, un élève est allé en dessiner un au tableau pour les deux groupes concernés. La phase de présentation des images a permis de fixer une structure linguistique, celle-là même qui avait été notée en pré-requis. A chaque fois que je posais la question « C'est quoi cette image? », « Qu'est-ce que c'est? » en pointant l'image du doigt, la plupart d'entre eux ne me répondaient que par un mot « Tour Eiffel », « fromage ». Je les reprenais alors en leur faisant répéter avec la structure « C'est la Tour Eiffel », « C'est du fromage », mettant en évidence le présentatif « c'est ». Ces quelques minutes ont été très riches car ils ont tous participé activement. Contrairement à leurs aînés, ils ne sont pas du tout inhibés et osent prendre des risques à l'oral, même en ayant très peu de moyens linguistiques à leur disposition : « Comment dit-on en français? », « je pas compris ». C'est un public très expressif qui n'hésite pas à utiliser le langage non-verbal pour se faire comprendre (stratégie compensatoire). Ainsi lorsque l'on est arrivé à l'image du croissant, un apprenant a lancé «hum, très très bon, ah oui! » tout en se frottant le ventre et un autre « moi j'aime beaucoup lui », à la vue du chanteur M.Pokora. De même, lors du travail en groupes, ils n'hésitaient pas à mimer les consignes données pour voir s'ils avaient bien compris en les accompagnant souvent de quelques mots français. Quand ce n'était pas le cas, je reformulais la consigne tout en la mimant par des gestes. Le passage auprès de chaque groupe était à chaque fois l'occasion d'échanger quelques paroles en français, de reprendre les apprenants au niveau linguistique et pour eux d'apprendre la langue en contexte. Je me suis rendue compte qu'ils mémorisaient très vite ce que je leur apprenais et qu'ils prenaient beaucoup de plaisir à répéter et à réemployer certaines formules ainsi apprises. * 5 GRENIER Alexandre. 2006. En survolant la France. Les Editions Atlas. * 6 Au Portugal la durée d'un cours est soit de 45 minutes, soit de 90 minutes sans temps de pause. |
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