Section VI : L'impact de la spéculation sur le
niveau et la volatilité des prix
Les spéculateurs sur le marché
pétroliers sont le plus souvent des investisseurs qui négocient
des contrats à terme pour profiter d'une hausse (ou d'une baisse)
éventuelle des
cours du brut de telle façon qu'ils ne prennent pas de
risque sur le produit physique, alors que les opérateurs en couverture
ont des engagements substantiels sur les marchés au comptant ou à
terme et négocient des contrats à terme à fin de minimiser
leur risque vis-à-vis des fluctuations des prix.
Il n'est pas évident d'affirmer que les
spéculateurs exercent une réelle incidence sur le niveau des
prix. Premièrement parce que la distinction entre la situation dans
laquelle les opérateurs en couverture dirigent les prix du marché
et celle où les spéculateurs sont à l'origine de la
variation des prix est difficile. Deuxièmement parce que la variation
des paramètres fondamentaux du marché peuvent à la fois
baisser les cours du pétrole et les positions à terme
souhaitées par les opérateurs en couverture et par les
spéculateurs. Ainsi, une corrélation entre les prix et les
modifications des positions des spéculateurs n'implique pas
nécessairement que c'est l'action spéculative qui a
provoqué les variations des prix.
La plupart des études empiriques ne sont parvenues
à dégager un rôle significatif de la spéculation
dans le processus de la détermination des prix du pétrole.
Même si les spéculateurs peuvent augmenter transitoirement les
prix en achetant des contrats à terme, il leur est impossible de
liquider leurs positions à un prix élevé sans modifier les
paramètres du marché.
Conclusion
Ce premier chapitre qui est basée sur l'analyse des
données statistiques et des rapports de certaines organisations et
agences internationales considérés comme étant
crédibles tel que l'OPEP et l'IEA renforcent le pessimisme lors des
anticipations du cours du baril de pétrole pendant les prochaines
années. Une demande croissante confrontée à une offre
stagnante et des réserves qui seraient probablement
épuisées au plus tard dans 50 ans, sont des facteurs sui ne
peuvent que renforcer l'inquiétude vis-à-vis du prix de
pétrole dans les prochaines décennies.
Les réserves sont des dotations naturelles sur lesquels
les pays ne peuvent pas intervenir, alors qu'ils peuvent intervenir sur
l'offre. En effet, l'ouverture des principaux pays producteurs face aux
investissements directs étrangers permettrait une meilleure valorisation
des recherches relatives aux techniques d'extraction et de production du
pétrole brut. Comme nous l'avons déjà
évoqué, une augmentation du taux de récupération de
1% est susceptible de satisfaire une demande mondiale au rythme actuel pendant
deux ans. Du coté des pays consommateurs, et même si les
possibilités de substituions sont limitées, une utilisation
plus
efficiente de l'énergie en général et du
pétrole en particulier pourrait attarder l'expiration des
réserves.
Dans le chapitre qui suit, on verra que l'évolution du
cours du baril de pétrole peut selon certains auteurs être
expliquée par des mécanismes autres que ceux de l'offre et de la
demande et qui sont parfois totalement exogènes tels que les conflits au
Moyen-Orient.
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