Section V: La valeur ajoutée, le
déflateur de la valeur ajoutée lors d'un choc pétrolier
selon une optique monétariste
La majorité des économistes considèrent
que les chocs pétroliers sont inflationnistes par nature. Cependant
cette considération est validée pour le prix du produit
domestique et non pas pour le prix de la valeur ajutée. Le modèle
suivant montre que le choc pétrolier peut même avoir un effet
déflationnaire sur le prix de la valeur ajoutée, malgré
qu'il augmente le prix de la production globale.
Barsky et Kilian (2001) supposent que la production globale est
donnée par :
![](impact-des-chocs-petroliers-sur-leconomie-tunisienne15.png)
Avec x : un coefficient relatif à la technologie,
O : La quantité de pétrole
importé,
: La fonction de la valeur ajoutée domestique.
Le modèle suppose aussi que la
séparabilité entre le pétrole O et les autres
facteurs est possible afin d'assurer l'existence d'une véritable
fonction de valeur ajoutée. Sous l'assomption de la
séparabilité, une diminution de O ne constitue pas un
choc à la valeur ajoutée de telle sorte que la capacité de
produire les biens domestiques est inchangée. Le stock de capital est
fixé tout en assurant la concavité de la fonction de la Valeur
ajoutée. La fonction de la production globale peut être
réécrite de la forme:
![](impact-des-chocs-petroliers-sur-leconomie-tunisienne16.png)
Avec Ot le pétrole importé utilisé
dans la production et est supposée homogène de degrés
1.
En choisissant la production globale comme numéraire
ajoutée comme numéraire, alors la valeur ajoutée peut
être interprétée comme étant le PIB réel,
alors que le PIB nominal est défini par, avec le prix de pétrole
importé.
o
P
La demande de la monnaie est donnée sous forme de fonction
d'encaisses réelles selon laquelle la demande de la monnaie est
proportionnelle à la production globale :
![](impact-des-chocs-petroliers-sur-leconomie-tunisienne17.png)
Avecle prix de la production globale.
Selon cette équation, le niveau de la production est
déterminé par le stock de la monnaie.
![](impact-des-chocs-petroliers-sur-leconomie-tunisienne18.png)
Le modèle suppose aussi que l'offre de travail est
inélastique, et que les marchés sont en concurrence pure et
parfaite. La différenciation logarithmique de (1) et (2) par rapport
à implique que :
![](impact-des-chocs-petroliers-sur-leconomie-tunisienne19.png)
![](impact-des-chocs-petroliers-sur-leconomie-tunisienne20.png)
![](impact-des-chocs-petroliers-sur-leconomie-tunisienne21.png)
![](impact-des-chocs-petroliers-sur-leconomie-tunisienne22.png)
![](impact-des-chocs-petroliers-sur-leconomie-tunisienne23.png)
est le taux de variation, est la part du coût du
pétrole dans la production, est
l'élasticité de substitution entre le
pétrole et la valeur ajoutée. Les deux dernières
équations impliquent que si le prix de pétrole augmente, il s'en
suit une diminution de la quantité de la production globale et une
augmentation du prix de la production globale.
Le déflateur de la valeur ajoutée est défini
comme étant le rapport entre la valeur ajoutée réelle et
la valeur ajoutée nominale.
![](impact-des-chocs-petroliers-sur-leconomie-tunisienne24.png)
V ( t
Dans ce cas, une augmentation du prix de pétrole et
sous les assomptions ci-dessus, la valeur ajoutée reste inchangée
puisque le dénominateur ne dépend pas du prix de pétrole.
Cependant, le numérateur diminue, puisqu'il dépend du prix de
pétrole et de la production globale qui est à son tour
déterminée par la quantité de la monnaie.
En remplaçant par sa fonction sous formes d'encaisses
monétaires :
![](impact-des-chocs-petroliers-sur-leconomie-tunisienne25.png)
Alors le déflateur de la valeur ajoutée
s'écrit sous la forme :
![](impact-des-chocs-petroliers-sur-leconomie-tunisienne26.png)
Ainsi et dans le cas d'un stock monétaire invariable, ce
qui sous-entend une politique monétaire restrictive le choc pourrait
même diminuer le déflateur de la valeur ajoutée.
Ainsi, selon ce modèle, un choc pétrolier diminue
le déflateur de la valeur ajoutée malgré qu'il peut
augmenter le déflateur du PIB.
Ce modèle met en question les analyses en termes de
chocs d'offre agrégée. En effet, ce type de chocs est souvent
considéré comme étant inflationniste. Mais dans le cadre
de ce modèle, le choc pétrolier est déflationnaire pour la
valeur ajoutée. Ceci mène à penser qu'il s'agit d'un choc
de demande globale plutôt que d'offre globale.
Puisque dans la plupart des cas, les chocs pétroliers
ne sont pas des chocs de productivité, alors si la hausse des prix de
pétrole affectent la valeur ajoutée, il faut que les inputs
travail et capital varient en réponse au choc.
Un canal de transmission -du choc pétrolier vers la
valeur ajoutée-plausible est celui de Bernanke (1983), qui montre que
dans un modèle d'équilibre partiel, la valeur ajoutée est
affectée par le choc pétrolier parce que les firmes annulent
provisoirement leurs décisions d'investissement, afin de savoir si le
choc pétrolier est transitoire ou permanant.
Même si le choc pétrolier peut diminuer la valeur
ajoutée réelle, il n'ya pas de raison pour qu'il soit
inflationniste dans le cas où l'offre de la monnaie est
inchangée. Dans le cas de stock de monnaie inchangé, pour que le
prix de la valeur ajoutée augmente, il faut que la diminution de la
valeur ajoutée soit supérieure à la diminution du
numérateur. En effet et dans un cas plus réaliste, où le
stock de la monnaie est variable, le sens de la variation du déflateur
dépend de la réaction de la banque centrale face à la
baisse de la valeur ajoutée. La réaction optimale de la banque
centrale est de suivre une politique monétaire restrictive.
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