Section VI: Quelques facteurs susceptibles
d'atténuer l'impact du choc
actuel
Dans son rapport annuel de 2007, l'OPEP estime que l'impact de
la hausse actuelle des prix de pétrole sur la croissance sera
limité étant donné que l'intensité de
pétrole dans l'Economie mondiale a considérablement relativement
à 1973. L'impact de la hausse des prix de pétrole sur la
croissance économique sera atténué par les facteurs
suivants :
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Des intensités plus faibles réduisant
l'exposition des économies aux fluctuations du prix de pétrole.
Pour les pays de l'OCDE par exemple, l'intensité de l'usage de
pétrole a diminué de 60% par rapport à celle de 1970 et
les pays développés utilisent beaucoup moins de pétrole
par unité de PIB ;
La hausse du prix de pétrole est induite par un processus
de demande et non pas par des distorsions de l'offre et s'est faite
graduellement sur plusieurs années ;
Les politiques monétaires plus crédibles et en
faveur des consommateurs ont limité les pressions inflationnistes ;
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L'ouverture commerciale et surtout le développement des
échanges des facteurs de production ont contribué à
limiter l'inflation par les couts
D'autres justifications plus directes en faveur d'un impact
limité de la hausse actuelle des prix de pétrole peuvent
être fournies :
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La part de l'énergie dans le budget des consommateurs a
diminué ;
Des élasticités prix plus faibles ;
Des niveaux de taxation sur les produits pétroliers
tellement élevés de telle façon que les fluctuations du
prix de pétrole brut passent parfois inaperçues au niveau des
prix de détail ;
Des réponses asymétriques vis-à-vis des
fluctuations des prix.
Conclusion
Dans la littérature économique, la
majorité des auteurs confirment l'impact négatif des chocs
pétroliers sur la croissance et les prix, alors que les canaux de
transmission de ces chocs vers l'activité économique
différent considérablement d'un auteur à l'autre.
Les faits stylisés sur la croissance et l'inflation
repérés par Hamilton (2003) et Blanchard et Gali (2007) ne
laissent aucun doute concernant l'impact néfaste des chocs
pétroliers précédents sur les Etats-Unis et les autres
pays de l'OCDE. En absence des études des répercussions des chocs
pétroliers récents sur les pays du reste du monde, on peut
estimer que l'impact était supérieur à celui qui a
été observé pour les pays de l'OCDE. En effet,
l'intensité pétrolière des pays de l'OCDE est
décroissante depuis 1973. Elle est nettement inférieure à
celles de plusieurs autres pays industrialisés tel que l'Inde et la
Chine depuis plusieurs années.
En ce qui concerne les canaux de transmission des chocs
pétroliers, et en présence de plus du débat transmission
par l'offre versus transmission par la demande, on peut considérer que
les arguments avancés par les théoriciens qui considèrent
qu'il s'agit d'un choc d'offre sont les plus cohérents. En effet,
grâce à la concurrence sur les marchés, les entreprises
supportent de plus en plus solennellement les hausses des facteurs de
production et notamment la hausse des prix de pétrole au lieu de la
faire supporter aux consommateurs lors du choc des années 1970.
Les études de Hamilton ont montré que l'expansion
dûe à une baisse des prix de pétrole ne peut pas compenser
la récession causée par la hausse des prix.
Dans le troisième chapitre qui est d'ordre empirique, on
analysera en détail l'impact des chocs pétroliers sur
l'économie tunisienne.
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