Deuxième partie: étude empirique
I. La démarche empirique : étude du
terrain
1. Une méthodologie adaptée au contexte
a) Une démarche qualitative
Les points que je vais développer ci dessous constituent
des arguments pour le choix d'une démarche qualitative.
Les problématiques que je pose dans le cadre de ce
travail de recherche sont relativement nouvelles et commencent tout juste
à être prises en considération par les entreprises. Il faut
donc, dans le cadre de l'étude terrain s'intéresser aux
sociétés qui ont bien saisi ces enjeux et mises en place des
stratégies environnementales, si possible « proactives »,
c'est à dire en avance sur toutes les réglementations communes.
Les stratégies environnementales varient énormément selon
les entreprises, les outils de gestion sont également très
différents, souvent mis en place en interne et en phase de
développement.
Si la réglementation a commencé à prendre
ces enjeux en compte, elle le fait de façon progressive, se cantonne
pour le moment au grands groupes et reste floue et incomplète sur de
nombreux points. Par exemple : la loi sur les nouvelles réglementations
économiques (ou loi NRE) oblige les entreprises cotées à
fournir des indicateurs sociaux et environnementaux (consommation de
matières, rejets de CO2...) chaque année mais ne leur donne
aucune indication sur les unités dans lesquels ces indicateurs doivent
être chiffré. De fait, on observe encore peu de standardisations
ou de normes bien définies à l'intérieur des
entreprises.
La mise en place et le suivi des mesures concernant les
impacts environnementaux sont des actions qui s'inscrivent dans la
stratégie globale de l'entreprise. Ce sont des enjeux d'une
complexité parfois étonnante et dont la réponse
réside dans des décisions managériales à haut
niveau hiérarchique.
Il est donc pertinent de dire que les stratégies
environnementales sont aujourd'hui dans une phase « expérimentale
», c'est à dire en phase de mise en place, de tests. La
démarche à adopter dans le cadre d'une étude terrain sur
le sujet est donc la démarche qualitative qui se révèle
être plus ciblée et plus flexible que la démarche
quantitative. De plus, étant donné le public averti capable de
répondre à un tel sujet, il est tout simplement très
difficile de mener ne démarche quantitative.
Enfin, le troisième argument justifiant le choix du
qualitatif réside dans la forme de la démarche : une
démarche qualitative nécessite le contact direct entre l'auteur
du travail de recherche et ses interlocuteurs. La relation est plus
personnelle, plus sujette à une confiance mutuelle et au dialogue. Etant
donné le caractère confidentiel des informations
communiquées, c'est inévitablement la démarche qualitative
qui se prête le plus à ce genre d'étude.
b) Des évolutions dans la
démarche
Par rapport à l'étape théorique du
travail de recherche, le choix de la démarche n'a pas changé. Il
a cependant été amené à évoluer au fur et
à mesure. Les principales évolutions résident dans le
choix de l'échantillon, de sa taille et de sa composition. Les raisons
de cette évolution sont détaillées dans la partie
suivante.
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