II. Test des hypothèses
La phase durant laquelle on confronte la théorie aux
différentes observations qui ont pu être effectuées sur le
terrain est de loin la plus intéressante. On a en effet l'occasion de
remettre en question certaines théories mais il faut également se
munir d'un regard critique pour éviter à tout prix de se faire
piéger par les différents biais qui ont pu intervenir lors de la
recherche (voir la partie "apports et limites de la recherche").
Les témoignages que j'ai eu l'occasion de
récolter m'ont permis de mettre en place des matrices (voir annexes)
dans lesquelles j'ai testé la validité de mes différentes
hypothèses, tout en y apportant les preuves nécessaires par des
verbatim tirés de mes entretiens.
1. Des hypothèses dont la validation varie selon les
outils
Lors de la phase théorique du mémoire, j'ai mis
en avant différents outils de gestion que je m'attendais à
rencontrer lors de la phase empirique. Voici les outils auxquels j'ai
principalement eu affaire sur le terrain:
- Le bilan carbone
- L'analyse du cycle de vie ou ACV (qui est une version plus
standardisée de l'écobilan)
- Les tableaux de bord verts
Le bilan carbone et l'ACV présentent quelques
similitudes entre eux dans le sens ou il s'agit dans chaque cas de dresser un
bilan des impacts environnementaux engendrés durant tout le circuit d'un
produit. La différence principale réside dans le fait que dans un
bilan carbone, tous les impacts sont traduits en équivalent carbone, via
une échelle définie dans l'outil, alors que l'ACV doit recenser 7
types d'impacts différents11.
Le bilan carbone peut également être
appliqué à un site, un ensemble de site ou même à
une entreprise dans sa globalité. Il n'a pas été
traité dans la partie théorique mais son intérêt est
tout de suite ressorti lors de la phase terrain: étant donné les
pressions qui surgissent actuellement suite à la mise en place de la
lutte contre le réchauffement climatique, beaucoup d'entreprises placent
le carbone dans leur priorités. Autre point intéressant, au
niveau pratique cette fois: contrairement à l'ACV, il n'utilise qu'une
seule unité et rend donc comparables des impacts qui à la base ne
le sont pas du tout. Cet avantage induit également des limites car il
est difficile de trouver une échelle de conversion en équivalent
carbone qui soit pertinente.
Le tableau de bord vert est un nom générique qui
regroupe tous les tableaux de bord mis en place en interne par les entreprises.
Ces tableaux de bord contiennent des indicateurs divers qui sont mis à
jour régulièrement, soit pour répondre à des
exigences externes de reporting environnemental, soit pour suivre en interne
des performances liées à l'environnement. Leur mise en place et
leur structure sont beaucoup moins normées que celles d'une ACV, il
existe donc une
11 N.BOEGLIN & D.VEUILLET, "Introduction à
l'Analyse de Cycle de Vie (ACV)", Département Eco- Conception &
Consommation Durable / Direction Clients, note de synthèse externe : mai
2005
multitude de possibilités de tableaux de bord en fonction
des indicateurs que ceux-ci intègrent.
Il est clair que ces outils ne sont pas construits de la
même façon et ne jouent pas essentiellement le même
rôle au sein des organisations. C'est pourquoi il est possible qu'une
hypothèse soit valide sur l'un d'entre eux et non valide sur les autres.
Pour tester la validité de mes hypothèses, je vais donc me
concentrer sur chaque outil séparément. Leur nombre restreint par
rapport au panel de départ va permettre de réduire la
complexité de cette analyse.
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