CONCLUSION GENERALE
L'analyse de ce travail intitulé « La
libéralisation financière et le développement de
l'intermédiation bancaire au Rwanda » s'achève par une
conclusion générale.
En effet, ce travail était basé sur deux
questions de recherche ci-après :
1. Comment se manifeste la libéralisation
financière au Rwanda ?
2. Quelle est l'incidence de la libéralisation sur la
sphère financière et spécialement sur l'activité
bancaire au Rwanda ?
Notre analyse a été faite en considérant
deux hypothèses formulées de la manière suivante :
La libéralisation financière au Rwanda se
manifeste par le passage de la finance dirigée à la finance
libéralisée.
La libéralisation financière a conduit à
l'amélioration des conditions de fonctionnement des banques pour des
résultats accrus.
Les objectifs de ce travail étaient de :
- Mettre en évidence le processus de
libéralisation financière dans un contexte
d'intermédiation.
- Mettre en relief l'impact de la libéralisation
financière sur l'activité d'intermédiation bancaire.
Pour atteindre ces objectifs, nous avons fait recours à
diverses techniques et méthodes. En ce qui concerne les techniques, ce
travail a nécessité l'utilisation de la technique documentaire et
de la technique d'interview. Les données collectées ont pu
être traitées grâce à l'utilisation des
méthodes historique, statistique, comparative et analytique.
Ce travail a été subdivisé en trois
chapitres dont le premier a était intitulé
« Généralités sur l'intermédiation et la
libéralisation financières », le second étant
appelé « Reforme du secteur financier au Rwanda » et
le dernier parle de l'incidence de la libéralisation financière
sur le développement du système bancaire au Rwanda.
Dans le premier chapitre, nous avons d'abord parlé dans
le premier point d'intermédiation financière. Ici, nous avons
défini le concept de l'intermédiation financière et de
l'approche théorique de ce phénomène, où nous avons
présenté les différents types de l'intermédiation,
ainsi que des différents intervenants dans ce processus. Dans le
deuxième point nous avons parlé de l'intermédiation
financière des banques, lequel concept a été passé
en revue sous toutes les formes. Enfin, dans le troisième point nous
avons parlé de la libéralisation financière, de ses
fondements théoriques et de ses caractéristiques.
Le deuxième chapitre est consacré aux points
suivants : système financier rwandais, la politique
monétaire avant la reforme, la reforme du secteur financier au Rwanda et
aux conditions requises pour la réussite de la libéralisation
financière au Rwanda. En effet, le système financier rwandais
comprend quelques banques créatrices de monnaie ou banques commerciales
ayant des succursales dans les grandes villes du pays et les autres
institutions financières et non financières.
En matière de politique monétaire, on distingue
deux situations distinctes à savoir la politique d'avant la
réforme et la politique en vigueur après la réforme
correspondant à la période de la libéralisation
financière. Avant la réforme, les instruments de la politique
monétaire étaient entre autres les plafonnements des
crédits, la fixation des taux d'intérêts débiteurs
par la banque centrale et le taux de refinancement. Egalement, le gouvernement
déterminait le volume de crédits devant être
attribués aux différents secteurs de l'économie. La
période d'avant la réforme était
caractérisée pour le secteur financier par une
prédominance des banques publiques car l'Etat avait fait une prise de
participation dans le capital social de toutes les entreprises bancaires du
pays. Egalement le gouvernement avait mis en place un système de
règlementation et lois que les banques devaient suivre à tout
prix pour respecter les mesures de contrôle de la masse monétaire.
Ces instruments se sont avéraient inefficaces, c'est pourquoi les
autorités monétaires ont pris des mesures visant à
libéraliser l'économie à travers la libéralisation
financière. Une autre raison qui a contribué à cette
réforme relève du fait que la politique en vigueur avant la
réforme avait entraîné comme conséquences la
prédominance des banques publiques qui s'expliquait par la
présence des parts considérables de l'Etat dans le capital social
des toutes les banques commerciales du pays. Aussi, cette période a eu
comme conséquences la faible profondeur financière, la
sous-capitalisation des banques, l'accumulation des actifs non performants, le
manque de transparence et les services de mauvaise qualité.
La période de reforme financière a
coïncidé avec la mise en place de nouvelle loi et
réglementations favorisant le développement des activités
bancaires et la relation entre les banques et les autres institutions
financières. Alors, la libéralisation financière a
amené la Banque centrale à libéraliser les taux
d'intérêts qui se négocient dorénavant entre le
client et sa banque. Ensuite, la banque centrale a initié les
réserves obligatoires comme instrument de la politique monétaire,
et les bons du trésor ont été introduits sur le
marché monétaire et les banques ont été
restructurées. Ce qui précède nous a amené à
confirmer la première hypothèse selon laquelle la
libéralisation financière se manifeste par le passage de la
finance dirigée à la finance libéralisée.
Dans le troisième chapitre nous avons analysé
dans un premier point les effets de la libéralisation financière
sur l'intermédiation bancaire. Cette situation a poussé les
banques commerciales à diversifier les modalités de financement
et à baisser les taux d'intérêt d'autant plus que la
concurrence est devenue rude entre elles. Néanmoins, la
libéralisation financière les a conduit à accroître
leur rentabilité grâce à l'innovation et à
l'introduction de nouveaux produits sur le marché. Donc ceci nous permet
de confirmer notre deuxième hypothèse selon laquelle la
libéralisation a conduit à l'amélioration des conditions
de fonctionnement des banques pour des résultats accrus.
Au terme de notre analyse, nous sommes amené à
formuler les suggestions suivantes à l'endroit des agents
économiques suivants :
Au gouvernement
- Adopter des mesures visant à libéraliser non
seulement l'économie nationale mais aussi le système
financier.
- Encourager les rwandais à recourir au système
financier pour la mobilisation de l'épargne et la demande de
crédit.
A la BNR
· Asseoir le programme de reforme du système
financier.
· Alléger le fonctionnement des banques
commerciales au Rwanda.
Aux banques commerciales
Ø Suivre à la lettre les orientations de la
Banque Centrale dans le cadre de la libéralisation financière en
cours au Rwanda.
Ø Eviter les discriminations dans l'octroi des
crédits.
Puisque nous ne pouvons pas prétendre avoir
épuisé la question relative aux effets de la
libéralisation financière sur l'intermédiation
financière au Rwanda, nous recommandons aux futurs chercheurs de traiter
les thèmes de recherches suivants :
· Analyse des effets du développement financier
sur la croissance financière au Rwanda.
· Etude sur la contribution de la libéralisation
financière à la réduction de la pauvreté au
Rwanda.
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