3.2.3.1 Cash
Le cash en forme de monnaie en circulation (les billets de
banque et les pièces de monnaie) a gardé une place
prépondérante en 2007. La monnaie en circulation vers la fin du
mois de Décembre était de 72,76 milliards de FRW.
3.2.3.2 Instruments
scripturaux
Parmi les instruments scripturaux, il y a les chèques,
les ordres de paiement, les chèques de voyage, chèques
certifiés, les domiciliations, les ordres permanents et les cartes
bancaires de débit et de crédit. En terme de volume (nombre de
transactions), les chèques dominent les autres instruments scripturaux,
tandis que les ordres de paiement les dominent en terme de valeur.
1. Système de compensation
Trois types d'instruments de paiement sont
réglés à travers la Chambre de Compensation. Ce sont les
chèques, les ordres de paiement et les opérations sur cartes de
débit dont le réseau est partagé entre les banques et la
SIMTEL.
Au courant de l'année 2007, les opérations
réglées à travers le système de compensation
national sont au total de 421 053 exclues les opérations en devises
réglées sur base bilatérale. L'intervalle de paiement a
été réduit à T+1 grâce à
l'introduction du système de compensation semi automatisé et les
deux sessions de compensation par jour. Le paiement des chèques dans les
Provinces a été amélioré grâce à la
décentralisation du système de compensation de la BNR.
2. Utilisation des cartes
électroniques
L'utilisation des cartes devient de plus en plus
répandue, tout comme la demande des cartes nationales et internationales
s'accroît sur le marché. Le nombre de cartes (nationales et
internationales) a augmenté de 6 699 à 10 482 en 2007.
Malgré cette bonne évolution et le fait que deux banques ont
introduit, récemment, l'émission des cartes internationales et
sont dotées des statuts pour les acquérir.
3.2.4 Evolution de la
rentabilité des banques commerciales et les nouveaux revenus
Avec des fonds propres nets de 37 milliards de FRW et des
actifs pondérés de 225,9 milliards de FRW, le ratio de
solvabilité consolidé est de 16,3% à fin décembre
2007 contre 13,7% en décembre 2006. Après le redressement d'une
banque en difficulté, toutes les banques ont des ratios de
solvabilité supérieurs à 10% requis. Le tableau suivant
montre l'évolution des indicateurs de rentabilité entre 2006 et
2007.
Tableau 8 : Evolution des
indicateurs de performance des banques commerciales (en pourcentage)
|
2006
|
2007
|
|
Mars
|
Juin
|
Sept.
|
Déc.
|
Mars
|
Juin
|
Sept.
|
Déc.
|
Ratio de solvabilité
|
14,2
|
13,1
|
14,0
|
13,7
|
14,1
|
13,2
|
12,8
|
16,3
|
NPLs/ Total des crédits
|
31,8
|
29,2
|
28,5
|
26,00
|
25,00
|
23,7
|
23,7
|
18,6
|
NPL nets d'agio/ crédits d'agio
|
22,0
|
20,0
|
19,0
|
19,0
|
18,0
|
17,6
|
13,4
|
14,3
|
Rendement des actifs moyens
|
1,5
|
2,3
|
2,3
|
2,4
|
3,1
|
3,0
|
2,3
|
1,6
|
Rendement des capitaux moyens
|
11,8
|
18,6
|
19,2
|
27,0
|
30,9
|
31,6
|
25,9
|
16,2
|
Source: BNR, Département de
Supervision Bancaire, Rapport annuel 2007
Les banques commerciales qui avaient des réserves
suffisantes au 31/12/2007 les ont incorporées au niveau du capital pour
avoir les 5 milliards de FRW exigés au 1er Janvier 2008.
Concernant la qualité du portefeuille crédit, au
31/12/2007, les créances en souffrance brutes ont atteint 40,1 milliards
de FRW contre 43,9 milliards de FRW en décembre 2006, mais leurs parts
dans le portefeuille crédit brut s'est légèrement
amélioré pour se situer à 18% en décembre 2007
contre 26% à la fin de 2006. Ce taux tombe à 13,5%, si l'on ne
tient pas compte des agios réservés.
3.2.5 Restructuration de
l'industrie bancaire au Rwanda
L'accroissement de la concurrence à la suite des
mouvements de déréglementation et de libéralisation
financière des années quatre-vingt a suscité une
restructuration de l'industrie bancaire. Cette restructuration s'effectue par
l'évolution du statut de la banque : de la banque-administration
à la banque-firme et par une séries d'innovations.
3.2.5.1 Evolution du statut de la banque : de la
banque-administration à la banque-firme
La banque d'aujourd'hui ne se comporte plus uniquement comme
une administration qui cherche à rendre service à
l'économie et aux agents économiques. Désormais, c'est le
marché qui sanctionne la qualité des choix de la banque et de ses
stratégies. La montée des pressions concurrentielles et le
développement du rôle du marché incitent les banques
à faire des efforts supplémentaires en matière de
rationalisation de leurs activités et de recherche de
rentabilité. Les banques ont donc été amenées
à redéfinir leurs métiers. Il s'agit de passer à
une logique de la valeur ajoutée et du profit. Aujourd'hui, le
métier de banquier consiste à exploiter les activités
rentables et à rationaliser la prise de risque.
3.2.5.2 Innovations financières au
Rwanda
A travers l'accélération des innovations
financières au cours de ces dernières années, les banques
rwandaises tentent de s'adapter en permanence à l'évolution de la
demande de la clientèle et ceci pour maintenir ou gagner des parts de
marché et pour renforcer leur position par rapport aux concurrents. On
peut distinguer entre les innovations de produit et les innovations de
processus.
- Les innovations de produit : Elles concernent
l'utilisation des nouveaux actifs ou services offerts par les participants aux
marchés. Ces innovations sont encouragées par l'instauration
d'une fonction " recherche-développement " dans les
établissements de crédit et qui ont pour mission la mise au point
de nouveaux produits. Cette logique industrielle implique de la part des
banques des démarches de réflexion stratégique et
marketing et de développer une comptabilité analytique
détaillée par clientèle et par produit. C'est dans ce
cadre que la banque locale Ecobank Rwanda sa (Ex-BCDI) a été la
première à introduire dans le système monétaire
rwandais la carte bancaire, dont l'usage est actuellement répandu dans
la totalité des banques commerciales au Rwanda.
Dans la même logique, les nouveaux produits n'ont
cessé de se multiplier dans l'environnement financier du pays dont, le
home banking, phone banking, leasing, etc.
- Les innovations de processus : On a ainsi vu au cours
de ces dernières années une véritable modernisation de
l'activité bancaire et le développement de la fonction de
couverture de risques. Le passage à une logique concurrentielle n'est
pas simple. Il nécessite des grands efforts d'anticipation et
d'investissements notamment technologiques. L'approche clientèle a donc
évolué et le marketing bancaire se professionnalise. En effet,
les relations de clientèle jouent également un rôle majeur
dans le renforcement de la position de la banque sur les marchés locaux.
D'où le souci permanent d'améliorer l'image de la banque et sa
réputation. Les banques ont donc investi dans les technologies
informatiques pour mieux collecter et traiter l'information et pour mieux
répondre ainsi aux besoins de la clientèle.
Les progrès de l'informatique et de la
télématique ont favorisé la création de nouveaux
produits comme les différentes cartes bancaires, la banque à
domicile, les automates bancaires. L'utilisation des nouveaux outils de
télécommunications (internent, échanges de données
informatisées, multimédias ...) ont eu des points d'application
multiples : mode de distribution, banque à distance,...ont
entraîné l'automatisation de nombreuses tâches
administratives comme la gestion des moyens de paiement, distribution du
crédit, gestion de l'épargne. Ces nouveaux services sont
générateurs de commissions.
3.3 CONCLUSION PARTIELLE
Ce chapitre avait pour objectif d'analyser les effets de la
libéralisation financière sur l'intermédiation bancaire au
Rwanda. En effet, la libéralisation financière a eu un impact sur
les facilités de financement des banques créatrices de monnaie,
mais également sur les taux d'intérêts ; qu'elle a
entraîné à la baisse.
Cependant à cette époque de la reforme
financière, les banques Rwandaises sont obligé de diversifier
leurs activités afin de faire face à la concurrence de plus en
plus accrue. Pour cela, elles sont devenues innovatrices en matière de
produits proposés, ce qui a amélioré leur
rentabilité financière, ce qui nous amène à
confirmer notre deuxième hypothèse selon laquelle la
libéralisation financière influence positivement
l'activité bancaire.
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