3.1.2.2
Développement des activités hors-bilans
Les activités hors bilan sont des opérations
engagées mais non encore réalisées en matière
d'échéance qui peuvent avoir une incidence à terme sur le
bilan de l'entreprise. Un bilan présente la situation
financière d'une entreprise et l'état de son patrimoine, incluant
à l'actif tous les biens et les créances dont elle est
propriétaire et, au passif, l'ensemble de ses dettes ou engagements. Le
bilan est donc le résultat d'opérations déjà
réalisées. Par nature, les activités hors-bilan ne
figurent pas au bilan, mais la défaillance de tiers pour qui une banque
s'est engagée peut entraîner des difficultés
financières et ainsi modifier son bilan à terme. C'est le cas,
par exemple, quand une banque se porte garante d'une entreprise. Cet engagement
ne figurera pas à son bilan mais la défaillance possible de
l'entreprise fera apparaître par contre une perte qui, elle, sera
enregistrée au bilan.
Le tableau suivant montre l'évolution des actifs des
banques commerciales du Rwanda.
Tableau 6 : Composition des
actifs des banques commerciales (en FRW)
Période
|
Liquidités et placements
|
crédits
|
Autres actifs
|
totaux
|
Variation annuelle du total actif
|
1995
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
1996
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
1997
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
1998
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
1999
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
2000
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
2001
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
2002
|
65,934,304
|
64,934,183
|
17,434,083
|
148,302,570
|
Nd
|
2003
|
80,468,772
|
74,447,911
|
17,365,123
|
172,281,806
|
16,2%
|
2004
|
69,090,590
|
75,135,624
|
48,061,789
|
192,288,003
|
11,6%
|
2005
|
110,085,566
|
91,410,918
|
20,067,888
|
221,564,372
|
15,2%
|
2006
|
151,894,988
|
120,102,761
|
21,685,457
|
293,683,206
|
32,5%
|
2007
|
161,863,655
|
162,477,802
|
60,441,324
|
384,782,781
|
31,0%
|
Source: BNR, Département de
Supervision Bancaire, Rapport annuel 2007
Nd : Données non disponibles
De ce tableau, l'on remarque que depuis 2002 les banques ont
augmenté leurs actifs liquides et les placements à un rythme plus
accéléré que celui constaté au niveau des
crédits. Cet état traduit la situation de surliquidité que
le système connaît de plus en plus et qui occasionne des
coûts élevés à la Banque Centrale qui est contrainte
d'enrayer tout risque d'inflation en ponctionnant ces excédents de
liquidité à des fins de politique monétaire.
Les principaux « instruments financiers
dérivés », c'est-à-dire ceux que l'on peut qualifier
d'activités hors -bilan, sont les suivants :
1. les garanties et lettres de crédit,
2. les engagements de crédits,
3. les contrats de change à terme,
4. les swaps de taux d'intérêt et de monnaies
étrangères,
5. les ententes relatives aux taux d'intérêt
futurs (FRA ou Forward rate agreement),
6. les options sur monnaies étrangères et taux
d'intérêt,
7. les facilités d'émission de titres de
créances et les facilités renouvelables à prise ferme.
L'intérêt pour les institutions
financières d'utiliser ces instruments réside dans la
possibilité qu'ils offrent de segmenter les différents risques
des opérations financières et de les transférer à
d'autres. Ces instruments sont devenus de nos jours comme les instruments de
spéculation et d'arbitrage les plus prédominants dans le
marché.
Tout ce qui précédente peut permettre
d'établir la relation entre la libéralisation financière
et le développement de l'intermédiation financière. Le
tableau de l'annexe 2 donne les informations concernant l'évolution de
la situation financière de l'ensemble des institutions financière
du pays pendant la réforme.
Entre 1995 et 2007, la libéralisation financière
a influé sur la situation financière des banques locales car,
comme l'indique le tableau 8, tous les agrégats financiers et
monétaires ont augmenté tout au long de cette période.
L'évolution de la situation monétaire en 2003 a
été déterminée par l'évolution des besoins
de financement de l'économie en général et de ceux de
l'Etat en particulier. Ces derniers ont été
particulièrement ressentis, consécutivement à la
nécessité de financer les activités spécifiques
dans le domaine politique liées à la fin de la transition.
A fin décembre 2003, les avoirs extérieurs nets
du pays se sont élevés à 104,2 milliards de FRW contre
103,7 milliards de FRW en décembre 2002, soit une progression modeste de
0,5%.
Après une contraction de 6,0% en 2002, le
crédit intérieur a connu une augmentation très sensible de
33,3% au cours de l'exercice, une hausse qui a concerné
simultanément ses deux composantes, à savoir le crédit net
à l'Etat et le crédit à l'économie.
L'évolution du crédit net à l'Etat a
été rapide face à un volume important de dépenses
non couvertes par des appuis budgétaires extérieurs devenus
très irréguliers.
En fait, l'année 2003 a été
caractérisée par un ralentissement significatif de
déboursements extérieurs comparativement aux années
antérieures. Il s'en est suivi que l'Etat a intensivement utilisé
les ressources bancaires pour couvrir les dépenses qui ont
été particulièrement élevées à partir
du mois de juillet avec une forte expansion en octobre 2003.
Au cours de la période sous revue, l'ensemble des
concours à l'économie fournie par le système bancaire est
passé de 88,1 milliards de FRW en 2002 à 102,0 milliards de FRW,
soit un accroissement de 15,8% contre 15.6 % l'année auparavant.
Totalisant 95,8% du total des concours à l'économie, le secteur
privé a conservé sa place dominante.
Entre décembre 2006 et décembre 2007, la masse
monétaire s'est accrue de 31,2%. Ce développement découle
de la croissance simultanée et des avoirs extérieurs nets
(+23,3%) et des avoirs intérieurs nets (+2522,2%). L'augmentation des
avoirs extérieurs nets s'explique par l'afflux des déboursements
extérieurs au titre d'appuis budgétaires et d'autres recettes en
devises, tandis que celle des avoirs intérieurs nets est largement
influencée par celle du crédit à l'économie qui est
passé de 162,6 à 209,6 milliards de FRW, soit une croissance de
20,9%. Cette croissance avait été de 22,5% l'année
précédente.
La masse monétaire élargie à l'Union des
Banques Populaires du Rwanda est passée de 316,2 à 424,5
milliards de FRW entre 2006 et 2007, soit une augmentation de 32,5%. Cette
augmentation avait été de 30,4% l'année
précédente.
3.2 ACTIVITES BANCAIRES
A L'EPOQUE DES CHANGEMENTS
La grande volatilité des taux d'intérêt et
des taux de change qu'a connu ces dernières années le
système financier international va créer une demande pour des
« instruments financiers dérivés » et appeler des
stratégies de couverture plus efficaces. On assistera aussi à une
autre tendance : la suppression des intermédiaires. Cela
entraînera une concurrence croissante entre les banques,
phénomène qui provoquera la réduction des marges
bénéficiaires sur les opérations traditionnelles et la
nécessité de sources nouvelles de revenus. Enfin, les
modifications importantes dans la distribution géographique des flux
nets d'épargne et d'investissement au niveau international et les
changements dans le cadre réglementaire financier vont également
contribuer fortement à l'innovation
3.2.1
Accélération de la concurrence
Dans le cadre de la politique de privatisation, l'Etat en tant
qu'actionnaire principal dans l'une des banques commerciales en
difficultés a décidé de vendre ses actions à un
investisseur privé. Le tableau suivant donne les détails
concernant la structure du secteur bancaire et financier au Rwanda entre
décembre 2002 et décembre 2003.
Tableau 7 : Structure du
secteur bancaire et financier
Période
|
Banques commerciales
|
Banques de développement
|
UBP
|
Banque de l'habitat
|
|
Institutions
|
Succursales
|
Institutions
|
Succursales
|
Institutions
|
Succursales
|
Institutions
|
Succursales
|
1995
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
1996
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
1997
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
1998
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
1999
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
2000
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
2001
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
Nd
|
2002
|
6
|
29
|
1
|
-
|
1
|
148
|
1
|
-
|
2003
|
6
|
29
|
1
|
-
|
1
|
148
|
1
|
-
|
2004
|
6
|
29
|
1
|
-
|
1
|
148
|
1
|
-
|
2005
|
6
|
29
|
1
|
-
|
1
|
148
|
1
|
-
|
2006
|
6
|
36
|
1
|
-
|
1
|
148
|
1
|
-
|
2007
|
6
|
42
|
1
|
-
|
1
|
148
|
1
|
-
|
Source: BNR, Département de la
Supervision Bancaire, Rapport annuel 2003
En 2007, aucune banque n'a été
agréée. Cependant, la Banque Nationale du Rwanda a
agréé deux agences de la BANCOR (Agence Quartier Commercial
à Kigali et Ruhengeri) et une agence de la FINA BANK (Gisenyi).
Les banques ont sollicité et obtenu l'agrément
des principaux dirigeants et administrateurs des banques et leurs agences pour
travailler dans leurs banques respectives.
3.2.2
Accélération de la concentration bancaire
L'accès aux services bancaires et autres services
financiers à l'extérieur de Kigali et des autres villes
importantes reste très limité à l'heure actuelle. En 2005,
le réseau global de succursales des sept banques commerciales ne
comptait que 38 établissements (il y en a maintenant 40). Ces banques
commerciales détenaient environ 75 % du total des dépôts et
des prêts, ce qui ne correspondait toutefois qu'à 10 % environ de
l'ensemble des utilisateurs de services bancaires. Par ailleurs, l'Union des
Banques Populaires du Rwanda (UBPR), un réseau de coopératives de
crédit comptant 145 établissements répartis d'un bout
à l'autre du pays (nombre ramené depuis à 133), ainsi que
d'autres institutions de micro-crédit se partageaient 90 % de la
clientèle, mais ne détenaient que 25 % du total des
dépôts et des prêts.
De plus, les institutions de micro-crédit, qui
devraient normalement jouer un rôle important pour combler cette lacune,
se caractérisaient toujours par une situation financière
précaire, l'absence de systèmes adéquats de gestion
financière, des contrôles internes déficients et une
gestion publique médiocre. Il fallait clairement faire quelque chose.
Le Rwanda ne disposait pas des capitaux à long terme ni
des instruments du marché -- titres de créance ou de
participation -- essentiels à la mise en oeuvre de sa stratégie
de développement économique. Bien que très abondantes, les
ressources liquides du secteur bancaire se composaient de fonds à court
terme. En conséquence, le financement des prêts
hypothécaires et des projets d'investissement se caractérisait
par des échéances très courtes, de l'ordre de 5 ans. Cette
faiblesse était aggravée par l'absence de mécanismes
efficaces qui auraient pu permettre aux banques de transformer les actifs
à long terme de leurs comptes en liquidités. Enfin, il n'y avait
pas de courbe de rendement des taux d'intérêt qui aurait permis de
valoriser les titres.
Les institutions financières non bancaires
(intervenants clés dans l'approfondissement et l'élargissement
des marchés des capitaux) avaient besoin d'être
réformées et réglementées de manière
à promouvoir la concurrence, l'innovation et la discipline de
marché.
Les autorités rwandaises reconnaissaient qu'un
système de paiements efficace demeurait une composante essentielle de
l'infrastructure du secteur financier.
3.2.3 Evolution des moyens de
paiement bancaires
Dans le cadre du processus déjà amorcé de
modernisation du système des paiements, au cours de cet exercice 2003,
une étude sur l'évaluation du système de paiement a
été faite. Cette étude a révélé que
le système de paiements rwandais est caractérisé par une
forte prédominance d'opérations en espèces (80% des
opérations) ainsi que par un volume relativement important de monnaie
fiduciaire (environ 30 milliards de FRW, contre 85 milliards de FRW en
dépôts et comptes à terme).
Ce constat traduit de façon globale que le
système de paiements n'a pas encore assimilé les
possibilités actuelles qu'offrent l'informatique et les
télécommunications, ni dans les relations banques entreprises, ni
dans le comportement des clients. Dans le souci de pallier à ces
failles, la Société Rwandaise de Monétique et de
Télé-compensation (SIMTEL) créée en 2002, a
élaboré son programme opérationnel en 2003 et
accéléré les activités préalables pour
être en mesure de lancer les opérations de paiement par carte
bancaire en 2004.
Mais dans l'entre-temps, la même étude a
formulé des recommandations aux banques rwandaises dans le sens de les
encourager à utiliser les techniques déjà disponibles et
mal exploitées, alors qu'elles pourraient faciliter les paiements sans
beaucoup recourir au cash. C'est le cas notamment des domiciliations que
certaines grandes sociétés pourraient utiliser pour encaisser
leurs factures.
Dans un second temps, les propositions se sont
orientées vers le développement d'un système
automatisé de « netting » (compensation simplifiée)
pour les opérations de faible montant (chèques et virements),
l'introduction des cartes de crédit, tant à l'acceptation
qu'à l'émission et l'examen de la possibilité de
créer une société commune pour le transport de valeurs.
Au cours de l'exercice 2003, la Banque a pu également
constituer une base de données sur le système de paiements
grâce à la collecte de données sur les paiements dans les
banques.
Il existe deux modes de paiement : le cash qui est le plus
répandu et les moyens scripturaux.
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