- Les prix officiels, qui selon l'auteur, sont des prix bord
de champ fixés par les pouvoirs publics et théoriquement garantis
par eux. Ces prix, ne sont respectés dans la pratique que lorsque les
achats sont effectués par les organismes officiels.
- Le second groupe de prix, sont ceux là qui
obéissent à la loi de l'offre et de la demande. Ils
dépendent de l'approvisionnement du marché en riz et en
céréales, et des prix de ces derniers. Cela implique qu'il y a
une interaction entre le riz, les céréales et leur prix. Il faut
donc comprendre que les prix du deuxième groupe n'auront qu'une relation
très lâche avec les prix officiels.
Pour Antoine (1993) toujours, l'écart entre le prix
réel (c'est-à-dire celui issu de la confrontation de l'offre
avec la demande) à la production et le prix officiel dépend
également des prix du riz à la consommation et aux
différents stades de commercialisation lorsque ceux-ci sont
réglementés.
Pour conclure, l'auteur souligne cependant que la fixation des
prix officiels, non assortie d'une garantie d'achat, est pratiquement sans
effet sur les développements de la production. Elle est selon lui par
contre coûteuse pour l'Etat lorsque le prix du riz à la
consommation correspond à un prix de paddy inférieur au prix
officiel. Ce qui pose ici le problème d'adéquation de la
politique commerciale de l'Etat, avec pour objectif, d'encourager le
développement d'une culture donnée.
1.4.4.2 - LES COUTS DE PRODUCTION
L'encadrement dont fait l'objet, les systèmes de
production de riz avec maîtrise d'eau (c'est-à-dire les
systèmes de production disposant d'infrastructures d'irrigation) permet
d'appréhender toutes les composantes des coûts de production. Mais
pour ce qui est des autres modes de production sans maîtrise d'eau,
l'encadrement des riziculteurs est beaucoup plus relâché et les
itinéraires techniques plus divers, rendant les composantes de leurs
coûts très variables et difficiles à appréhender.
Antoine Roger Estrade, précise là, que, les
références concernant les coûts de production sont
relativement nombreuses, mais leur rapprochement est rendu difficile pour
plusieurs raisons :
- Elles n'ont pas le même degré de
représentativité, puisque certaines d'entre elles sont
ponctuelles et ne se référent qu'à des cas précis,
tandis que d'autres ont un caractère plus général.
- Les origines dans le temps sont différentes.
- Les méthodologies utilisées varient suivant
les pays.
- Les prix des moyens de production sont différents
sans que l'on puisse faire la part, dans ces différences, entre ce qui
est dû à l'intervention de l'Etat (par la politique tarifaire, les
subventions, etc.) et ce qui correspond à des prix réels.
- Les systèmes de production sont voisins mais non
identiques.
Pour éviter tout problème, nous ne prendrons
pour notre étude que le cas du système de production avec
maîtrise de l'eau dans lequel les modes de culture ne diffèrent
que très peu et les rendements sont homogènes et
réguliers.
Deux paramètres indispensables sont à prendre
en considération dans ce cas :
- Le rendement : Il varie entre 4 et 10
tonnes/ha, et cette variation est due à une mauvaise gestion de l'eau et
à la fertilité des sols.
- Le temps des travaux : c'est le temps
consacré à la culture par le riziculteur, il tourne autour de
200j/ha
Pour C.P Timmer, W. FALCON et S.R. PEARSON (1987), même
pour une culture unique sur une exploitation donnée, le coût de
production est un concept fictif. Il existe seulement une liste de coûts
et ces coûts varient d'une ferme ou d'une zone agro-climatique à
une autre. Ces auteurs attribuent cette fiction du coût de production aux
faits suivants :
- Le coût de production ne comporte pas souvent le bail
de la terre
- Le coût de production ne tient pas compte de la
capacité de gestion de l'agriculteur.
- Le calcul du coût de production est souvent
basé sur certaines hypothèses sur le coût de travail
familial par exemple l'utilisation des salaires minimums garantis (SMIG)
- Les facteurs de production utilisés ne sont pas les
mêmes
- Et les techniques culturales choisies varient.
Insistant sur la variabilité du coût de
production en agriculture Y. SAMLABA (1998) , professeur à l'Ecole
Supérieure d'Agronomie, soutient que le rôle du coût de
production en agriculture est difficile à saisir car les prix de revient
individuels sont très différents les uns des autres.