Economie de la culture du riz: Cas du périmetre irrigué de Kovié (Lomé/Togo)( Télécharger le fichier original )par Koffi BOTSOE Université de Lome - Ingénieur agronome option économie 2001 |
4.4.2.3. - POUR UNE PRODUCTION PLUS SAINEDe plus en plus, le consommateur de par le monde réclame un produit sain et biologique. Mais les tendances actuelles observées sur le périmètre ne permettent pas d'envisager une diminution des quantités d'engrais mais plutôt son augmentation à cause de la diminution de la fertilité des sols. Pour cela, nous préconisons le compostage et la pratique du riz canard qui permettent une restauration du sol pour le premier et surtout une diminution de l'usage des engrais chimiques. Une étude comparative sur la réduction de coût et de travail supplémentaire occasionné par ces propositions serait indispensable pour voir les possibilités de leur adoption par les paysans. La construction de nouvelles aires de séchage serait également indispensable pour éviter les retards dans les programmes de séchage, causés par le nombre important de personnes candidates au séchage après chaque récolte. Certains producteurs obligés de rembourser leur créancier sont obligés de faire leur séchage à même le sol loin des regards, ce qui favorise l'introduction des corps étrangers dans le paddy et n'est pas sans action négative sur l'appréciation du produit final par les consommateurs. 4.4.2.4 - POUR AMELIORER LE NIVEAU DE LA RENTABILITE FINANCIERE ET SOCIALE DE LA RIZICULTURE.Pour être plus compétitif, dans la logique de libéralisation en vogue dans les pays de la sous-région, il est indispensable que le niveau de rentabilité de la culture du riz soit rehaussé. Pour ce faire, des mesures drastiques doivent être prises pour, non seulement préserver les acquis des riziculteurs mais surtout pour augmenter de façon notable les bénéfices tant financiers que sociaux apportés par cette culture. Il faudra donc l'adoption de techniques de production et de transformation comprimant davantage le prix de revient du produit final. Cela ne serait possible que si un accent particulier est mis sur le travail de groupe ou en association. A présent, l'utilisation d'une technique de triage artisanal comme celle que nous avons proposée dans ce document peut non seulement apporter une amélioration notable au revenu du riziculteur, mais également créer du travail aux jeunes. Ensemble, les riziculteurs peuvent arriver à acheter une trieuse plus performante et créer un label pour leur produit, lequel sera imprimé sur leurs emballages. Il faut, enfin, pour une plus grande efficacité du système, une bonne répartition des variétés dans l'espace sur le périmètre, ceci en vue d'éviter les mélanges. Ce qui facilitera l'homogénéité des récoltes suivant les quartiers et leur différenciation au niveau du conditionnement et de la commercialisation. 4.4.2.5 - POUR UN ENGAGEMENT POLITIQUE PLUS RESPONSABLE. Aujourd'hui, il faut noter un désengagement de l'Etat face à un certain nombre de choses : les paysans doivent eux-mêmes s'organiser pour faire face aux besoins directs, liés à l'entretien du périmètre irrigué (le réseau d'irrigation). Ils doivent également, eux même trouver les moyens financiers et matériels liés à leurs activités. Ils se chargent aussi de la commercialisation de leur production. Certes, cette nouvelle politique a des cotés positifs, mais il serait avantageux que l'on repense cela pour l'adapter à chaque domaine d'activité agricole afin qu'elle incite à la production. Car si l'on compare le producteur du coton au producteur du riz, on remarque que les deux ne sont pas logés à la même enseigne. Tout est fait pour inciter le producteur de coton à produire plus, alors que le producteur du riz est presque laissé à lui-même. Il faut donc les encourager par des mesures concrètes. Dans un premier temps, protéger les producteurs nationaux contre la concurrence nocive des importateurs de riz. Il faut pour cela que des mesures douanières soient prises, car une application aveugle de la libéralisation du marché comme le recommande l'UEMOA, sans tenir compte de l'état de précarité dans lequel se trouve notre riziculture, serait très préjudiciable à la production nationale. La Côte d'Ivoire, le Mali et le Sénégal, Etats qui ont compris très tôt le rôle important que joue le riz dans leur économie, ont mis les moyens financiers et matériels pour que la riziculture soit développée. Ils sont plus avancés que nous dans le domaine. Sachant que dans le domaine de la production, l'argent est essentiel, nous pensons que si rien n'est fait pour soulager les producteurs, l'avenir de la production sur le périmètre est très problématique. La preuve, cette année 2001 à peine 10% des producteurs du périmètre ont produit. Pour y arriver, nous pensons à un système de fourniture aux producteurs des moyens de production en nature, (engrais, semence et produits phytosanitaires). On peut également inclure certains services comme la fourniture de motoculteur pour le labour et après la récolte assurer le décorticage du paddy. Ces propositions sont motivées par le souci du recouvrement facile du crédit qui leur est alloué en nature et surtout pour les amener à une utilisation effective du crédit aux fins destinées. La structure qui sera chargée de ce travail, pourrait récupérer sous forme de riz décortiqué, tout ce qu'elle a investi selon les termes du contrat qui le lie aux producteurs, pendant le décorticage. Elle sera donc une structure de commercialisation et de financement. Les deux plus importantes choses qui font défaut sur le périmètre. Il va sans dire que si elle n'intègre pas dans ses activités, un programme de suivi et d'encadrement des riziculteurs, il lui sera difficile de faire le recouvrement des produits. On peut dire comme Bourahiman Ouattara(1998) que les changements actuels dans l'environnement politique et économique du monde et surtout de l'Europe et ceux à venir doivent amener les dirigeants à développer certaines cultures céréalières, notamment ceux qui font l'objet de grande consommation en vue de résorber le déficit d'approvisionnement du marché UEMOA en riz et en passant, d'économiser des devises ; à cause des conséquences imprévisibles que ces changements peuvent avoir sur le commerce mondial. 4.4 - REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 1 - A. BERGERET, J.F. CRUZ, F. 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