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Gestion foncière et développement rural Cas de la commune rurale Ambinaniroa Andonaka

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par Narindra Ny Tiavina Troïanie JEAN PAUL
Université d'Antanarivo - Maîtrise en sociologie 2008
  

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Chapitre III : LES RECOMMANDATIONS

Le développement du secteur agricole rural est fixé dans l'engagement 4 du MAP qui comporte 6 défis spécifiques. Dans chaque défi, il y a des programmes sectoriels agricoles dont l'objectif est la modernisation du secteur au sens large (agriculture, pêche, élevage), en vue de la croissance et du passage d'une économie de subsistance à une économie de marché. De manière élargie et intersectorielle, l'objectif vise à promouvoir le développement rural et à lutter contre la pauvreté, en opérant les transformations requises pour accroître les revenus des ménages ruraux et accélérer la croissance face à la mondialisation.

Les grands objectifs fixés pour l'évolution sur la période 2005 - 2012 sont : un taux de pauvreté réduit de 85% à 50%, une croissance économique passant de 4,6% à 8 + 10% ; un PIB par tête passant de 309 $ à 476 $ ; un % de ménages en possession de titres ou de certificats fonciers passant de 10 à 75 %. Les priorités immédiates en termes d'initiatives de réforme transformationnelle portent sur : l'augmentation significative de l'investissement pour favoriser la croissance (Réforme 2) ; le lancement d'une révolution verte (Réforme 3). L'engagement 4 « Développement rural » du MAP comporte 6 défis que nous allons citer ci-dessous :

Défi 1 : la sécurisation foncière

La finalité est une gestion foncière favorable à la production agricole, à l'investissement privé national et étranger, à la valorisation avec préservation des ressources naturelles, à la mise à disposition d'outils de gestion territoriale et de fiscalité aux CTD, au renforcement de la cohésion sociale principalement au niveau local et communal.

Le cadrage est donné par la politique foncière actuellement mis en oeuvre à travers le programme national foncier (PNF) et qui s'articule autour d'un cadre législatif rénové, d'un processus de décentralisation de la gestion foncière, de la modernisation des services fonciers et de la formation de nouvelles compétences.

L'objectif est d'octroyer des droits de propriété formalisés et garantis pour tous.

Les stratégies comportent quatre axes : (i) la restructuration, la modernisation et l'informatisation des conservations foncière et topographique ; (ii) l'amélioration et la décentralisation de la gestion foncière ; (iii) la rénovation de la réglementation foncière et domaniale ; (iv) un programme national de formation aux métiers du

foncier.

Les résultats attendus sont nombreux. Tous les services fonciers sont modernisés et restructurés. Les guichets fonciers sont opérationnels au niveau des communes d'implantation. Le cadre légal et règlementaire est rénové.

Les compétences en gestion foncière et domaniale sont renforcées. Les opérations de sécurisation foncière sont intensifiées (immatriculations individuelles et collectives, certificats fonciers, ZIA).

Défi 2 : L'accès au financement rural

La finalité est faire évoluer le secteur agricole d'une manière rapide et durable, et permettre un développement global de par sa prépondérance dans l'économie nationale.

Le cadrage est donné par la Stratégie Nationale de Micro-finance en vigueur ainsi que les politiques de crédit au niveau des différents établissements bancaires.

L'objectif est de disposer d'institutions de financement en milieu rural développées et des systèmes de crédits facilités.

Les stratégies concernent l'adaptation des systèmes de crédit aux besoins effectifs, l'extension des réseaux de micro finance et bancaires opérationnels dans tous les districts, la facilitation de l'accès aux crédits ruraux et l'opérationnalisation du Fonds de développement agricole.

Le résultat attendu est que les institutions de financement en milieu rural sont développées et un système de crédit facilité.

Défi 3 : La Révolution Verte Durable

La finalité est d'obtenir une forte augmentation des rendements et de la production en un laps de temps relativement court.

Le cadrage est défini par la mise en oeuvre de techniques modernes de production issues des travaux de recherche appliquée. Pour être durable, la Révolution verte doit rester respectueuse de l'environnement. Elle repose sur cinq piliers dont la maîtrise d'eau, les engrais, les semences améliorées, les techniques culturales, les matériels et équipements agricoles.

L'objectif est d'améliorer la productivité et de parvenir à doubler la production alimentaire d'ici 2009 puis la tripler en 2012, de manière à assurer la sécurité alimentaire en denrées de base et pouvoir exporter un surplus.

Les stratégies consistent à appliquer les résultats de recherches sur la conduite des exploitations pour les principales productions végétales et notamment le riz, à structurer les acteurs par filière et à renforcer le partenariat public privé aux divers échelons.

Le résultat attendu est une productivité agricole améliorée, notamment une production alimentaire doublée en 2009 et triplée en 2012, et par voie de conséquence une sécurité alimentaire assurée.

Défi 4 : Des activités orientées vers le marché

La finalité est de professionnaliser les producteurs qui doivent pouvoir s'enrichir de par leurs activités d'exploitation.

Le cadrage est indiqué par le Master Plan.

L'objectif est d'améliorer la compétitivité des produits végétaux, animaux et produits de pêche par rapport aux autres produits alimentaires au profit des acteurs du sous secteur.

Les stratégies sont nombreuses : par approche filières combinée à une approche régionale, la production contractuelle, le ciblage des marchés locaux/nationaux et/ou extérieurs (maintien des accès aux marchés traditionnels ; considération des marchés de proximité et des marchés de niche où il y a un créneau a exploité ; conquête de nouveaux marchés (pour les clientèles et pour les produits).

Les résultats attendus sont des initiatives améliorées pour le développement de la commercialisation des produits grâce à un dispositif institutionnel, organisationnel et logistique renforcé.

Défi 5 : La diversification d'activités

La finalité est de contribuer à la réduction de la pauvreté par génération de revenus et création d'emplois.

Le cadrage est indiqué par les différentes stratégies sous-sectorielles.

L'objectif est l'accroissement des productions pour satisfaire les besoins de la population locale, de l'agro industrie et du marché d'exportation, l'amélioration des revenus monétaires et des conditions de vies des ménages concernés, la protection de l'environnement et la conservation des ressources renouvelables par adoption de bonnes pratiques d'exploitation.

Les stratégies concernent le développement des différents segments de filières et le développement de productions variées.

Les résultats attendus sont des filières régionales développées et des acteurs structurés.

Défi 6 : L'accroissement de la valeur ajoutée et l'agri-business

La finalité est d'augmenter la rentrée de devises.

Le cadrage est indiqué par le Master Plan.

L'objectif est le prolongement des chaînes de valeurs.

Les stratégies reposent sur un renforcement du Partenariat Public et Privé (3P), la prise en compte des spécificités régionales avec l'approche « un village - un produit agricole», le ciblage des technologies, l'implantation de zones d'investissement agricole (ZIA), agro-technopole et centres d'agri - business, la valorisation des NTIC.

Le résultat attendu est un agrobusiness favorisé par un environnement logistique, réglementaire, et organisationnel amélioré.

Notre recherche se focalise précisément sur le défi1et le défi 3 qui parle de la sécurisation foncière en termes de gestion foncière et la révolution verte en ce qui concerne la maîtrise de l'eau pour l'amélioration de la productivité. A part les hypothèses déjà énoncées comme réponse à la problématique de la gestion foncière sur le développement rural, nous proposons des recommandations sur 3 niveaux à savoir : le système, la stratégie et l'opérationnalisation.

I. Recommandations systémiques

Afin de promouvoir un développement rural avec une bonne gestion foncière il convient d'avancer quelques propositions de remédiation à court terme en se basant sur le système.

La lettre de politique foncière élaborée en 2005 a avancé une solution pour résoudre la problématique d'imprécision du droit foncier et de la structure de l'administration foncière par le biais de la rénovation de la règlementation foncière et domaniale qui a permis de revisiter les textes existants et de concevoir de nouveaux textes correspondants matérialisés par la Loi N°2005 - 019 du 17 Octobre 2005 fixant les principes régissant les statuts des terres ; la Loi N° 2006 - 031 du 24 Novembre 2006 fixant le régime juridique de la propriété foncière privée non titrée et du Décret N° 2007 - 1109 portant application de la loi N° 2006 - 031 du 24 Novembre 2006, fixant le régime juridique de la propriété foncière privée non titrée.

Le processus de rénovation de la règlementation foncière et domaniale qui permet de revisiter les textes existants devra mettre en exergue les points suivants :

- détermination de la valeur juridique des documents fonciers informatisés ;

- conception d'une procédure de régularisation des titres non mis à jour ;

- révision des modes de réalisation des plans réguliers en fonction de nouvelles technologies ;

- clarification des prérogatives du chef de région pour la validation de l'arrêté de dotation ;

- détermination de la procédure d'obtention de certificats fonciers ;

- élaboration des règles juridiques relatives déterminant le rôle, le fonctionnement et le statut des commissions de reconnaissance locale ;

- élaboration des règles juridiques relatives déterminant la valeur juridique du certificat foncier (notion d'incontestabilité) ;

- conception d'une procédure de transformation, à la demande de l'usager, du certificat d'occupation foncière en titre foncier.

Toutefois, les mesures d'accompagnement suggérées par le Programme National Foncier ne sont pas suffisantes pour la diffusion de cette rénovation de la règlementation foncière. En effet, la majorité de la population de la commune rurale d'Ambinaniroa Andonaka n'ont pas pris connaissance de la réforme foncière qui s'est opérée depuis 2005 sur le territoire Malgache.

Par conséquent pour y remédier nous proposons les recommandations suivantes :

§ mettre à la disposition des usagers en forme de flyers ou dépliant en malgache le code domanial et foncier régulièrement mis à jour qui sera disponible auprès du district, des communes et des fokontany pour que les utilisateurs puissent y avoir accès facilement et gratuitement ;

§ mener une campagne appropriée pour faire connaitre la réforme par le biais d'une émission radiophonique sur les stations de radio locale ou sous forme de sketch en utilisant toujours la langue malgache pour attirer et fidéliser les auditeurs;

§ exploiter la communication au service de la gestion foncière et du développement agricole en diffusant les informations en temps utiles soit aux cibles indiqués soit à large échelle pour conduire à une synergie d'action. Une place de choix sera conférée pour une stratégie de communication efficace et soutenue. Les media de proximité et les Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC) seront mis à profit à cet égard. Il s'agit de rendre opérationnelle une stratégie de communication spécifique au développement agricole, pour un changement de mentalité, de pratiques et de comportement au niveau de toutes les catégories d'acteurs ;

§ établir une cellule d'information indépendante au sein du Programme National Foncier et non rattaché à l'impact et l'évaluation pour éviter d'influencer les résultats de ceux-ci. Bien entendu cette cellule sera dirigée par des opérateurs spécialisés qui feront l'objet d'une passation de marché.

§ valoriser l'image reflétée par l'administration foncière en parrainant des évènements sportifs, culturels, social et éducatifs dans les régions où il y a des services déconcentrées ou décentralisées de l'administration foncière et en même temps atténuer la peur du fanjakana perçu par la population rurale.

II. Recommandations stratégiques

Pour améliorer et diminuer les problématiques liées à la gestion foncière qui engendrent des impacts négatifs sur le développement rural il convient d'avancer des recommandations sur le long et moyen terme en se focalisant principalement sur les stratégies à adopter.

Le MAEP est spécifiquement responsable de mener à bien la modernisation et l'augmentation de la production dans le cadre de la Révolution Verte Durable. Il a également pour tâche de conduire la réforme foncière grâce au PNF.

La Révolution Verte Durable est fondée sur cinq piliers techniques :

- les techniques améliorées,

- la maîtrise de l'eau,

- les semences améliorées,

- les engrais et autres intrants,

- les équipements et matériels agricoles.

Elle doit utiliser les leviers suivants :

- le conseil aux agriculteurs (conseil technique, économique, de gestion, juridique, et non seulement le traditionnel encadrement technique),

- l'accès au financement (micro finance, mais aussi fonds visant à améliorer la résistance aux chocs et cataclysmes),

- le levier foncier : sécurisation foncière, mais aussi extension des surfaces cultivées, via des techniques permettant l'utilisation rentable et durable des sols de tanety, programmes de migrations rurales.

En matière foncière, le PNF a entrepris une grande oeuvre de rénovation de la politique de l'Etat, et implante des guichets fonciers dans tout le pays.

Pour assurer l'amélioration et la décentralisation de la gestion foncière le PNF a mis en place une administration foncière de proximité, le guichet foncier communal et/ou inter - communal, sera créée ; elle sera chargée de la délivrance et de la mutation de certificats fonciers selon trois modalités possibles.

Les guichets fonciers seront équipés et leurs agents -conservateur municipal et médiateur municipal- seront formés à la manipulation de SIG et à l'utilisation d'un manuel de gestion foncière décentralisée.

Afin de sécuriser également les ressources exploitées de manière collective (pâturages, forêts,...) et parfois gérées par une autorité communautaire, les guichets fonciers seront compétents pour la mise en oeuvre pratique de la Gestion Locale Sécurisée (GELOSE).

Des Plans Locaux d'Occupation Foncière (PLOF) seront réalisés pour chaque commune. Ils consisteront en une carte numérisée des limites territoriales des collectivités et du patrimoine foncier de l'Etat, de la commune et de ses habitants sur le territoire d'une commune. Cette carte des statuts juridiques de la terre portera sur les espaces utilisés par des individus ou par des communautés. Elle sera mise à jour par le guichet foncier et le service topographique régional, et se substituera progressivement au plan de repérage. Elle sera accessible à chacun.

Le programme BV-PI a en outre lancé le développement des techniques de semis direct sur couvert végétal, sur les régions auxquelles il est appliqué à l'heure actuelle. Ces techniques doivent être répandues à l'échelle du pays tout entier. Ce programme a orienté ses objectifs par rapport aux objectifs du PLAE à savoir :

- augmenter la production agricole (rizicole) ;

- assurer une exploitation raisonnée et durable des ressources naturelles et des zones collinaires ;

- protéger et aménager les BV directement contigus aux périmètres irrigués;

- favoriser la durabilité de la protection des BV conduisant à une exploitation pérenne des PI, par l'application d'une formulation de sécurisation foncière progressive ;

- lier l'aménagement et la réhabilitation des PI à la gestion des BV ;

- promouvoir la professionnalisation des producteurs ;

- aboutir à la formulation d'une stratégie nationale de protection contre l'érosion.

Néanmoins, il y a un écart flagrant sur l'implantation du guichet foncier et des BV - PI entre les régions faute de moyen financier vu que ces infrastructures sont très coûteuses malgré leur efficacité. Aussi, nous avançons les recommandations ci-dessus :

§ mettre en place d'un mini guichet unique dans chaque district pour réceptionner le dossiers de demande d'immatriculation en attendant la mise en place d'un guichet foncier pour chaque commune se trouvant dans le district ;

§ informatiser au plus vite possible les conservations foncières et topographiques afin de raccourcir le délai d'envoi des dossiers pour enregistrement à la direction des domaines à Antananarivo puisque les immatriculations doivent être répertoriés dans cette direction pour achever l'étape de formalisation des titres fonciers ou de demande de certificats juridiques ;

§ favoriser les opérations cadastrales dans les commune où il `y a pas encore de guichet foncier qui comprend 3 phases avant l'immatriculation à savoir : la phase physique (mutation parcellaire, bornage), la phase judiciaire (tribunal terrien ambulant) et la phase administratif. Cette opération a été couronnée de succès dans la commune rurale d'Isorana et d'Anjomatsara ou 11 000 titres ont été délivrés lors de l'initiative cadastrale ;

§ mettre dans les priorités du PSDR la mise en place d'infrastructure d'irrigation puisque même si les paysans ont les outils nécessaires pour produire et les techniques agricoles appropriés pour augmenter leur production sans eau ces efforts seront vains.

§ placer les BV PI qui seront distribué de façon équitable auprès des utilisateurs comme primauté au même pied d'égalité que l'accès des paysans à l'eau potable pour faciliter l'instauration de ceux-ci dans les communes.

III. Recommandations opérationnelles

Ces stratégies et recommandations citées ci-dessus ne seront d'aucune utilité sans la réalisation de celles-ci par des acteurs compétents et concernées. A cet effet, la Lettre de Politique Foncière propose des formations qui s'inscrivent à différent niveaux : formation des acteurs locaux à la sécurisation foncière, formation professionnelle et technique, formation universitaire. Un bilan de compétences des professions et institutions mobilisables pour la mise en oeuvre de ces programmes de formation sera réalisé. A partir de cet état des lieux, des plans d'adaptation des compétences des professionnels et des acteurs de la sécurisation foncière seront proposés ; les formations correspondantes seront organisées en partenariat avec les institutions de formation compétentes et les employeurs potentiels (organisations professionnelles, collectivités locales, bureaux d'études privés, etc.).

Trois niveaux de formation sont prévus :

- Formation des acteurs locaux : La formation des acteurs locaux du foncier, collectivités décentralisées ou organisations paysannes, relève d'opérateurs privés ou parapublics, mobilisés sur contrat et titulaires d'un agrément garantissant leur capacité de formation à la gestion foncière.

- Formation professionnelle et technique : Les institutions et individus intervenant dans la chaîne foncière devront procéder à une mise à jour de leurs compétences afin de maîtriser de nouvelles technologies. Des formations professionnelles et techniques à cycle court seront conçues. Elles concernent les agents des conservations foncières et topographiques et la profession des géomètres.

- Formation universitaire : Des modules de formation seront mis en oeuvre au sein des universités et des grandes écoles habilitées à des formations diplômantes en sciences sociales et juridiques, en outils topographiques, télédétection et systèmes d'information.

Une plate forme de formation aux métiers de fonciers sera mise en place pour accompagner la réalisation de la formation sur convention entre Etat et des établissements de formation dans la grande île. Cette plate forme aura pour mission la conception de modules de formation répartis entre différents établissements en fonction de leur spécialité.

Pourtant, ces formations ne sont pas suffisantes pour responsabiliser surtout la communauté locale dans cette démarche de promotion de développement par l'intermédiaire de la gestion foncière et de l'implantation des BV PI, c'est pour cette raison que nous avançons les recommandations suivantes pour assurer l'opérationnalisation de celles-ci :

§ consolider les actions de mobilisation et d'animation rurale de sorte à faire sortir une vision commune de toute la population pour que cette dernière se sente plus concernée. Un vrai partenariat doit donc s'instaurer entre les partenaires techniques et financiers, l'administration, les producteurs, les collecteurs et les ONG touchés. Or, pour que ces structures aient une réelle efficacité, plusieurs conditions sont nécessaires dont une vraie légitimité, des ressources stables pour le fonctionnement, des systèmes d'information et mécanismes de consultation sur toutes les grandes questions de politique agricole ;

§ évaluer les Maires sur leurs implications dans le développement de leurs communes respectives en sanctionnant ceux qui n'ont pas de projet de développement pour leurs communes. Les critères sur l'éligibilité des maires doivent être à réviser (sur le plan idéologique, religieux, etc.) pour éviter d'avoir des maires avec des compétences limités ;

§ gérer le pluralisme en facilitant la coordination des acteurs à travers un processus de décision partagé et le développement d'un mode de gestion décentralisée soutenue par ces acteurs ;

§ adopter le principe de subsidiarité qui vise à l'exécution efficace de tâches imposées par une politique donnée et un niveau hiérarchique d'exécution minimisant les coûts économiques et maximisant le bien être social ;

§ assurer une médiation patrimoniale qui consistera à faire intervenir une tierce personne neutre pour mettre d'accord les parties prenantes en inventant des stratégies permettant à chacun, et notamment aux plus humbles des acteurs sociaux de négocier son propre avenir. Ici le « patrimoine » est constitué selon la définition donné par OLLAGNON In Vers une gestion patrimoniale de la protection et de la qualité biologique des forêts, Forest, Trees and People Newsletter, 1991 de « l'ensemble des éléments matériels et immatériels qui contribuent à maintenir et à développer l'identité et l'autonomie de son titulaire dans le temps et l'espace par l'adaptation en milieu évolutif » ;

§ élaborer une structure de gestion purement exécutive, mettant en oeuvre les stratégies approuvées. Entre autre, elle doit pouvoir être transformée en cas de besoin. La structure de gestion pourra différer d'une communauté à l'autre, autour de fonctions communes à toutes.

CONCLUSION PARTIELLE

La Commune Rurale Ambinaniroa Andonaka dispose des potentialités énormes sur le plan de l'agriculture qui pourra contribuer à faire de Madagascar un pays fortement exportateur. Il existe néanmoins des freins qui empêchent le processus de développement sur le plan rural dans cette commune à savoir le problème d'infrastructure d'irrigation et de gestion foncière alors que l'accès à la terre et son contrôle constitue la principale source de richesse et de pouvoir dans toutes sociétés paysannes.

Ainsi, l'ancien régime dirigé par M. RAVALOMANANA Marc par le biais du MAP avait envisagé une réforme foncière globale notamment en ce qui concerne les propriétés privées non titrées et la décentralisation foncière. Cependant, la mise en oeuvre n'est pas égal sur tous les Régions de Madagascar ce qui nous a poussé à avancer des recommandations sur le plan stratégique, systémique et opérationnel afin d'y remédier.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein