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La valorisation des parcs nationaux

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par Stéphane ANGO
Ecole Nationale d'Administration - Conseiller des Affaires Etrangères 2009
  

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Section II : La protection environnementale à la suite de la création des parcs nationaux du Gabon

Les parcs nationaux répondent d'une part, à un souci de conservation des espaces naturels et des espèces animales et végétales, d'autre part, à des considérations économiques qui doivent permettre de développer un secteur de plus en plus important à l'échelle mondiale, celui du tourisme de nature (hebdo informations n°463, 2002). Cette réglementation spécifique sur les parcs nationaux voit le jour du fait que les aires protégées existantes n'étaient pas adaptées selon la loi, au développement des activités touristiques. Nous nous attèlerons à présenter la législation actuelle sur les parcs nationaux et nous les présenterons par la suite.

A- La législation actuelle sur les parcs nationaux

Les parcs nationaux sont le résultat de nombreuses années de recherche du Gouvernement gabonais avec l'appui de partenaires internationaux tels que : l'Union pour la Conservation de la Nature (UICN), le World Wildlife Fund for Nature (WWF) et la Wildlife Conservation Society (WCS) (CNPN, 2003 p. 4).

Les recherches ainsi effectuées classent le Gabon comme un lieu unique au monde en terme de richesse de ses trésors naturels. Ainsi, à elle seule, la flore gabonaise est plus diversifiée que l'ensemble des pays de l'Afrique de l'Ouest .

Comme nous l'avions souligné, les parcs nationaux existaient bien avant le 30 août 2002, ainsi l'article 75 de la loi n°16/2001 définit le parc national comme une portion du territoire ou la flore, la faune, les sites géomorphologiques, historiques et d'autres formes de paysages jouissent d'une protection spéciale et à l'intérieur de laquelle le tourisme est organisé et règlementé. Toutefois, selon l'article 81 de la loi 16/2001, la gestion d'un parc national est placée sous l'autorité d'un conservateur nommé par décret pris en conseil des ministres sur proposition du ministre chargé des Eaux et Forêts.

Cependant, certaines dispositions de la loi 16/2001 vont connaître des modifications. Il s'agit en l'occurrence de l'article 81, qui crée un nouvel organisme interministériel placé directement sous l'autorité du Président de la République dénommé « Conseil National des Parcs Nationaux » (CNPN) ; par ordonnance n°6/2002 du 22 août 2002. Cette ordonnance est accompagnée de 13 décrets portant création de chacun des parcs nationaux du Gabon. Ces décrets vont du décret n°607/PR/MEFEPEPN au décret n°619/PR/MEFEPENPN. Ces différents décrets fixent les limites des différents parcs. Ces décrets sont pris en application des articles 9, 75, 76 et 90 de la loi n°16/2001 portant classement des différents parcs nationaux. Les décrets reconnaissent la gestion de ces parcs au ministère chargé des eaux et forêts. De plus, l'article 7 de ces différents décrets prévoit que des activités touristiques soient organisées. Par ailleurs, toutes les autres activités sont normalement interdites à l'exception de celles résultant de droit d'usages coutumiers.

Il convient de préciser que quatre ans après la création des parcs nationaux, par décret du président de la République en date du 20 janvier 2006 fixant la composition du Gouvernement

«les parcs nationaux ont été rattachés au département ministériel en charge de l'Economie Forestière des Eaux et de la Pêche».

La loi 003/2007 relative aux parcs nationaux a été promulguée le 27 août 2007. Elle donne lieu à la création du Haut Conseil des Parcs Nationaux et de l'Agence Nationale des Parcs nationaux soit deux instances dirigeantes. Auparavant rattachés au Ministère de l'Economie Forestière, des Eaux et de la Pêche, les parcs nationaux sont désormais rattachés au Ministère en charge du Tourisme.

Les parcs nationaux peuvent faire l'objet de classement ou de déclassement. Le déclassement est préconisé lorsque la zone ou l'aire protégée considérée présente un intérêt économique majeur pour la nation. Les articles 90 et 91 de la loi n°16/2001 portant code forestier en République Gabonaise prévoient effectivement que les aires protégées soient classées ou déclassées. Le code de l'environnement relevant de la loi 16/93 contient des articles spécifiques aux Etudes d'impact environnemental. L'article 49 par exemple du chapitre IV explicite le besoin de passer par des études d'impact. En effet, avant de donner l'autorisation d'implanter des installations publiques, ou privées susceptibles d'incommoder le voisinage ou de nuire à la santé, il faut nécessairement recourir à une étude d'impact environnemental.

Malgré un cadre législatif pas mal étoffé par les lois sus-évoquées, il ressort qu'un certain nombre de contraintes sont susceptibles de constituer un frein à la réalisation des objectifs fixés par le Gouvernement, il s'agit des contraintes institutionnelles, économiques et sociales.

La création des parcs nationaux a en partie levé les contraintes institutionnelles en matière de conservation. « Toutefois, il reste à mettre en place une législation rigoureuse sur la protection des espèces animales et végétales vivant dans les écosystèmes érigés en parcs. De même, il va être nécessaire de mettre en place une législation propre à la conservation, qui s'adapte au rôle économique des parcs. Ces dispositions légales vont être nécessaires pour donner à la conservation la base juridique et légale sur laquelle elle s'appuiera » (CNPN, Stratégie de mise en oeuvre d'un réseau de Parcs Nationaux au Gabon, 2003, p. 10). La révision de la charte des investissements viendrait à point nommé si son contenu favorise les conditions d'émergence des entreprises locales ainsi que l'arrivée des investisseurs extérieurs. Une révision de la fiscalité relative aux différents secteurs qui gravitent autour des parcs est également utile. Les principaux secteurs concernés sont le tourisme, reste le coût de transport et l'hôtellerie. L'une des contraintes majeures au développement de l'écotourisme reste le coût de transport aérien relativement élevé.

A coté des contraintes institutionnelles, on note également des contraintes économiques. L'entretien et la gestion des parcs nationaux coûtent chers. Ils ont été estimés pour l'année 2005 à deux milliards de FCFA, or, le Gouvernement ne peut fournir les financements nécessaires.

Le Gabon n'est pas à ce jour une destination touristique bien que le pays ait un fort potentiel. Seulement 5% des voyageurs arrivant au Gabon viennent pour visiter le pays. De plus, seuls deux parcs ont développé des structures écotouristiques rentables : le parc de Loango notamment avec «opération Loango» et le parc de la Lopé.

Les financements existent sur le plan international pour la conservation des aires protégées, l'agence nationale des parcs nationaux doit s'organiser pour permettre la levée de ces fonds.

Enfin, les contraintes sociales qui ne sont pas des moindres concernent surtout les incompréhensions qui naissent du fait que les populations vivant autour des parcs ne sont prises en compte dans les différents projets.

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