Section 2 : La promotion des parcs nationaux
La promotion des parcs nationaux au niveau national passe par
l'intéressement des populations locales à la politique de
vulgarisation des parcs et par la recherche des investisseurs privés.
A- L'écotourisme communautaire
Les parcs nationaux constituent un espoir pour le
développement du tourisme au Gabon. Les potentialités naturelles
et culturelles permettent de l'espérer et assurent que les populations
locales devront être les bénéficiaires de ce
développement. D'où la nécessité de
développer une forme de tourisme qui allie conservation et
développement durable. L'écotourisme communautaire est une
démarche dans laquelle le tourisme durable est réalisé
avec une implication directe des populations locales.
L'écotourisme communautaire permet une revalorisation
des patrimoines culturels, il correspond à une stratégie de mise
en oeuvre à partir de laquelle le patrimoine de chaque communauté
peut être mis en circulation. (Christian Johnson Ogoula, 2006, p.148).
L'appropriation de l'écotourisme communautaire suppose au
préalable une bonne connaissance des populations locales de leur
patrimoine culturel afin que ces dernières puissent faire profiter aux
touristes leurs savoirs et savoir-faire.
Son but est d'aboutir à une intégration de la
connaissance des communautés locales dans la gestion des parcs
nationaux. Patrimoine matériel et immatériel constitueraient des
ressources non négligeables pour le développement
d'activités touristiques et des éléments permettant aux
communautés locales de participer à la gestion des parcs.
Une autre alternative s'offre également aux populations
locales. Mais au préalable, il faudrait qu'une loi soit instituée
pour permettre de transférer aux populations locales la gestion suivant
leur tradition de préservation de ressources comprises dans la limite de
leurs terroirs. « La motivation des populations pour la gestion et la
conservation des ressources naturelles devrait faire baisser le coût de
la protection environnementale, notamment la lutte anti-braconnage, et les
populations mieux formées, à même de s'organiser, de
prendre des décisions, d'occuper des emplois, de consommer sur base de
leurs propres revenus, en meilleur santé et pouvant assurer à
leurs enfants un niveau de scolarité plus élevé, devraient
passer de l'état de charge pour l'Etat à celui de contribuer
à l'économie nationale.» (J.P Vande Weghe, 2007, p.68)
Enfin, les populations locales peuvent également tirer
profit d'un partenariat avec les opérateurs privés. « Ces
derniers pourraient appuyer les communautés par des formations, le
développement de produits de tourisme communautaire et la promotion. Ces
partenariats sont à formaliser sous la forme de contrats (mise en place
d'une charte, de code de bonne conduite pour les parties et d'un système
de labellisation. » (Christian Johnson Ogoula, 2006, p.150)
Les populations locales pourraient se voir employer comme des
guides, elles pourraient aussi participer à l'hébergement des
visiteurs des parcs nationaux.
Si le développement de l'écotourisme
communautaire n'est pas bien avancé dans notre pays, il existe tout de
même des projets pilotes dont on pourrait s'inspirer pour vulgariser leur
développement autour des parcs nationaux. Il a été
développé un programme d'appui à la mise en oeuvre d'une
expérience de tourisme communautaire à Setté Cama dans le
cadre d'un programme plus large dénommé PSVAP (Programme
Sectoriel de Valorisation des Aires Protégées). « La forme
choisie pour l'entreprise Setté Cama est une coopérative
appartenant à toute la communauté, d'où son nom : Abietu
bi Setté Cama_ c'est le bien de Setté Cama. En plus de sa caisse
de fonctionnement, la coopérative place une part des retombées du
tourisme dans une caisse qui constitue l'épargne du village. (...)
Dès sa première année, Abietu bi Setté Cama, a
prouvé à la fois sa capacité à attirer et à
satisfaire des clients et sa capacité à motiver et à
rassembler des populations. Ouverte en janvier 2004, l'initiative a accueilli
465 nuitées en 2004 et 724 nuitées en 2005. En cette
année, les rentrées ont été de 17,1 millions de
francs CFA, soit environ 26 000 euros. En tout 90% des ménages de
Setté Cama ont bénéficié du projet. Avec la caisse
d'épargne du village, le premier financement voté par la
population a été la construction
d'une épicerie car le village, dépourvu de tout
magasin, est à 2 heures de la ville de Gamba en pirogue. » (J.P
Vande Weghe, 2007, p.68)
A travers cet exemple d'écotourisme communautaire, on voit
bien que les populations locales peuvent bénéficier de
retombées de l'écotourisme engendré par les parcs
nationaux.
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