B-les enjeux écologiques et scientifiques
Le Gabon regorge d'importantes potentialités
touristiques aussi bien d'un point de vue culturel, entretenu par une riche
diversité ethnique, qui représente un paysage rituel et
artistique très riches.
Au point de vue floristique, on considère que cette
région est l'une des plus riches en nombre d'espèces par
unité de surface de toute l'Afrique tropicale avec plus de 6000
espèces d'arbres. La faune ne compte pas moins de 130 espèces de
mammifères dont 19 espèces de primates avec d'importantes
populations de grands primates (gorilles et chimpanzés). La population
d'éléphants est avec 60 000 individus environ l'une des plus
importantes et stables d'Afrique. L'avifaune compte plus de 650 espèces
d'oiseaux. La présence de nombreux reptiles et des différentes
tortues marines contribue également à la richesse faunique du
Gabon. La conservation des ressources biologiques est d'autant plus importante,
qu'à travers le monde les forêts tropicales sont
dévastées pour des raisons économiques. Il y a donc
là un risque non négligeable de perte de la biodiversité
du fait de la non conservation des forêts tropicales et de leurs
ressources génétiques.
La forêt tropicale est l'habitat de nombreuses
espèces inconnues ou très peu étudiées qui
pourraient être à l'origine de nouveaux principes actifs
utilisés par les industries pharmaceutique, cosmétique ou
agricole qui pourront avoir une utilité dans les jours avenir.
De plus, « deux secteurs sont directement
concernés par la conservation des ressources génétiques de
cet écosystème : le secteur agricole et le secteur
pharmaceutique, qui demeurent dépendants du matériel
génétique naturel pour accroître l'efficience de leur
production. Les ressources génétiques « naturelles »
sont, par exemple présentes dans un grand nombre de traitements
thérapeutiques. Environ un quart des prescriptions dispensées
dans les pharmacies américaines contiennent un ou plusieurs
ingrédient provenant de plantes ( Farnsworth et Soejarto, 1989, »
cités dans (G. Lescuyer, 2006, p.40)
L'exemple du projet Biodivalor qui a été
initié en 1997 et qui établissait un partenariat entre l'ONG Pro
Natura International et l'institut de pharmacopée et de médecine
traditionnelle (IPHAMETRA) montre que grâce à ses ressources
génétiques l'écosystème forestier des parcs
nationaux est susceptible d'apporter une forte valeur ajoutée à
la transformation de produits végétaux prélevés
dans la forêt gabonaise. « Les recettes
générées par la vente d'échantillon botaniques et
les redevances d'exploitation des brevets d'utilisation des principes actifs
extraits de ces échantillons étaient partagées à
moitié entre le Trésor Public et un fonds spécial
d'écodéveloppement conformément aux principes de la
convention sur la diversité biologique, ce fonds devait servir à
financer la mise en place de services d'intérêt collectif
contribuant à l'amélioration du cadre de vie et du bien
être des populations locales.
De telles coopérations sont à promouvoir, car la
coopération entre Pro Natura International et l'IPHAMETRA a
rapporté 167 705 euros. Cependant cette coopération a pris fin en
2001.
L'étude réalisée par Lescuyer montre
également que ce type d'exploitation pourrait rapporter encore
davantage. S'agissant de la recherche scientifique dans les parcs nationaux,
elle apportera une meilleure connaissance des ressources et offrirait un plus
large éventail de produits pour le tourisme de nature. Au surplus,
« il apparaît presque incontournable que de nombreux laboratoires de
recherche en écologie tropicale, de façon générale,
pourrait bientôt envisager d'implanter des centres de recherche au Gabon
ou appuyer des institutions gabonaises de recherche aux fins de profiter du
contexte pour découvrir et nommer de nouvelles espèces où
mieux connaître celles déjà répertoriées ou
encore d'étudier les propriétés médicinales ou
comestiques de certaines plantes. » (CNPN, 2003, p.7)
L'herbier national du Gabon a bénéficié
durant plus de 5 ans (1999-2005) du projet biodiversité botanique du
Gabon, financé par le ministère des Affaires Etrangères du
Royaume des Pays-Bas. Ce projet avait pour objectifs de faire du Gabon un
centre national d'expertise dans le domaine de la biodiversité
végétale afin de contribuer à la protection et à
l'aménagement des forêts tropicales. « C'est ainsi qu'au
terme du projet (février 2005), l'herbier national du Gabon a vu ses
collections informatisées au 2/3, (...) l'augmentation du nombre de
publications scientifiques dont la plus récente est la liste des plantes
vasculaires du Gabon paru en 2006 ; la formation du personnel technique et
scientifique ; l'intensification des contacts scientifiques et la mise en
réseau de la base de données de l'HNG avec des instituts
taxonomiques partenaires ( Université de Wageningen, Missouri Botanical
Garden, Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, Jardin botanique de Meise,
Kew Botanical Garden » (Ludovic Ngok Banak, l'Union n°96 19 du mardi
15 janvier 2008,p5)
La volonté de conservation de la biodiversité
gabonaise par les plus hautes autorités fait en sorte que le pays
reçoive l'appui indéniable de nombreuses institutions nationales
mais aussi de la majorité des organisations non gouvernementales qui
s'investissent dans la protection et la
gestion rationnelle des ressources naturelles. Cet appui est
illustré par le tableau qui suit qui montre les appuis dont le parc
national de l'Ivindo a pu bénéficié ces dernières
années à des fins de conservation de la biodiversité.
Tableau 3 : Financements internationaux actuels du PNI
Financements internationaux : bailleurs et
intitulé du projet
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Mise en oeuvre
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Durée
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Montant total
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Montant estimé pour PNI
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Union Européenne: «Réhabilitation et
valorisation de la station de l'Institut de Recherche en
Ecologie Tropicale de Makokou/Ipassa»
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IRET - CIFOR
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4 ans
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2 618 000 €
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2 618 000 €
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AFD: « Appui aux parcs nationaux du Gabon »
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5 ans
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5 800 000 €
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1 500 000 €
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USAID-CARPE II - CBFP Landscape n° 4, Ivindo sector
subregion
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WWF - WCS
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3 ans
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652 000 $
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652 000 $
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Contributions privées à la « Fondation
Internationale Gabon Eco-Tourisme »
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FIGET
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3 ans
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250 000 €
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250 000 €
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Mac Arthur Fondation : « Assessing the human welfare
effects of establishing
protected areas for biodiversity conservation»
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WCS
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7 ans
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405 000 $
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100 000 $
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US Fish & Wildlife Service: «Formation des
écogardes»
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WCS
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1 an
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40 000 $
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40 000 $
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L'enjeu écologique et scientifique est grand et la
façon dont il sera géré dépendra du futur
économique voir même social des parcs nationaux du Gabon.
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