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La valorisation des parcs nationaux

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par Stéphane ANGO
Ecole Nationale d'Administration - Conseiller des Affaires Etrangères 2009
  

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B-les enjeux écologiques et scientifiques

Le Gabon regorge d'importantes potentialités touristiques aussi bien d'un point de vue culturel, entretenu par une riche diversité ethnique, qui représente un paysage rituel et artistique très riches.

Au point de vue floristique, on considère que cette région est l'une des plus riches en nombre d'espèces par unité de surface de toute l'Afrique tropicale avec plus de 6000 espèces d'arbres. La faune ne compte pas moins de 130 espèces de mammifères dont 19 espèces de primates avec d'importantes populations de grands primates (gorilles et chimpanzés). La population d'éléphants est avec 60 000 individus environ l'une des plus importantes et stables d'Afrique. L'avifaune compte plus de 650 espèces d'oiseaux. La présence de nombreux reptiles et des différentes tortues marines contribue également à la richesse faunique du Gabon. La conservation des ressources biologiques est d'autant plus importante, qu'à travers le monde les forêts tropicales sont dévastées pour des raisons économiques. Il y a donc là un risque non négligeable de perte de la biodiversité du fait de la non conservation des forêts tropicales et de leurs ressources génétiques.

La forêt tropicale est l'habitat de nombreuses espèces inconnues ou très peu étudiées qui pourraient être à l'origine de nouveaux principes actifs utilisés par les industries pharmaceutique, cosmétique ou agricole qui pourront avoir une utilité dans les jours avenir.

De plus, « deux secteurs sont directement concernés par la conservation des ressources génétiques de cet écosystème : le secteur agricole et le secteur pharmaceutique, qui demeurent dépendants du matériel génétique naturel pour accroître l'efficience de leur production. Les ressources génétiques « naturelles » sont, par exemple présentes dans un grand nombre de traitements thérapeutiques. Environ un quart des prescriptions dispensées dans les pharmacies américaines contiennent un ou plusieurs ingrédient provenant de plantes ( Farnsworth et Soejarto, 1989, » cités dans (G. Lescuyer, 2006, p.40)

L'exemple du projet Biodivalor qui a été initié en 1997 et qui établissait un partenariat entre l'ONG Pro Natura International et l'institut de pharmacopée et de médecine traditionnelle (IPHAMETRA) montre que grâce à ses ressources génétiques l'écosystème forestier des parcs nationaux est susceptible d'apporter une forte valeur ajoutée à la transformation de produits végétaux prélevés dans la forêt gabonaise. « Les recettes générées par la vente d'échantillon botaniques et les redevances d'exploitation des brevets d'utilisation des principes actifs extraits de ces échantillons étaient partagées à moitié entre le Trésor Public et un fonds spécial d'écodéveloppement conformément aux principes de la convention sur la diversité biologique, ce fonds devait servir à financer la mise en place de services d'intérêt collectif contribuant à l'amélioration du cadre de vie et du bien être des populations locales.

De telles coopérations sont à promouvoir, car la coopération entre Pro Natura International et l'IPHAMETRA a rapporté 167 705 euros. Cependant cette coopération a pris fin en 2001.

L'étude réalisée par Lescuyer montre également que ce type d'exploitation pourrait rapporter encore davantage. S'agissant de la recherche scientifique dans les parcs nationaux, elle apportera une meilleure connaissance des ressources et offrirait un plus large éventail de produits pour le tourisme de nature. Au surplus, « il apparaît presque incontournable que de nombreux laboratoires de recherche en écologie tropicale, de façon générale, pourrait bientôt envisager d'implanter des centres de recherche au Gabon ou appuyer des institutions gabonaises de recherche aux fins de profiter du contexte pour découvrir et nommer de nouvelles espèces où mieux connaître celles déjà répertoriées ou encore d'étudier les propriétés médicinales ou comestiques de certaines plantes. » (CNPN, 2003, p.7)

L'herbier national du Gabon a bénéficié durant plus de 5 ans (1999-2005) du projet biodiversité botanique du Gabon, financé par le ministère des Affaires Etrangères du Royaume des Pays-Bas. Ce projet avait pour objectifs de faire du Gabon un centre national d'expertise dans le domaine de la biodiversité végétale afin de contribuer à la protection et à l'aménagement des forêts tropicales. « C'est ainsi qu'au terme du projet (février 2005), l'herbier national du Gabon a vu ses collections informatisées au 2/3, (...) l'augmentation du nombre de publications scientifiques dont la plus récente est la liste des plantes vasculaires du Gabon paru en 2006 ; la formation du personnel technique et scientifique ; l'intensification des contacts scientifiques et la mise en réseau de la base de données de l'HNG avec des instituts taxonomiques partenaires ( Université de Wageningen, Missouri Botanical Garden, Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, Jardin botanique de Meise, Kew Botanical Garden » (Ludovic Ngok Banak, l'Union n°96 19 du mardi 15 janvier 2008,p5)

La volonté de conservation de la biodiversité gabonaise par les plus hautes autorités fait en sorte que le pays reçoive l'appui indéniable de nombreuses institutions nationales mais aussi de la majorité des organisations non gouvernementales qui s'investissent dans la protection et la

gestion rationnelle des ressources naturelles. Cet appui est illustré par le tableau qui suit qui montre les appuis dont le parc national de l'Ivindo a pu bénéficié ces dernières années à des fins de conservation de la biodiversité.

Tableau 3 : Financements internationaux actuels du PNI

Financements internationaux :
bailleurs et intitulé du projet

Mise
en
oeuvre

Durée

Montant total

Montant estimé
pour PNI

Union Européenne: «Réhabilitation et

valorisation de la station de l'Institut de Recherche en Ecologie Tropicale de Makokou/Ipassa»

IRET -
CIFOR

4 ans

2 618 000 €

2 618 000 €

AFD: « Appui aux parcs nationaux du Gabon »

 

5 ans

5 800 000 €

1 500 000 €

USAID-CARPE II - CBFP Landscape n° 4, Ivindo sector subregion

WWF - WCS

3 ans

652 000 $

652 000 $

Contributions privées à la « Fondation Internationale Gabon Eco-Tourisme »

FIGET

3 ans

250 000 €

250 000 €

Mac Arthur Fondation : « Assessing the
human welfare effects of establishing

protected areas for biodiversity
conservation»

WCS

7 ans

405 000 $

100 000 $

US Fish & Wildlife Service: «Formation des écogardes»

WCS

1 an

40 000 $

40 000 $

L'enjeu écologique et scientifique est grand et la façon dont il sera géré dépendra du futur économique voir même social des parcs nationaux du Gabon.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams