a) Les porte-paroles des laboratoires pharmaceutiques
Les laboratoires pharmaceutiques
Les laboratoires pharmaceutiques sont des puissants «
lobby » qui recherchent toujours à augmenter leur
bénéfice. Leur but est de conserver la pérennité de
l'entreprise afin qu'elle se porte le mieux possible et donc de commercialiser
un maximum de médicaments. Ce sont majoritairement les ventes des
médicaments PMO qui sont les plus importantes, mais le marché de
l'automédication se portant au mieux, attire également ces
laboratoires. Les recettes attendus derrière ce marché de
l'automédication sont les principaux objectifs de ces laboratoires
pharmaceutiques.
Concernant l'automédication, il faut savoir que ces
industries pharmaceutiques possèdent, très souvent, des grandes
divisions au sein de leur organisation : chez le laboratoire GSK par exemple,
il y a la division pharmaceutique et la division Santé Grand Public :
les médicaments PMF font partis de la division « Santé Grand
Public ». Chez le laboratoire Merck possède une division «
médication familiale » qui désigne la catégorie
« automédication » et chez le leader mondial du marché
pharmaceutique : Johnson & Johnson, on a la division « Consumer Health
Care ».
Pour défendre leurs idées et leurs pouvoirs,
ces industries disposent de deux porte-paroles : le LEEM et l'AFIPA. Deux
organismes très présents dans l'actualité de la presse et
qui font beaucoup parler d'eux lors de réforme de santé. Nous les
verrons en détail, après avoir vu l'évolution mondiale du
marché de l'automédication. Voyons à présent,
comment se porte ce marché ces dernières années :
en moyenne de 15 % mais l'ensemble des mesures prises par
l'État en faveur de l'automédication aura sans doute comme effet
de dynamiser le marché.
La part de marché dans le monde grimpe très
vite chaque année (voir le graphique ci-dessous). L'OTC qui est peu
développé en France, risque également de s'accroître
et de connaître des chiffres très importantes suites aux mesures
de l'État.
La croissance vue sur les statistiques du corpus montre que
les ventes de PMF s'accroissent un peu plus chaque année. En 2007, la
vente des PMF a augmenté de 4 % par rapport à l'année
2006. L'automédication permettrait de développer certains
produits PMF des grands laboratoires et pourquoi pas de s'imposer comme des
blockbusters. Les blockbusters sont les médicaments
« stars » des laboratoires pharmaceutiques qui connaissent une forte
notoriété dû à un succès qui se poursuit dans
le temps. Ce sont ces médicaments qui permettent d'accroitre la
notoriété d'un laboratoire mais aussi de marquer sa place sur le
marché de l'OTC. Le Viagra du laboratoire Pfizer est un
médicament blockbuster qui leur permet de se démarquer des autres
par leur popularité. Nous verrons dans cette partie les enjeux des
laboratoires pharmaceutiques, en quoi est-ce-qu'on peut les qualifier de «
lobby » et enfin qu'ils sont représentés par deux grandes
entités que sont l'AFIPA et le LEEM .
L'automédication est un espoir pour l'industrie
pharmaceutique qui y voit l'avantage de marchés nouveaux, soutenus par
un déploiement publicitaire touchant directement le « Grand Public
». Ces industries disposent de très grandes ressources pour la
communication de leur lancement de produit. Ces firmes, s'inspirant des
études et des résultats de l'AFIPA, convoitent le marché
de l'OTC. Ce dernier, étant un marché prometteur si l'on regarde
la croissance sur le
schéma ci-dessus, permettrait à beaucoup
d'industries pharmaceutiques de faire des bénéfices
importants.
Les laboratoires sont souvent qualifiés de puissant
« lobby », et pour cause, ces industries pharmaceutiques consacrent
une grande partie de leur recette à la promotion de leurs
médicaments. Non seulement leur campagne de promotion des
médicaments est très couteuse mais les laboratoires engagent
beaucoup de visiteurs médicaux11 pour assurer la promotion
directement auprès des médecins. Il est interdit de faire de la
publicité sur les médicaments livrés sur ordonnance, par
contre, pour les médicaments d'automédications, cela est
toléré. Les laboratoires dépensent une somme colossale sur
les lancements de leurs nouveaux produits d'automédications.
Sur le site «
pharmaceutiques.com »,
j'ai pu relevé quelques constatations sur un article d'août 2007 :
« Selon ses résultats relayés par Les Echos, en dix ans,
les dépenses publicitaires et de marketing pour les produits
pharmaceutiques ont triplé, atteignant 30 milliards de $ par an. Une
somme qui représente de 20 à 30 % du chiffre d'affaires des
laboratoires, soit autant que leurs dépenses de R&D. ».
Inutile de préciser qu'un lancement réussi a de
grande conséquence sur le succès du médicament, c'est
pourquoi les investissements marketing sont si importants. Les budgets
déployés montrent bien que les laboratoires comptent exploiter ce
marché qui ne fait que croître depuis des dix dernières
années.
L'exploitation de ce marché peut permettre aux
laboratoires de se soulager un peu en terme d'amortissement de leur coût
en Recherche et Développement. En effet, les industries pharmaceutiques
qui possèdent deux divisions « Pharmaceutiques » et «
Santé Grand Public » peuvent amortir une petite partie de leurs
coûts de Recherche et Développement sur le chiffre d'affaires
généré par la division « Santé Grand Public
» et plus précisément sur leurs produits
d'automédication. Rappelons que c'est la capacité à
produire des médicaments innovants qui maintiennent la continuité
des grands laboratoires pharmaceutiques. Ainsi, ils doivent sans cesse sortir
des médicaments novateurs. Pour cela, ils investissent au moins 5 %
à 20 % de leur budget annuel en espérant obtenir un
médicament sur mille en développement. Par exemple, GSK a investi
en 2007 ,68 millions d'euros en Recherche et Développement (R&D)
alors que leur budget annuel était d'environ 1500 millions d'euros hors
gamme automédication (qui est de 200 millions d'euros). GSK a investi
4,5 % de son budget en R&D. Pour le laboratoire Pfizer (leader mondial),
leur chiffre
11 Le visiteur médical est envoyé
par le laboratoire pour rencontrer différents médecins afin
d'assurer la promotion d'un nouveau médicament. Il espère ainsi
convaincre le médecin de prescrire son médicament en
présentant les facultés de ce dernier.
d'affaires en 2007 s'élève à 31 milliards
d'euros et leur investissement en R&D est de 5 milliards d'euros soit 16 %
de leur capital total.
D'après le livre « Le système de
santé en France »12, les industries pharmaceutiques
peuvent utiliser la marge financière faites sur leurs divisions de
médicaments « Santé Grand Public » commercialisant les
produits d'automédications pour diminuer le problème de
financement. La gamme d'automédication ne représente pas plus de
5% de l'activité d'un laboratoire, ainsi même si celui-ci
rencontre un succès sur sa gamme OTC, les bénéfices
engendrés restent négligeables face à ceux des produits
pharmaceutiques. Certes, l'apport des bénéfices issus des
produits d'automédication est très faible par rapport à
celui de la division pharmaceutique mais le marché de
l'automédication reste toujours important pour le laboratoire. Tout
d'abord parce que le marché augmente un peu plus chaque année
mais aussi parce que les bénéfices suivront la même
tendance si les laboratoires parviennent à bien exploiter ce
marché.
Comprenant qu'il y a un potentiel à exploiter sur le
marché de l'automédication, les laboratoires mettent à
disposition des professionnels de santé et désormais des
patients, des services sur leurs sites Internet. Parmi les services, on
distingue les dossiers santé. Ces derniers décrivent les maladies
bénignes dans un vocabulaire médical vulgarisé, avec des
schémas et des illustrations, des définitions des
symptômes, des moyens de prévention et des conseils pratiques.
Contraint par la loi, ces dossiers précisent toujours de consulter un
médecin car ces dossiers santé ne remplacent en aucun cas un
diagnostic de médecin mais peuvent lui donner des conseils sur
l'automédication d'un patient. Cette mention est importante car elle
précise qu'il s'agit de conseil médical et non d'un diagnostic,
ainsi, le conseil ne remplace en aucun cas le diagnostic d'un
médecin.
J'ai pu poser une question à ce propos non plus au
président de l'AFIPA, mais au PDG de GSK Santé Grand Public :
« Dévi : Les laboratoires pharmaceutiques
commencent à développer les sites sur les informations
pathologies. Pensez-vous que ces dossiers vont accentuer le succès de
l'automédication ?
V. Cotard : Les patients ont aujourd'hui un savoir
impressionnant par rapport à avant. Les industriels vont donc en ce sens
en proposant ces informations pathologies. Par exemple le nombre de visites sur
Doctissimo, le site communautaire de santé : 1 400 000 visites, montre
qu'il y a une réelle attente de la part des malades. Ces dossiers
santé peuvent éventuellement être une valeur ajoutée
pour l'automédication. »
12 Voir Bibliographie, rubrique Livres
Cette question permet de voir si le comportement des patients
peut effectivement jouer sur la courbe de l'autoprescription d'un point de vue
de l'AFIPA. Il est vrai que les patients sont sans cesse à la recherche
d'informations santé les concernant, le site de Doctissimo confirme
cette tendance avec plus d'un million de visites par jour, ce qui est
considérable quand on sait que cela représente presque le quart
du score de Google. Les rubriques les plus consultées sur ce site sont
la « santé » et « l'encyclopédie des
médicaments » par une majorité de femme selon les sources de
Doctissimo.
Les firmes pharmaceutiques offre des services au grand-public
en mettant en ligne des dossiers pathologies où l'on peut comprendre les
symptômes d'une maladie bénigne, comment la soigner ou la
prévenir et stipule toujours de voir le médecin pour en savoir
plus. En alimentant les besoins des patients sur les informations santé,
les industries communiquent directement avec le grand-public. Ils y trouvent un
intérêt car ils arrivent ainsi à attirer l'attention des
internautes, à communiquer un message et ainsi à se créer
une image positive de leur laboratoire. L'AFIPA confirme le fait que les
dossiers santé peuvent être des vecteurs positifs à
l'automédication.
D'autre part, en consultant le magazine « Que choisir
santé ? » j 'ai pu relever que 31 % des Français surfent
plus ou moins régulièrement sur Internet à la recherche
d'informations santé, une information issue du dernier baromètre
du « Cercle santé société13 ». Face
à une demande élevée d'informations santé, les
laboratoires pharmaceutiques voient l'un de leur rêve se réaliser
: La communication directe avec le patient sans passer par
l'intermédiaire des professionnels de santé. Cependant, soumis
à des réglementations strictes en matières de
communication sur le « médicament », ces firmes ne peuvent
s'adresser directement aux internautes.
Avec l'aide des dossiers santé, les laboratoires
offrent des services qui permettent aux médecins et aux pharmaciens de
les aider dans leur relation avec le patient. Ce dernier veut souvent en savoir
plus sur les pathologies. Ces dossiers permettent de comprendre, dans un
vocabulaire médical vulgarisé, une pathologie.
Des dossiers qui ont vu le jour car souvent le médecin
désire donner plus d'informations mais par manque de temps, il ne le
fait pas systématiquement. C'est la première raison de la
disponibilité de ces dossiers sur Internet.
Un nouveau terme est employé pour qualifier ce type de
communication « laboratoires directement auprès des patients
», on parle de « Direct to Consumer » ou « Direct to
Patient ».
Cette expression, utilisée dans le magazine n°23
de « Prescriptions santé » en Janvier 2007, précise
bien que les laboratoires communiquent sur les pathologies et ne doivent jamais
cité de marques ou de médicament type PMO. Néanmoins dans
ce magazine, quelques précurseurs du « Direct to Consumer »
sont présentés : La campagne de publicité de Fournier sur
la ménopause en 1995, la campagne de communication de
l'antidépresseur Prozac appelé également la « pilule
du bonheur » ou encore le programme « arc-en-ciel » du
laboratoire Lilly destiné à répondre aux questions des
dépressifs.
Toutes ces campagnes de communication abordent des domaines
thérapeutiques avec un traitement adéquat et ne mentionnent
à aucun moment des médicaments. Bien que les médicaments
des laboratoires ne soient pas cités lors de ces campagnes de
communication, ils essayent toujours de passer quelques messages subliminaux en
jouant sur des objets rappelant un médicament de leur laboratoire comme
par exemple : la couleur, la forme du logo... Ces laboratoires
présentent leurs services comme un aide à la communication «
patients/professionnels de santé ».
Dans cet article, on rappelle également qu'en 1995, la
dépression était un mot tabou et peu de personnes savaient qu'il
s'agissait d'une maladie souvent chronique et qui provoquait des rechutes
dès lors qu'on arrête les traitements. Sur le dernier exemple
cité de Lilly, la campagne avait rencontré un tel succès
que ce laboratoire avait reçu par la suite des demandes de
documentations de la part d'organisme public.
Ainsi, les laboratoires sont également des acteurs de
santé et mettent à disposition des patients des outils pour les
aider et les accompagner dans le domaine de la santé. Un moyen
également de montrer la notoriété et les services de
qualité fournis par les laboratoires, qui en échange même
s'ils ne le disent pas souhaiterait des retours positifs sur l'achat de leurs
médicaments.
Pour pouvoir s'exprimer et défendre leurs
intérêts et leurs enjeux commerciaux, les laboratoires
pharmaceutiques sont représentés par deux porte-paroles : L'AFIPA
et le LEEM.
L'AFIPA
L'AFIPA, est le porte parole des laboratoires pharmaceutiques
qui voient un véritable marché à conquérir. Le
contexte actuel avec les déremboursements, les décisions de la
commission européenne sur son avis favorable à
l'automédication, profite aux laboratoires qui voient un enjeu
économique important. A l'aide des
déremboursements, le prix des médicaments change et le
bénéfice retenu sur ce dernier augmente. De plus, la mise en
place du nouveau mode de distribution des médicaments PMF (placer devant
le comptoir des pharmaciens) permettent aux laboratoires de tirer un plus grand
profit en s'adressant directement aux patients. Commençons par
définir le statut de l'AFIPA.
L'AFIPA : Association Française de l'Industrie
Pharmaceutique pour une Automédication responsable est une association
professionnelle qui représente les industriels du médicament
d'automédication. Les membres de cette association sont des laboratoires
pharmaceutiques et les membres associés sont des organismes qui
travaillent avec ces laboratoires.
Leur mission est « de promouvoir les médicaments
d'automédication, dans le cadre de la Santé publique, dans
l'intérêt des patients/consommateurs et des industriels membres de
l'Association ». Elle assure divers missions en France dont :
« L 'AFIPA assure sa mission : En favorisant le
développement des médicaments d'automédication en France ;
En faisant reconnaître les comportements d'automédication comme un
élément essentiel pour la Santé publique et pour
l'économie de la santé ; En favorisant le développement,
tant au niveau des professionnels concernés que des consommateurs, de
l'image de ces produits ; Et en représentant les industriels
auprès des Pouvoirs publics, des médecins, des pharmaciens, des
médias et des patients-consommateurs. »14.
L'objectif de l'AFIPA est de promouvoir
l'automédication auprès de tous les acteurs. Ils
représentent les laboratoires pharmaceutiques lors des grandes
réunions de santé comme leur participation au rapport d'Alain
Coulomb sur l'automédication pour le ministre de la santé.
L'AFIPA est le porte-parole des industries pharmaceutiques auprès de
tous les acteurs de santé sur l'automédication. Cette association
publie des informations sur leur site Internet comme des études de
consommation auprès des patients et des professionnels de santé
sur l'automédication, des données économiques sur le
marché de l'automédication, des textes et des documents
institutionnels relatif au marché des médicaments, des dossiers
et des communiqués de presse, ainsi que des liens vers d'autres sites
partenaires.
Sur les articles de presse, issus des journaux
spécialisés et grand-public comme « Le Moniteur des
pharmacies, le Panorama du Médecin, France Soir » mentionnant le
marché de l'automédication en France, les informations
exploitées proviennent parfois des données économiques de
l'AFIPA.
Pour les statistiques de l'automédication, c'est le
cabinet d'étude IMS Health qui s'est chargé de mener une
étude pour l'AFIPA. IMS Health est la quatrième
société d'information et d'étude
14 extrait du site de l'AFIPA :
www.afipa.org
marketing en France.
Les journalistes recueillent très souvent l'interview
de spécialiste sur la question comme le président de l'AFIPA. Sur
un article de presse du journal « Pharmaceutiques », on retrouve une
interview du président de l'AFIPA Eric Maillard, en septembre 2007, qui
par ailleurs est également président des laboratoires McNeil
France. Dans cet article abordant de l'accès OTC, le président
répond qu'il souhaite la mise en place d'espace dédié
à l'automédication dans les pharmacies et que l'idée
principale est d'améliorer l'accès au médicament pour
favoriser le conseil du pharmacien.
J'ai, moi-même pu obtenir l'interview de l'actuel
président de l'AFIPA : M. Vincent Cotard, qui est aussi président
du laboratoire GlaxoSmithKline Santé Grand Public. Âgée de
44 ans, diplômé de l'Ecole supérieure de Commerce de Rouen
et de l'Executive MBA HEC, Président de GSK Santé Grand Public
depuis 4 ans, il a 15 ans d'expérience dans l'industrie pharmaceutique
et dans l'automédication.
Le but de l'interview était de connaître sa
position sur le marché de l'automédication, d'avoir un avis sur
la position de l'AFIPA et d'analyser les nouveaux facteurs influençant
l'automédication comme les déremboursements, le passage des
médicaments PMF devant le comptoir ou la position favorable de la
commission européenne.
Parmi les questions, il y en aura une qui portera sur la
division Santé Grand Public dont Vincent Cotard est responsable au
laboratoire GSK. Je m'adresserai alors au responsable SGP et non au
président de l'AFIPA avec la question sur les produits
d'automédications de GSK.Voir l'interview en annexe, Figure 8.
Sur la première question, l'une des sources
clés de l'évolution positive de l'automédication est
cité : Le déremboursement. Cependant ce n'est pas le seul facteur
qui parviendra à lancer le marché en France, le terme de «
switch » est abordé. Le mot "switch" (en anglais : commutateur)
désigne la transformation par un laboratoire pharmaceutique d'un
médicament PMO en un médicament d'automédication et donc
vendu sans ordonnance au comptoir de la pharmacie.
Le "switch" est un moyen courant pour une firme de lancer un
médicament dont les ventes baissent, ou qui va se trouver
concurrencé par des nouveaux médicaments, ou par des copies
à l'échéance d'un brevet. Les laboratoires pratiquent ce
genre d'opération pour des raisons d'amortissements de coût sur
les Recherches et Développement, néanmoins la concentration de
molécule active de ces médicaments PMF est beaucoup moins
importante et nécessite une formule médicale adaptée au
marché de l'automédication. Ces « switch » permettront
d'agrandir la famille
des PMF et peuvent être à l'initiative des
laboratoires souhaitant agrandir leur offre en PMF. Les « switch »
permettent également de profiter des molécules innovantes des
laboratoires. Cette procédure est malgré tout très longue
en France au niveau réglementaire et c'est pourquoi, dans l'interview,
on parle de la procédure centralisée Européenne. Cette
procédure implique, entre autres, qu'à partir d'un vote
majoritaire des membres de l'Union européenne sur le lancement d'un
médicament switché, il peut être mis sur le marché.
Sa mise sur le marché concernant toute l'Europe, il sera
également disponible en France. Cette procédure simplifie
grandement les « switch » et l'on peut supposer que la tendance
augmentera à partir d'aujourd'hui.
En résumé, le président de l'AFIPA est
confiant sur l'évolution de l'automédication et attend de
nouvelles mesures pour assister au décollage de ce marché. Des
mesures qui sont majoritairement prises par l'État et les laboratoires
pharmaceutiques.
Sur la troisième question, le succès de
l'automédication passe sur la formulation du médicament selon le
représentant de l'AFIPA. Les médicaments qui satisferont le plus
de patient rencontreront une part de marché importante et participera
à l'essor de sa catégorie de médication familiale. Le
délistage est le fait de mettre en vente libre des produits uniquement
accessibles sur ordonnance comme certains produits de sevrage tabagique.
Le délistage ou le déremboursement ainsi que le
switch sont des moyens qui peuvent permettre de développer
l'automédication. Les laboratoires ont plusieurs possibilités
pour conquérir le marché de l'automédication. Voilà
une hypothèse que nous n'avions pas encore vue jusqu'à
présent et qui peut être prise en comptes.
Au cours de l'Interview, Vincent Cotard a également
précisé sa préférence pour l'OTC dans les officines
et non dans la grande distribution.
La deuxième question s'adressait au directeur de GSK
SGP et non au président de l'AFIPA. La question porte sur sa position en
tant que laboratoire par rapport aux nouvelles mesures prises par l'Etat.
Il semblerait que le laboratoire cherche à exploiter
au maximum la mise en place des PMF devant le comptoir des pharmacies. Les
services marketing des laboratoires, qui s'organisaient autour du packaging de
leur médicament, s'intéresse désormais aussi à la
PLV (Publicité sur le lieu de vente, par exemple un comptoir, une
affiche, des matériaux de merchandising) de ce médicament. Ces
comptoirs fabriquaient par les firmes pharmaceutiques sont proposés aux
pharmaciens qui décident au final si oui ou non ils le mettront en
présentation dans leurs pharmacies. Suite à cette réponse,
j'ai également demandé s'il y avait une concrète valeur
ajoutée à ces comptoirs. Il m'a alors répondu par
l'exemple que vous avez lu ci-dessus. Les patients ont à leur
disposition dans les pharmacies, des tests médicaux
comme les jeu de questions réponses sur des pathologies bénignes,
ici, Vincent Cotard a repris l'exemple du fumeur qui veut évaluer son
taux de dépendance et acheter le traitement qui lui sera le plus
approprié. Les tests sont en libre service sur les comptoirs des
pharmaciens et permettront aux patients d'obtenir les informations santé
qu'ils recherchent sans toujours avoir à poser ses questions aux
pharmaciens bien qu'ils disposent des deux sources d'informations. Ainsi, les
laboratoires peuvent proposer davantage de publicité sur les
médicaments PMF délivrés.
A l'aide de cette question, j'ai pu voir que les
publicités des laboratoires sont également mobilisées au
sein des pharmacies, comme s'ils voulaient communiquer directement avec le
patient. Bien que cela soit du marketing, on peut prendre ce genre d'approche
comme un moyen de favoriser un médicament d'automédication et
ainsi de permettre de meilleurs ventes.
Pour promouvoir l'automédication et défendre
ses valeurs, l'AFIPA a besoin de soutien et d'argument solide pour
démontrer ses résultats et ses idées. Cette association
s'inspire, par exemple, des compte-rendus d'un autre acteur qu'est la
commission européenne.
En effet, l'AFIPA s'appuie sur les décisions de
l'Union Européenne, un acteur de santé institutionnel important
pour la santé publique, pour promouvoir l'automédication
responsable en France. Le parlement européen a déclaré
« qu'il convient d'encourager l'automédication responsable, ce qui
s'accompagne du désir croissant des individus responsables, de prendre
en charge leur propre santé et contribue à réduire les
dépenses de santé ». Le 16 avril 199615, le
parlement européen adopte une nouvelle résolution sur
l'automédication.
Leur conclusion se base sur les résultats du
marché de l'automédication en Europe qui est assez positif. Le
parlement est clairement favorable à l'automédication et
prête main forte pour encourager cette pratique en Europe.
Le parlement veut alors encourager la vente de PMF en vente
de médicament libre devant les comptoirs et n'est pas contre les
nouvelles mesures que l'État français avait mis en place.
La commission européenne a également
donné son avis positif sur la question de l'automédication :
« Je peux vous assurer de notre engagement pour faire du futur un
succès pour le secteur de l'automédication. Ceci n'est pas
seulement souhaitable mais également essentiel pour atteindre nos
objectifs de santé publique et de politique industrielle », de
Günter Verheugen, le Vice-président de la Commission
européenne à la réunion de l'AESGP (Association
Européenne
15 Résolution sur la « Communication de la
Commission au Conseil et au Parlement européen sur les orientations de
politique industrielle à appliquer au secteur
pharmaceutique dans la Communauté
européenne»
des Producteurs de Spécialités Pharmaceutiques
Grand Public) le 9 juin 2006 à Athènes. Ce qu'on entend pas
« politique industrielle », ce sont les économies qui peuvent
être réalisé auprès des systèmes de
santé de chaque pays.
Les instances européennes sont pour
l'allégement des systèmes de santé et pour la prise en
charge autonome du patient. C'est pourquoi elles donnent un avis positif sur
l'automédication.
Ainsi, l'automédication est vue comme une solution
pour soulager le financement des systèmes de santé. Permettant
d'alléger le système de santé publique, la commission
européenne est donc favorable au développement de
l'automédication en encourageant l'OTC, les délistages de
médicaments, les publicités sur les PMF et les accords entre les
acteurs de santé comme les pharmaciens, les firmes pharmaceutiques et
les instances publiques.
L'AFIPA a un soutien important qu'est la commission
européenne sur sa politique de développement de
l'automédication responsable en France. Les relations de l'AFIPA avec
les différents acteurs de santé peuvent être
identifiées en suivant l'actualité pharmaceutique en France. Sur
le sujet de l'OTC, l'AFIPA soutient les pharmaciens en expliquant que leurs
métiers, les formations qu'ils ont étudiés et leurs
expertises leur permettent d'avoir le monopole de l'officine. Le
médicament n'est pas un produit banal et ne peut être
délivré en dehors d'une officine. L'AFIPA souhaite avoir le
soutien de tous les professionnels de santé pour promouvoir
l'automédication. L'AFIPA a également trouvé un terrain
d'entente avec l'État. D'après les études de l'AFIPA,
l'automédication permettra une économie de 2,5 milliards d'euros
sur une année à la caisse d'assurance-maladie si
l'automédicaton se développe. De plus, l'automédication
est un objectif de santé publique pour la commission européenne,
l'État a tout intérêt à favoriser cette pratique
également. N'oublions pas que l'État doit trouver une solution
pour éviter le déficit de la caisse d'assurance maladie. Deux
coïncidences qui font que l'AFIPA et l'État marche côte
à côte pour développer l'autoprescription responsable en
France.
En résumé, l'objectif de l'AFIPA est de
dégager un maximum de moyens pour développer «
l'automédication responsable » en France. Ils sont gardiens du bon
fonctionnement de cette pratique et cherchent à impliquer davantage les
patients sur leur capital santé. L'argument de la commission
européenne joue en leur faveur et offre ainsi une opportunité
à renforcer ce marché en France. Pour eux il y a un marché
économique à conquérir dans les années à
venir en utilisant leurs outils de communication, en s'appuyant sur les
décisions de la Commission Européenne, en recherchant un soutien
auprès de l'État et en s'alliant avec les acteurs de
santé. Ils sont amenés à retravailler leurs politiques de
communication d'habitude, réservés aux médecins, pour les
patients. Les entreprises
pharmaceutiques voient à travers ces nouvelles mesures,
un marché qui se développe et qui ne demande qu'à
être conquis.
Si l'AFIPA tend à promouvoir l'automédication,
un autre porte-parole des laboratoires pharmaceutiques est présent mais
défend des intérêts plus généraux. Il s'agit
du LEEM : Les Entreprises du Médicament. L'AFIPA travaille
également en collaboration avec le LEEM pour proposer des actions en
faveur de l'autoprescription.
LE LEEM
Le LEEM regroupe un grand nombre de laboratoires
pharmaceutiques et les représente lors de grands débats de
santé. Cette organisation a deux rôles en France : c'est un organe
de décision et d'étude.
En tant qu'organes de décision, le
LEEM se compose d'une Assemblée générale qui vote les
grandes idées, d'un Conseil d'administration et de leur
président. Les décisions sont prises par une Assemblée
générale au LEEM. C'est ensuite le Conseil d'administration qui
exécute et met en place ce que l'Assemblée générale
a voté. Sur le site Internet du LEEM, on peut lire que les
décisions prises par cette dernière sont dans
l'intérêt générale de la profession ou d'un
particulier issu de ses membres.
En tant qu'organes d'études, le LEEM
dispose des Commissions, d'un comité stratégique et d'organes
d'exécution. « Les commissions et leurs groupes de travail ont pour
objet d'étudier, de façon permanente ou en fonction des questions
d'actualité, les principaux problèmes intéressant
l'industrie pharmaceutique. » cité sur le site Internet du LEEM.
Les études sont donc décidées par le LEEM et peuvent
être des documents à présenter à divers acteurs
institutionnels comme l'État.
Les entreprises du médicament ont pour mission de
créer et de développer des médicaments et vaccins
nouveaux, pour les maladies graves ou « sociétales ». Selon le
LEEM, leur rôle consiste à élaborer et à faire
respecter l'éthique de la profession, à faciliter les
échanges entre ses membres, à défendre leurs
intérêts collectifs et à resserrer les liens avec les
autres professions de santé. Le LEEM traite de plusieurs sujets
d'actualités sur la santé. On retrouve par exemple sur son site
Internet16 des informations et des rappels de mesures politiques
votées en France et en Europe concernant la santé et les
laboratoires pharmaceutiques. Dans la rubrique médicament, cinq
principaux thèmes sont rappelés : Les codes de bonnes pratiques
cliniques, l'automédication, les médicaments
génériques, le bon usage du médicament et les
médicaments orphelins. Bien sûr, nous nous intéressons
à la partie « Automédication ».
16 Site web du LEEM :
www.leem.org
Le LEEM résume en quelques paragraphes ce qu'est
l'automédication et comment engager des actions concrètes pour
participer à l'essor de ce marché. Le LEEM ajoute que la
réglementation française offre un champ restreint à
l'automédication. C'est sur ce dernier point que le LEEM veut travailler
et accomplir de nouveaux objectifs d'évolution.
Dans le cadre de la réglementation sur l'OTC, le LEEM,
l'AFIPA et les syndicats de pharmaciens (FSP : Fédération des
Syndicats Pharmaceutiques de France, UNP : Union Nationale des Pharmacies de
France et UPS : Union des Syndicats de Pharmaciens d'Officine) ont signé
un accord de bonnes pratiques de gestion des prix des PMF, le
30 Mars 2008 .
Le but de cet accord est de garantir une maîtrise de la
gestion des prix sur les médicaments de PMF. Cet accord, fait avec
l'aide du ministre de la santé Roselyne Bachelot, montre que les
industriels participent à l'expansion de l'automédication en
faisant attention aux prix des PMF. Ceci est également dans leur
intérêt s'ils veulent conserver la clientèle, les parts du
marché et leur positionnement sur l'OTC.
Le rôle du LEEM dans l'automédication est donc
de développer ce marché dans un intérêt
économique. Étant un syndicat des groupes pharmaceutiques, le
LEEM défend ses enjeux au même titre que l'AFIPA. L'AFIPA,
rappelons-le, défendent les intérêts des fabricants de
médicaments PMF.
L'AFIPA se consacre exclusivement à
l'automédication, aux produits PMF, tandis que le LEEM s'engage sur des
missions plus générales lié aux médicaments. Le
LEEM et l'AFIPA ont le même objectif sur l'automédication :
Favoriser et adopter cette nouvelle pratique auprès des Français
afin que les laboratoires pharmaceutiques puissent exploiter et tirer profit du
marché.
Le LEEM précise que la campagne regroupant les actions
pour le développement de l'automédication est lancée de la
même façon dans tous les pays de l'Union Européenne, il ne
s'agit donc pas d'une campagne locale. Cette campagne européenne tombe
au moment pour l'État qui recherche une solution pour palier au
déficit de la Sécurité Sociale. Derrière le
marché de l'automédication et les décisions de la
commission européenne, l'État a désormais toutes les
cartes en main pour lancer ses nouvelles mesures : les déremboursements
et le passage des médicaments d'OTC devant le comptoir.
b) Les acteurs institutionnels
L'État :
problème de financement de la sécurité
sociale et les résolutions de la commission européenne sur
l'encouragement de « l'automédication responsable ».
Dans le premier cas, l'automédication permettrait,
selon l'AFIPA, à la caisse d'assurancemaladie de faire des
économies et de retrouver une courbe beaucoup moins déficitaire
que les années précédentes. Dans le livre « Le
système de santé en France» de Bruno Fantino et
Gérard Ropert édité en 200817, il est
précisé que l'assurance maladie permet à toute la
population d'accéder à tous les médicaments les plus
récents comme les plus coûteux. Le patient hospitalisé
dispose très vite des médicaments innovants grâce à
une procédure d'autorisation temporaire d'utilisation qui permet de
soigner l'hépatite C, le sida, le cancer en bénéficiant
des résultats les plus récents de la recherche. Mais l'innovation
coûte de plus en plus cher à l'Assurance maladie qui a des
ressources naturellement limitées. L'autre raison est dû au fait
que les français consomme beaucoup de médicaments dont la plupart
sont remboursés à plus de 70%. Le système de santé
généreux et les français, habitués à
consommer des médicaments, font que la caisse d'assurance maladie
connait des difficultés à se financer. L'État recherche,
dans un souci d'économie, à promouvoir l'automédication et
à réduire les dépenses de santé permettant à
la Sécurité Sociale de rembourser moins.
Le ministre de la santé, Roselyne Bachelot, ex-docteur
en pharmacie, décide d'inciter cette pratique et entame de nouvelles
mesures avec l'aide de l'HAS et de l'AFSSAPS. Ces nouvelles mesures sont les
déremboursements de médicaments PMF à SMR insuffisant (le
procédé est expliqué dans la première partie) de
2001, 2003 et 2005. Des déremboursements qui ont accru le marché
des PMF et qui ont permis de voir que le patient s'automédique. A voir
les résultats positifs, une nouvelle action a été
proposé par l'AFIPA et approuvée par le ministre de la
santé en début d'année 2008, c'est le passage des
médicaments PMF en vente libre devant le comptoir des pharmaciens.
Ainsi, le patient pourra acheter son médicament de la
même façon qu'une crème solaire mais attention, cette vente
libre doit se faire sous l'oeil bienveillant du pharmacien qui reste garant du
conseil médical selon le ministre de la santé. Le but de cette
action est de responsabiliser les patients sur l'automédication et de
leur donner une plus grande liberté sur les médicaments PMF en
vente libre. Cependant, le médicament n'est pas un produit banal, il est
doté d'une AMM qui garantit la qualité, l'efficacité et la
nature de ce produit.
Dans un article de presse du Moniteur des pharmaciens, Roselyne
Bachelot confirme sa position et tend à rassurer les pharmaciens sur
l'OTC, lors de son discours d'inauguration de Pharmagora
17 Voir références bibliographiques
dans la rubrique « livres »
2008 (salon de référence de la pharmacie) :
« Le but est de garantir à nos concitoyens une transparence
légitime, de leur assurer la meilleure information possible sur l'usage
de ces médicaments, de jouer le jeu de la concurrence et de renforcer le
conseil... Cette mesure contribuera à améliorer le pouvoir
d'achat des citoyens, favorisera l'éducation thérapeutique et
préservera l'ensemble des garanties de sécurité sanitaire
que l'officine apporte aujourd'hui. »
Le discours s'appuie essentiellement sur la
responsabilité du patient concernant sa santé et sur les moyens
d'économies que l'État recherche. On parle également du
pouvoir d'achat, en effet, en jouant sur les prix concurrencés, le
patient a le choix de comparer et d'acheter son médicament
d'automédication. Le ministre fait appel à un changement de
comportement des acteurs et à bien cerner les avantages que peuvent
représenter le passage des PMF devant le comptoir. Il est donc hors de
question que les PMF en vente libre soit distribués en dehors des
pharmacies puisque l'éducation thérapeutique, faites avec le
pharmacien, est prise en compte.
Voilà les objectifs auxquels se prête le passage
des médicaments PMF en vente libre. La mise en place de dossier
pharmaceutique retraçant les traitements des patients permettra
très prochainement de sécuriser et de prévenir les risques
d'iatrogénies sur les médicaments PMF. Les dossiers
pharmaceutiques sont encore en cours de traitement par l'État mais sont
prévus dans un futur proche afin de faciliter les relations
pharmaciens/patients. Ces dossiers préparés initialement par le
médecin généraliste traitant, permet de voir les
traitements en cours ainsi qu'un historique des médicaments que le
patient à consommer. En ayant plus d'information sur le patient, le
pharmacien peut cibler d'avantage le médicament approprié et le
conseillé lorsqu'il viendra chercher d'autres médicaments.
Suite à cette action, les grandes distributions
décident d'agir en proposant de commercialiser ces PMF dans leurs
parapharmacies comme le cas de Leclerc lors de sa campagne de communication.
L'argument des supermarchés Leclerc concerne l'augmentation de 25 % en
moyenne sur le prix de ces médicaments PMF. Leclerc assure que les PMF
commercialisés dans leur enceinte ne verront pas cette hausse et que
cela permettra aux consommateurs de faire des économies. L'État
se positionne contre car le médicament doit bénéficier du
conseil du pharmacien. Roselyne Bachelot répond, lors de la
confrontation à l'Assemblée Nationale « Le monopole
pharmaceutique n'est pas un privilège. Il est la contrepartie d'un
certain nombre d'obligations, l'exercice pharmaceutique par un
diplômé ». L'expertise et la mise à disposition
d'informations doivent passer par le professionnel de santé. Elle cite
également l'exemple de l'Italie, pays dans lequel les PMF sont
commercialisés dans les parapharmacies de grande distribution, une
baisse de 25 % sur les prix a été perçu au début
des ventes mais après la libéralisation, les prix ont ré
augmenté. La distribution en dehors des pharmacies n'est donc pas une
solution appropriée envisageable selon l'État et ce
dernier continue sa communication sur l'OTC.
L'État et L'Europe
La deuxième raison qui pousse l'État à
promouvoir l'automédication, c'est la décision de la
commission européenne. En effet, il y a le soutien de
l'Europe sur le fait que l'automédication est considérée
comme un objectif de santé publique. En juin 1994, la commission
européenne a adopté un programme d'action communautaire de
promotion, d'information, d'éducation et de formation en matière
de santé. Ce programme souligne que les conseils et les informations
délivrés aux consommateurs doivent être de nature à
leur assurer une automédication appropriée, sûre et
responsable. L'objectif de ce programme est de faire en sorte que tous les
médicaments PMF soient adaptés à l'utilisateur, «
n'offrant que la possibilité d'aider à prévenir et
à traiter les symptômes de durée brève et les
maladies légères qui ne requièrent pas de consultation
auprès d'un médecin ». Une information suffisante et
pertinente doit donc être prodiguée à l'utilisateur afin
d'obtenir le meilleur bénéfice thérapeutique possible. Il
faut donc aller en son sens et favoriser l'autoprescription. Cela peut
expliquer le passage de l'OTC devant les comptoirs des pharmacies, les
déremboursements ou encore la mise en place prochaine des dossier
médicaux.
Les décisions de l'Union Européenne ont des
conséquences importantes sur l'évolution de
l'automédication au sein de ses pays membres dont la France. La
décision de la commission européenne a été
voté après avoir observé l'attitude des européens
envers leur propre santé. Ces derniers consomment beaucoup de
médicaments d'automédications par rapport à la France mais
aussi parce que leur système de santé ne leur permet pas de faire
autrement (c'est à dire que les médicaments prescrits sur
ordonnance sont faiblement remboursés, l'automédication leur ai
plus satisfaisante). Remarquant que la majorité des européens
faisait souvent appel à l'automédication, la commission
décide de promouvoir l'automédication dans tous les pays membres.
La France, étant un des membre des pays fondateurs de l'Europe,
participe également à ces campagnes de promotion locale. La
France doit resserré les liens avec l'Europe et affirmer sa position
dans cette unité car l'enjeu politique y est très important.
L'Europe est un acteur qui a des pouvoirs importants sur la
France. Les idées et les décisions qu'elle défend ont une
valeur non négligeable pour tous ses pays membres. C'est pourquoi la
position de cet acteur sur l'automédication est conséquent et
permet à la France d'appuyer et de mettre en place de nouvelles mesures
concernant l'automédication. L'Europe a un rôle d'adjuvant
indirect pour les laboratoires pharmaceutiques qui peuvent tirer profit sur le
marché de l'automédication (en développant
l'automédication, les parts de marchés sont plus importantes)
mais
c'est surtout à l'État que la situation profite
car elle est en pleine crise sur son système de santé
français. Développer l'automédication signifie favoriser
les achats des médicaments non remboursés et permettrait à
la Sécurité Sociale de faire des économies, or toutes les
solutions permettant à l'assurance maladie d'éviter un
énorme déficit sont les bienvenus. Disposant d'un atout puissant
qu'est l'Europe, l'État commence à mettre en place de nouvelles
mesures comme les déremboursements pour favoriser
l'automédication.
L'État a le rôle de promouvoir
l'automédication en tant que comportement responsable, pour cela, il a
pris ces dernières années des mesures, comme les
déremboursements de médicaments, le passage devant le comptoir,
pour responsabiliser le patient et l'encourager à l'éducation
thérapeutique auprès des professionnels de santé. Le
passage des médicaments PMF devant le comptoir des pharmaciens
approchent donc à grands pas, seuls les résultats des ventes en
pharmacie après la nouvelle mise en place, permettront de voir si cette
action aura un impact significatif sur l'évolution du marché de
l'OTC. Les représentants des laboratoires pharmaceutiques et
l'État s'associent pour répandre un nouveau comportement venu de
l'Europe tantôt pour les enjeux économiques du marché,
tantôt pour ancrer les nouvelles dispositions exprimées par la
commission européenne. Si l'État a décidé
d'enclencher ses actions pour l'« automédication responsable
», elle s'appuie toujours sur des décisions des organismes de
santé publiques telle que l'AFSSAPS.
L 'AFSSAPS
L'Agence française de sécurité
sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) dont le directeur
général est Jean Marimbert (Expert reconnu des questions sociales
et du monde du travail, Jean Marimbert, 47 ans, est aussi un spécialiste
des questions sanitaires), évalue la sécurité d'emploi,
l'efficacité et la qualité des produits de santé. Elle
assure également la surveillance des évènements
indésirables ou inattendus liés à leur utilisation qu'on
appelle également la pharmacovigilance. Elle exerce des activités
de contrôle en laboratoire et conduit des inspections sur les sites de
fabrication et de recherche. Enfin, elle mène des actions d'information
auprès des professionnels de santé et du public pour
améliorer le bon usage des produits de santé. Voilà des
missions qui déterminent leur place dans le système de
santé français, mais quel est son rôle dans
l'automédication ?
Je rappelle que la commission de
transparence est une partie de l'AFSSAPS et elle définit lors
de l'AMM, la nature du médicament : PMO ou PMF. La commission de
transparence est composée de professionnels de santé
libéraux et hospitalier, de médecins généralistes
et spécialistes, de pharmaciens et d'experts en
épidémiologie. C'est également cette commission qui
évalue les SMR.
(Expliqué lors de l'État des lieux dans la
première partie). Elle évalue les médicaments suivant des
critères médicaux et scientifiques. L'AFSSAPS a donc joué
un rôle décisif sur les déremboursements des PMF de la
Sécurité Sociale. Elle ne prend pas position sur les actions que
mènent l'État mais évalue dans le cadre de la
sécurité de la santé publique les points à ne pas
négliger pour mener à bien ces mesures. Cette dernière a
un rôle de conseil et de décision et répond par des
recommandations auprès de l'État. Cette agence a également
un autre rôle important dans l'automédication. L'AFSSAPS
sélectionne et recommande les listes de médicaments PMF pouvant
passer de l'autre côté du comptoir. Ce sont leurs études et
leurs évaluations scientifiques qui déterminent les PMF
susceptibles d'être mis en vente libre sur le comptoir.
Principal organe de décision sur la
sécurité sanitaire en France, cette agence encadre et veille sur
une bonne mise en place de l'OTC, notamment en distinguant les
médicaments PMF capable de franchir le comptoir du pharmacien. L'AFSSAPS
ne prend aucun parti par rapport à l'automédication cependant
c'est grâce à elle que les déremboursements de certains
médicaments ont pu être mis en place. Plusieurs
déremboursements ont eu lieu en 2003 et 2005 suite à la
réévaluation d'une catégorie de médicaments par la
commission de transparence.
Un autre acteur institutionnel entre en scène pour
participer aux nouvelles mesures de déremboursements de l'État :
l'HAS.
La HAS
« L'HAS a été créée par
la Loi du 13 août 2004 relative à l'assurance-maladie afin de
contribuer au maintien d'un système de santé solidaire et au
renforcement de la qualité des soins, au bénéfice des
patients », ainsi se définit l'HAS sur son site
internet18. L'HAS a un rôle de régulateur et de gardien
vis-à-vis de la santé publique. Elle a un rôle important
sur les déremboursements, notamment en raison de ses missions.
La Haute Autorité de santé a plusieurs missions
dont deux qui m'intéressent tout particulièrement concernant
l'automédication : l'aptitude à proposer un médicament PMF
au remboursement ou au contraire de le retirer à l'assurance maladie, et
la communication sur les bonnes pratiques de santé auprès du
public.
La première mission est issue de leur site Internet :
« Évaluer scientifiquement l'intérêt
médical des médicaments, des dispositifs médicaux et des
actes professionnels et de proposer ou non leur remboursement par
l'assurance-maladie ». La HAS est donc habilitée à
proposer ou à retirer des
titres de remboursements de médicaments auprès
de l'assurance-maladie, cependant elle peut le faire à tout moment et
non dans un contexte particulier comme pour l'AFSSAPS. Les remboursements que
peut proposer la HAS ne concernent pas seulement les médicaments, elles
peuvent être de tout autres natures comme le précise la
définition de la mission.
La deuxième mission de cette autorité est la
suivante : « Promouvoir les bonnes pratiques et le bon usage des soins
auprès des professionnels de santé et des usagers de santé
». La HAS veille à la sécurité de la diffusion
d'informations santé. Or, on sait que les laboratoires, les
complémentaires assurances, les professionnels de santé ou le
gouvernement diffusent des informations pathologies et autres sur la
santé en France pour encourager l'automédication. La HAS a donc
accrédité un organisme de certification de sites web
médicaux pour veiller à la sécurité des
informations santé qui circule sur Internet : HON (qui signifie Health
on the Net). Tous les sites médical ou institutionnel parlant de
pathologies santé peuvent acquérir le logo HON qui garantit le
respect de sa charte. La charte HON résume en quelques lignes un code de
conduite mettant en avant la transparence des informations qu'elle met à
disposition du grand public, la lisibilité du contact, la
capacité à donner des informations complémentaires et
à ne pas remplacer la relation patients- médecins...
Tous les sites de santé s'adressant au grand public et
aux professionnels de santé ont intérêt à disposer
de cette certification car elle garantit la fiabilité et le respect du
code HON qui est accrédité par la HAS. D'ailleurs les sites
Internet ayant obtenu la certification, peuvent mettre sur leur site le logo
HON prouvant qu'ils ont été certifiés avec la date de
certification.
![](Lautomedication--Peut-on-parler-de-succes8.png)
Ces instances réglementaires n'ont pas de position
à prendre sur l'automédication, ils ont un pouvoir de
contrôle sur les informations et le système de santé
français. Néanmoins si elles ne prennent pas position, elles
participent activement à la mise en place des mesures de l'État
sur l'automédication.
Nous venons de voir jusqu'à maintenant des acteurs de
tous types, qui participent à l'essor et à la
réglementation de l'automédication, qui recherchent des enjeux
économiques et ceux qui veulent promouvoir cette pratique. Certains
acteurs, qui ne sont pas forcément issus du domaine de la
santé,
trouvent également des solutions pour exploiter le
marché de l'automédication et jouer ainsi sur son
évolution, c'est le cas des mutuelles et des assurances
complémentaires payantes. Les mutuelles ont également joué
leurs cartes. En effet, certaines mutuelles proposent de véritables
sites pour aider leurs abonnés à choisir le meilleur rapport
qualité-prix sur les médicaments PMF.
c) Les mutuelles et les complémentaires santé
Avec l'arrivée des déremboursements de
médicaments, les mutuelles annoncent une augmentation de la cotisation
des abonnés. Je vais dans un premier temps parler des mutuelles de
santé puis des assurances complémentaires qui proposent de
nouvelles offres avec l'augmentation de l'autoprescription.
Les Mutuelles
Les mutuelles a but non-lucratif informent les abonnés
de l'augmentation des cotisations sur leur site internet respectif. En effet,
sur le site de la Mutualité française, qui recense plus de 2000
mutuelles à son actif, celle-ci signale que les médicaments PMF
à SMR insuffisant qui étaient remboursés à 15 % ne
le seront plus du tout. Ces mutuelles ne sont pas contre
l'automédication, au contraire cette pratique leur permet de faire des
économies de remboursement auprès des abonnés. Le
remboursement des médicaments de PMF varie suivant les mutuelles. Sur
une affiliation de base, elle n'est normalement pas prise en compte, cependant
rien n'empêche de proposer d'autres services qui correspondront aux
attentes des abonnés. Le but des mutuelles est d'exploiter le
marché de l'automédication car celle-ci se développe
depuis ces dix dernières années. Pour cela, elle propose des
services spécialisés et adaptés à différents
profils de clients. En effet, les mutuelles privées peuvent tout
à fait proposer des offres correspondant à des personnes qui
s'automédiquent souvent en pharmacie.
Sur le site du ministère de la santé, il est
précisé que les mutuelles peuvent avoir un rôle commercial
suite à l'expansion de l'autoprescription : « Le rôle des
mutuelles dans la prise en charge de l'automédication s'inscrit
aujourd'hui dans une logique commerciale, mais la mise en place des «
contrats responsables » incite les complémentaires à
participer plus activement à une politique de santé. »
extrait du site
www.sante.gouv.fr.
Pour être remboursé de manière optimale,
il faut payer un peu plus pour se couvrir. C'est pourquoi on parle de «
logique commerciale». A ce niveau, les mutuelles entrent en concurrence et
les abonnés choisissent le meilleur rapport couverture/remboursement. Ce
sont les options supplémentaires que les mutuelles proposent qui entrent
dans une logique commerciale. Seul les
meilleurs tarifs seront appréciés par les
abonnés. Les contrats responsables sont des contrats auxquels les
patients doivent respecter un certain nombre de conditions et en particulier ne
pas prendre en charge certains dépassements d'honoraires lorsque
celui-ci est hors parcours de soins. Les mutuelles s'organisent pour proposer
des services supplémentaires adaptés à chaque patient et
l'automédication n'en fait pas exception.
Dans cet extrait issu du site Internet du ministère de
la santé, on ajoute encore, que les complémentaires santé
prennent part au développement de l'automédication en proposant
et en regroupant des services sur les médicaments PMF. Les mutuelles
proposent des tarifs selon le profil de chaque abonné, à savoir
s'il s'automédique souvent ou non. Si le malade s'automédique
souvent, il choisira un tarif le remboursant au maximum mais il devra en
échange payer des cotisations beaucoup plus importantes. Tout est
relatif au profil de l'abonné. Une stratégie qui est reprise
également par les complémentaires santé.
Les complémentaires
santé
Les assurances complémentaires santé se
distinguent des mutuelles par le fait que ce sont des sociétés
commerciales. Leurs buts est de profiter au maximum des réformes
sanitaires telles que les déremboursements pour proposer des services et
des tarifs très intéressants. Ils espèrent ainsi exploiter
le marché de l'automédication via Internet. Les sites des
assurances complémentaires proposent des services complets comme des
sites de consommateurs où celui-ci peut juger, choisir et acheter en
ligne ses médicaments d'automédications.
Suite au rapport d'Alain Baumelou sur l'automédication
en France, retranscrit dans l'article de presse de janvier 2007 du journal
Libération, le site Internet SantéClair qui regroupe les
activités de services santé comme AGF, la MAAF et MMA, propose
à leurs abonnés un panier virtuel pour l'achat de certains
médicaments d'automédications.
Ce panier virtuel peut-être comparer à un caddie
d'un supermarché dans lequel on dépose les courses. Ici,
l'abonné choisis ses médicaments, les ajoute dans le panier et
paye directement en ligne sur la plateforme Internet le prix total de ses
médicaments. Ces derniers lui seront livrés dans les mêmes
conditions qu'un colis de la poste.
Les tarifs intéressants qu'ils proposent s'organisent
par forfait. En mai 2005, la MMA avait commencé un forfait annuel de 30
à 60 euros sur certains de leurs contrats, pour les médicaments
de rhume, du sevrage tabagique ou encore pour les trousses de voyages. Ces
complémentaires santé comptent sur les recettes de ces contrats
pour dégager leurs bénéfices.
AGF, la MAAF et MMA ont regroupé leurs activités
de services et de conseils au sein du site SantéClair afin de mieux
répondre aux besoins de leurs abonnés.
Sur ce site, ils ont décidé de proposer un tout
nouveau service sur l'automédication. SantéClair met à la
disposition de ses assurées santés un site de
référence entièrement dédié à
l'automédication. L'information est d'ailleurs disponible sur leur site
Internet mais l'accès est restreint. Seul les membres peuvent se
connecter et bénéficier de ce Service supplémentaire.
Environ 3000 médicaments d'automédications y sont
référencés, classés et comparés afin que
l'abonné choisisse le médicament qu'il lui paraît
approprié. Sur le site de la Maaf, on liste tous les services
proposées par cette complémentaire santé dont celle
lié à l'automédication :
![](Lautomedication--Peut-on-parler-de-succes9.png)
![](Lautomedication--Peut-on-parler-de-succes10.png)
Leur but est d'éclairer les choix du consommateur
grâce à leur nouvel outil sur Internet et de leur permettre des
économies sur les médicaments PMF. J'ai pu trouver des
informations sur le contenu de ce site, grâce à un article de
presse issu du « Quotidien du médecin » et du « Moniteur
du pharmacien ». On remarquera que les informations
détaillées ne sont disponibles que dans la presse
spécialisée. Cela montre que les informations sont ciblées
« professionnels de santé », peut- être parce que ce
sont les meilleurs conseillés des malades et qu'ils peuvent créer
un phénomène de « buzz »19 autour de ce
site. De plus, le fait que le site soit sécurisé et uniquement
accessible aux abonnés incite les futurs clients à s'abonner pour
découvrir les services proposées par les complémentaires
santé. Comment s'organise ce site?
Dans un premier temps, l'abonné, se connecte avec ses
accès sécurisés sur le site de SantéClair, trois
types d'entrées sont proposés : Par symptôme, par liste de
médicaments PMF et par conseils et
bonnes pratiques.
Le premier accès « par symptôme »
étant par défaut, informe sur les précautions à
prendre sur les risques d'interactions, d'effets secondaires. Le
deuxième accès présente une liste de médicament
avec leur rapport efficacité/tolérance (notés de 1
à 20) et leur prix. Et enfin le troisième accès «
conseils et bonnes pratiques » met à disposition du malade, des
fiches pratiques sur les pathologies et les bonnes pratiques pour
prévenir.
Toutes ces informations sont réglementées par
le professeur J.P. Giroud (représentant de l'Académie de
médecine à l'AFSSAPS) et le docteur C.G. Hagège (docteur
en médecine). Le docteur Hagège assure même que les
notations des médicaments PMF ne sont pas d'un avis subjectif : «
La notation s'appuie sur les connaissances scientifiques internationales
actuelles ».
Le site de SantéClair propose ainsi un site
dédié à l'automédication en sélectionnant le
médicament PMF suivant une notation et une liste de médicaments
PMF rangés par ordre alphabétique selon le rapport
qualité-prix. Il s'agit d'un site qui permet à l'abonné de
comparer, évaluer et acheter ses médicaments. Le but est de
pouvoir proposer des économies aux patients et d'enrichir leur
portefeuille d'offres complémentaires santé. Sur le site de MMA,
je retrouve des offres proposant des remboursements de produits
d'automédications :
« MMA a prévu des forfaits tout confort pour
vos traitements de médecine douce (phytothérapie,
homéopathie, oligo-éléments) et vos
médicaments achetés sans ordonnance en pharmacie
».
Ces contrats qui permettront de rembourser les PMF sont des
offres spécialisées des complémentaires santé.
Sachant que le marché de l'automédication s'accroît chaque
année, les complémentaires santé s'activent sur Internet
et participent ainsi à l'essor de l'automédication.