Dixième partie - Poids et emplois du secteur
Introduction - Un atout
précieux
Les emplois directs ou indirects générés par
les chemins de fer touristiques constituent potentiellement un atout
précieux pour les économies locales : ils apparaissent
majoritairement dans des régions rurales ou montagnardes, justement
là où les activités économiques sont rares. Certes,
nombre de ces emplois sont, par essence, saisonniers (liés à la
saison touristique). Cependant, une autre part de ces emplois revêt un
caractère permanent. Sans vouloir surestimer l'importance des
« petits trains » dans l'emploi et la
démographie (il ne repeupleront pas, à eux seuls, les campagnes),
notons qu'ils contribuent, dans nombre de cas, à sédentariser des
emplois là où il n'y en a plus guère304.
Chapitre 1- Emplois directs
Nous avons déjà abordé la gestion du
personnel dans les chemins de fer touristiques sous l'angle qualitatif :
importance du bénévolat, nécessité de moyens
temporaires liée à la forte saisonnalité des
activités, montée en compétences305.
Attachons-nous maintenant aux aspects quantitatifs.
Un seul train qui circule sur un chemin de fer touristique
d'animation locale mobilise une équipe de 5 à 8
personnes : conducteur évidemment (auquel il faut rajouter en
traction vapeur un chauffeur), un chef de train, deux gardes de
sécurité pour les passages à niveau non gardés, un
animateur pour les commentaires, voire une ou plusieurs hôtesses pour la
boutique, le bar et/ou la vente ambulante.
Pour un « petit train » appartenant à l'une
des trois autres catégories,il faut compter sur une
équipe de 2 personnes au minimum : un conducteur et chef de
train. Il faut un troisième homme, le chauffeur en traction vapeur.
Plusieurs trains peuvent être en ligne simultanément, ce qui
multiplie d'autant les besoins. Et n'oublions pas les personnes qui restent sur
des positons fixes : guichets, bar, boutique mais aussi atelier.
304 Nous devons toutefois remarquer que la
région du Mont-Blanc, où sont localisés à la fois
le Train du Montenvers - Mer de Glace et le Tramway du Mont-Blanc,
exploitations qui créent un volume d'emploi conséquent, ne peut
être assimilée à une zone
déshéritée.
305 Voir supra, Neuvième partie,
chapitre 3.
Un chemin de fer touristique en fonctionnement est une
véritable PME.
Sur la base de nos estimations306, et hors
bénévolat, nous estimons que les chemins de fer
touristiques génèrent de nos jours quelque 300 emplois
directs307.
D'autres évaluations font état de chiffres bien
supérieurs : 600 emplois. La différence s'explique selon nous par
une surface de calcul différente. Outre les chemins de fer touristiques
au sens de notre définition, sont également incluses dans ce type
d'estimation les personnels correspondant :
-aux circulations de matériels préservés
ainsi qu'aux vélorails
-à une part du trafic total sur des lignes longues
(Chemins de Fer de Provence, Chemins de Fer de la Corse, ligne dite « du
Canari ») assurant au premier chef un service public. Cette part nous
semble difficile à évaluer de manière fiable
-aux trains touristiques de la SNCF.
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