Chapitre 3 - La gestion du personnel
1- Entre bénévolat et salariat
En France, les moyens des chemins de fer touristiques sont
limités. Le bénévolat contribue puissamment
à la rentabilité de beaucoup de « petits trains
». Mais le bénévolat s'use, et se
pose le problème de la relève, autrement dit le passage de
témoin à la génération suivante de
passionnés. Outre les « appels du pied » à de nouveaux
bénévoles, nombreux dans des revues telles que Voie
Etroite ou Chemins de fer régionaux et tramways, certains
exploitants associatifs adhèrent au mouvement REMPART289. Ils
accueillent ainsi des bénévoles supplémentaires sur leurs
différents chantiers.
La crise latente du bénévolat se compense
également par le recours à des salariés. Toutefois le
salariat sous forme de CDI (Contrat à Durée
Indéterminée) rencontre l'obstacle, qui nous a été
cité à plusieurs reprises, du coût du personnel.
Aussi, le salariat se développe principalement sous forme
d'emplois aidés. Mais le pilotage de chaque structure reste
souvent bénévole.
La cohabitation sur une même exploitation de
bénévoles et de salariés ne va pas sans poser
quelques problèmes. Entre des bénévoles qui viennent
d'abord pour le plaisir, et des salariés qui viennent d'abord pour la
paie, l'état d'esprit diffère foncièrement. Les
réactions d'un personnel salarié ont parfois de quoi
dérouter un responsable habitué à gérer des
bénévoles ! Ajoutons que l'Inspection du Travail voit d'un
très mauvais oeil la co-existence au sein d'une même structure de
salariés et de bénévoles (sachant qu'il s'agit d'une
prestation vendue).
289 Voir site http://www.rempart.com/. Le
mouvement REMPART est né en 1966 de la volonté du Touring Club de
France de participer à la réhabilitation du patrimoine et de
répondre aux bonnes volontés suscitées par
l'émission télévisée Chefs d'oeuvre en
péril. Les associations intéressées adhèrent
au mouvement, lui communiquent les chantiers prévus. Ces derniers sont
intégrés au catalogue REMPART qui fait l'objet d'une diffusion
large auprès des bénévoles.
2- L'importance des moyens temporaires
Il résulte de la saisonnalité des exploitations
ferroviaires des besoins en personnel très divers selon la
période de l'année, et donc un appel important à des
effectifs complémentaires l'été. Il est courant
qu'à la belle saison le volume d'emploi double voire
triple.
Les exploitants, surtout ceux dont les réseaux sont
situés dans des zones très touristiques, éprouvent
des difficultés à trouver du personnel temporaire
sérieux et motivé par les « petits trains ».
Une situation que déplore le Responsable du Tramway du Cap-Ferret,
Jean-Louis Vanaud: « Un jeune sur vingt s'intéresse. Les autres
sont là pour s'amuser. Ils arrivent au dernier moment, juste avant le
départ du train. Ils démissionnent sans prévenir
»290.
3- Formation et parcours professionnel
Quel que soit son statut (bénévole ou
salarié) le personnel des chemins de fer touristiques doit être
formé. La conduite d'un train dans des conditions de
sécurité satisfaisantes ne s'improvise pas ! Aussi les chemins de
fer touristiques mettent en place des référentiels de
formation qui listent les habilitations nécessaires pour
exercer certaines activités. Nous en avons un exemple en Annexe 5.
Les formations sont assurées par les responsables des
chemins de fer touristiques. Le « parcours initiatique » qui va des
fonctions les plus simples aux responsabilités les plus importantes
nécessite au minimum une saison complète voire plusieurs
années (selon l'assiduité dans l'association et les
prédispositions de l'élève).
290 Source : entretien avec Jean-Louis Vanaud
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