Huitième partie - Ce que nos « petits
trains » véhiculent
Introduction - Des « petits
trains », véhicules culturels
?
Nous l'avons vu au cours de la septième partie, nos «
petits trains » représentent autant de vrais produits touristiques.
Mais leur fonction peut aller bien au-delà du tourisme. Comme nous
allons le voir, ce rôle touche également à la protection de
l'environnement, à la conservation du patrimoine industriel, et enfin
à la perception du progrès technique.
Chapitre 1 - «Petits trains » et
environnement
1- Les incomparables atouts du transport
ferroviaire
A une époque où le terme d' «
environnement durable » est au coeur des discussions, le chemin
de fer dispose de nombreux atouts à faire valoir. En effet, le transport
par rail, comparé à d'autres moyens de transport, est
particulièrement respectueux de l'environnement :
au niveau de la consommation d'espace. La voie
ferrée demande peu d'espace par rapport à la route : une voie
unique à écartement normal nécessite une plate-forme d'une
largeur de 6 mètres seulement. Sur une voie double, on peut, avec des
systèmes modernes de gestion du trafic ferroviaire, faire
circuler l'équivalent du trafic de vingt autoroutes,
pour une consommation d'espace sans commune mesure
au niveau de l'intégration dans le paysage et les
écosystèmes. Les voies ferrées présentes dans
l'environnement depuis des décennies voire plus d'un siècle y
sont parfaitement intégrées, d'autant que le trafic n'y est
jamais continu (contrairement à certains axes routiers) et demeure
parfois négligeable (quelques trains par semaine)
au niveau de la consommation en énergie. Une
tonne transportée par rail consomme seulement le quart des
énergies fossiles qu'il faut mobiliser pour le même transport par
route
au niveau de la pollution de l'air: l'utilisation
d'autorails ou de locotracteurs se révèle bien moins polluante
qu'un trafic équivalent en voitures individuelles
au niveau du bruit: « un seul train (environ 300
personnes) émet un bruit de 75 décibels à 30 mètres
de la voie. Une automobile (environ 3 personnes) émet un bruit de 80
décibels environ »260
260 Gasc (1994), p 1 00.
2- Le cas des chemins de fer touristiques
Les chemins de fer touristiques sont d'abord des chemins de fer,
et donc les constats faits ci-dessus s'y appliquent. Qu'il s'agisse de
l'accès à un site touristique, d'une promenade bucolique, ou d'un
simple tour en « petit train », pour le même volume de
visiteurs, un chemin de fer touristique génèrera moins de
nuisances (et plus de plaisir...) que le même trajet effectué en
voiture individuelle.
L'affaire se complique quelque peu quand on aborde la traction
vapeur, dont les amateurs ferroviaires sont friands. Au-delà de
l'ineffable romantisme de leur panache de fumée, les locomotives
à vapeur sont polluantes : d'une part, elles utilisent
généralement du charbon, dont la combustion est néfaste
pour l'environnement261, d'autre part le rendement
énergétique du moteur à vapeur reste très faible.
Cependant, il ne faut pas trop noircir le tableau : les circulations de
locomotives à vapeur restent anecdotiques. Un entretien et une
conduite adaptés limitent l'émission de gaz polluants.
Enfin, la mise en oeuvre de technologies modernes permet d'obtenir des niveaux
de pollution comparables voire même inférieurs à ceux des
locomotives diesel262.
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