Le management des ressources humaines dans les radios privées, cas de RadioTiemeni Siantou( Télécharger le fichier original )par Crescence Irene Mbezele Universite de Yaounde II - Licence en communication,option journalisme 2005 |
Tous ces facteurs sont des motifs ou l'occasion des conflits entre les employés et la hiérarchie dont la nature de la relation sociale est fondée sur la revendication et le conflit permanents.CHAPITRE V :LA NATURE DES RELATIONS SOCIALESIntroduction partielle « Les relations sociales peuvent être définies comme l'ensemble des règles et des relations qui régissent les rapports entre les employés et les employeurs, aussi bien au niveau de l'entreprise qu'au niveau d'une branche d'activité. Elles s'appuient généralement sur deux finalités de l'entreprise. L'une sociale correspond aux attentes des salariés et l'autre économique, consiste à rechercher la rentabilité et la pérennité de l'entreprise ».50(*) Les relations sociales s'exercent généralement dans l'entreprise par l'intermédiaire des représentants du personnel. Malgré l'implantation des chaînes de radios privées qui datent du début des années 2000, les notions de gestion des ressources humaines échappent à leurs dirigeants à ce jour. En ce qui concerne les relations sociales, elles existent d'habitude lorsqu'il faut se constituer en comité pour aller défendre une cause collective. Là, on cherche un délégué qui saura faire preuve de bon sens et pourra franchement et courageusement s'adresser à la hiérarchie. En temps normal, il n'existe pas à proprement parler de représentants du personnel, c'est une tâche ponctuelle qui est confiée le plus souvent aux chefs de chaîne, aux rédacteurs en chef ou encore aux doyens de la rédaction. Les revendications se développent à deux niveaux : les employés entre- eux et les employés contre la hiérarchie. Section I : Les employés entre-eux.Les employés travaillent ensemble au quotidien et il n'est pas rare que des frictions naissent sur des points de vue divergents. On observe alors parfois des conflits interpersonnels qui sollicitent pour leur résolution, l'intervention de la hiérarchie, quand celle-ci n'en est pas le catalyseur. 1-) Les conflits interpersonnels :Ils naissent souvent sur des boutades lancées à la hâte au détour d'une conversation. Ils ont pour origine la divergence d'opinions et finissent par s'enraciner dans les coeurs sous forme de rancunes. On observe également des querelles de leadership qui occasionnent des écarts de comportement. Comme dans toutes les organisations, surtout celles des économies fragiles du tiers monde, la notion de compétitivité ne rencontre pas toujours l'agrément du plus grand nombre. C'est une source de conflits permanents générés par la jalousie qui cause parfois la délation, les cas de sorcellerie, la haine, les pratiques mystiques ... Dans les chaînes de radios privées, on rencontre ces problèmes qui ne contribuent pas à leur essor ; ils sont légion à la RTS. La délation semble être le menu quotidien des employés. Pour être dans les bonnes grâces de l'ancien chef de chaîne, les employés croyaient devoir s'abaisser à de basses manoeuvres. C'était le règne de la suspicion permanente ou de la délation. Le commérage était la règle quand les bruits de couloirs alimentés par les hommes de main du chef de chaîne faisaient état d'un propos déplacé qu'aurait tenu un employé à l'endroit de J « Point ». C'est à des insultes publiques que ce dernier avait droit, des réunions spéciales étaient convoquées à cet effet pour laver l'affront. Selon les confidences recueillies auprès du rédacteur en chef, « les gars ne se faisaient plus confiance parce que nul n'était sûr de l'autre »51(*) au point que pour parler en sécurité, trois clans se sont formés : les délateurs, les délatés et les neutres. Cette ambiance a prévalu durant tout le règne de J « Point » qui ne faisait pas mystère de ses règlements de comptes, chaque fois en public. Après le départ de J« Point » Rémy Ngono en novembre 2003 et l'avènement du comité de gestion de la ligne éditoriale coiffé par Mesmin Kanguelieu, les rangs se sont davantage resserrés, les neutres s'étant ralliés aux deux premiers clans. Les délateurs relayaient systématiquement ce qui se disait tout bas, le climat de suspicion s'est renforcé. Les esprits se sont enfermés dans des croyances superstitieuses. La tension était telle que les individus des deux camps opposés ne se saluaient plus, paniqués par le vent du mysticisme qui planait dans la maison et les rechutes de deux journalistes (Jean Claude Mvodo, Benjamin Fouda Effa) atteints par des maladies dites mystiques. La jalousie provient selon une boutade populaire de l'incapacité. Mais, même pour un poste ou une activité dans laquelle un individu ne peut déchiffrer le moindre signe, il jalouse un autre qui pourtant n'excelle pas particulièrement. Une histoire abracadabrante nous a été contée par le rédacteur en chef Emmanuel Jules Ntap. Aux dires de son prédécesseur, l'ancien rédacteur en chef de la R.T.S Jean Claude Mvodo, le Docteur Kanguelieu, président du comité de gestion de la ligne éditoriale lui aurait `'lancé'' une maladie mystique qui l'a gardé gravement alité pendant près d'un an. C'est la raison pour laquelle il a démissionné de ses fonctions. A en croire les concernés, le dénommé Benjamin Fouda Effa a été gravement malade et presque mourant pendant plus d'un an et aujourd'hui encore, sa santé est chancelante. Il s'agirait, de l'avis du rédacteur en chef, d'un sort qui lui a été lancé par un collègue dont il n'a pas voulu dévoiler l'identité. Lorsque la hiérarchie de la radio décide de choisir le rédacteur en chef par intérim actuel en août 2004, l'ambiance redevient sereine parce que le jeune homme de 29 ans ne s'embarrasse pas des coups tordus. Il est l'homme du compromis. * 50 Jean-Bernard Bruneteaux, op. Cit. * 51 Entretien avec Emmanuel Jules Ntap, le rédacteur en chef. |
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