CHAPITRE III. SUR LE PROGRAMME DE L'ENSEIGNEMENT
THEORIQUE
3.1. Le programme de la formation théorique
prévu pour les trois (03) ans
Les cours théoriques occupaient une place fondamentale
dans la formation des TSIC. Ils constituaient la base de formation sur laquelle
s'appuyait l'exercice pratique au bloc opératoire. Ils servaient de
références à toutes les activités pratiques.
Pour le TSIC, ils constituaient les repères
d'acquisition des compétences.
Malheureusement, le programme de la formation théorique
prévu pour les 3 ans de formation à l'EAM de Lomé, non
seulement avait des insuffisances par rapport à d'autres programmes,
tels que les programmes de l'EIBO de Marseille en France [8], et celle de
Genève en Suisse [10], mais il n'avait jamais été
respecté et épuisé (Tableau IV). Certaines disciplines au
programme (la Pharmacologie, la Statistique et la Psychologie médicale),
n'étaient jamais enseignées parce qu'il n'y avait pas
d'enseignants disponibles tandis que la Stérilisation en chirurgie et
l'infirmier de bloc et l'environnement technologique, très
indispensables pour la formation des TSIC, n'étaient même pas
programmées.
NAMA A. [12] au Togo en 2006, avait fait le même constat
dans son étude.
La disponibilité et l'engagement des enseignants nous
paraissaient nécessaires dans l'atteinte des objectifs que
l'école s'était fixés.
3.2. Position des TSIC par rapport aux disciplines
théoriques enseignées
Nous constatons que les TSIC étaient d'accord pour que
les disciplines théoriques prévues par le programme de formation
soient dispensées (Tableaux V, VI et VII).Cependant ces cours sont
souvent perturbés par la participation des enseignants aux
séminaires et aux congrès ajouté à leur importante
charge de travail. Il serait souhaitable que toutes les disciplines
prévues par année d'étude soient réellement
dispensées et évaluées.
3.3. Disciplines théoriques réellement
enseignées depuis la création de la filière jusqu'à
nos jours
Nous remarquons qu'aucune promotion depuis la création
de la filière jusqu'à nos jours, non seulement n'avait
bénéficié de la formation théorique telle que
prévue par le programme de formation mais aussi la plupart des
disciplines théoriques enseignées n'étaient pas
achevées (Tableaux VIII à XVI).
Ainsi au cours des 7 années d'existence de
l'école, sur les 630 heures prévues pour la dispensation de
l'enseignement théorique par promotion, 56,82% étaient
réellement enseignées à la 7ème
promotion (Tableau XIV, XVI et XVI).
Sur les 7 promotions, la majorité des programmes avait
été achevée avec la dernière. (ORL, Stomatologie et
instrumentation en Chirurgie pédiatrique).
C'était la promotion de 2005 à 2008, et si l'on
considérait les «niveaux d'enseignements », les heures
étaient beaucoup plus enseignées en 3ème
année.
Cet état de chose pourrait être dû à
plusieurs facteurs :
- La non disponibilité des enseignants pour certaines
matières indispensables telles que :
§ la Pharmacologie, alors que le TSIC de par ses
attributions dans certaines circonstances notamment en petite chirurgie est
appelé à prescrire les médicaments ;
§ la Statistique qui est une discipline importante car
dans ses obligations administratives, le TSIC est tenu de produire les
statistiques mensuelles du bloc opératoire.
Par conséquent, les cours de statistiques pourraient
l'aider à parfaire la confection des fiches mensuelles de statistiques
dans les blocs opératoires.
- compte tenu de l'emploi de temps trop chargé des
enseignants, ceux-ci n'arrivaient pas à achever le volume horaire
alloué à leurs disciplines.
- les honoraires des disciplines dispensées par les
enseignants aux étudiants ne leur étaient pas payés en
temps opportun ce qui les avait démotivés et qui de ce fait les
poussait à ne pas achever leur programme.
LEVASSEUR [8] n'avait pas eu des résultats similaires.
Dans les pays du nord, il y avait suffisamment d'enseignants qui étaient
rémunérés à la hauteur des efforts fournis et en
plus les écoles disposaient de toute une gamme de moyens didactiques mis
à la disposition des enseignants.
Tous les TSIC de l'EAM, avaient évoqué le non
respect du programme de l'enseignement théorique prévu par
l'école ; l'insuffisance voire l'inexistence de supports
didactiques et le non achèvement des programmes des cours
théoriques. La raison fondamentale pouvait être attribuée
à l'inexistence de certains postes de responsabilités très
indispensables dans une école de Formation professionnelle.
Il s'agissait des postes suivants :
- Coordonnateur de soins,
- Conseiller scientifique,
- Directeur pédagogique [8].
3.4. Position des étudiants face aux supports
didactiques obligatoires pour la dispensation de l'enseignement
théorique
Au cours de notre étude près de la moitié
des TSIC avaient souhaité qu'en dehors du tableau et des polycopies
fréquemment utilisés par les enseignants pour la dispensation des
cours théoriques, le flip-chart, le rétroprojecteur, le
vidéo projecteur et le film vidéo soient mis à la
disposition des enseignants dans le cadre de la formation (Tableau XVII).
Ces supports audio-visuels non seulement permettaient une
meilleure assimilation des cours théoriques dispensés, mais aussi
de visualiser les techniques et temps opératoires au cours des
interventions chirurgicales.
L'école ne disposait pas de supports
pédagogiques permettant aux enseignants de dispenser les cours
théoriques aux étudiants dans de bonnes conditions. C'est ainsi
que 60% des enseignants réclamaient en plus du tableau et des
polycopies, le vidéo projecteur et le rétroprojecteur (Tableau
XVIII).
C'est le cas de l'EIBO de Marseille [8] où
l'enseignement théorique utilisait des méthodes
pédagogiques variées dans tous les domaines.
3.5. Position des enseignants par rapport aux salles de
cours
Au cours de notre étude, tous les enseignants avaient
affirmé que les salles de cours n'étaient pas adaptées
pour la dispensation des cours théoriques. Hormis le seul
amphithéâtre de l'EAM situé à l'UL, et servant de
tronc commun pour certaines filières de cette école (EAM), les
salles de staff des Médecins dans les différents services du
CHU-T ont été utilisées par les enseignants pour la
dispensation des cours théoriques aux étudiants TSIC.
Ces salles, en nombre réduit étaient souvent
sollicitées par les étudiants de diverses filières de
l'EAM, c'est la raison pour laquelle certains cours théoriques
étaient différés.
NAMA A. [12] au Togo en 2006 dans son étude avait fait
aussi le même constat.
|