Quatrième Partie :
CHAPITRE I. SUR LA METHODOLOGIE DU TRAVAIL
Notre étude s'était intéressée aux
enseignements théoriques et pratiques, aux instrumentistes formés
depuis la création de la filière, les étudiants en cours
de formation, les enseignants et le Coordonnateur de cette filière.
En dehors de ceux-ci, il existait d'autres instrumentistes
étrangers formés à l'EAM de Lomé, que nous n'avions
pu contacter dans le cadre de notre enquête.
Néanmoins, le résultat de ce travail est
l'expression d'un échantillon représentatif des problèmes
qui se posent aux instrumentistes et aux enseignants dans le cadre de la
formation au sein de cette filière de l'EAM de Lomé au Togo.
CHAPITRE II. SUR LE REPERTOIRE DES TSIC FORMES DEPUIS
LA CREATION DE LA FILIERE JUSQU'A NOS JOURS
2.1. Répertoire des Techniciens Supérieurs
en Instrumentation Chirurgicale formés depuis la création de la
filière jusqu'à nos jours
Notre étude nous a permis de constater qu'à part
la première promotion qui comptait vingt-six (26) agents, la
filière des instrumentistes recrute un nombre de plus en plus
réduit d'étudiants (Figure 1).
Dans cette première promotion, les IDE étaient
majoritaires 19 sur 26. En un
des critères d'admission à l'école des
TSIC exigeait que le postulant soit fonctionnaire IDE ou SFE et ayant une
expérience professionnelle d'au moins 5 ans [3].
Les promoteurs de la filière avaient
décidé :
· de la mise à niveau de ces agents qui, depuis un
certain nombre d'années jouaient le rôle d'instrumentiste sans
qualification requise ;
· et exceptionnellement, le recrutement de la
première promotion se fera parmi les étudiants de la
première année de l'option technicien supérieur de
santé qui étaient reçus au concours d'admission pour
l'année académique 1998-1999.
Hormis la cinquième promotion qui avait fait sortir dix
(10) instrumentistes suivant la planification de la formation, l'effectif de
toutes les autres promotions était resté constamment
réduit.
Le coordonnateur de la filière avait
décidé de réduire le nombre des étudiants pour un
meilleur encadrement. Plusieurs raisons pourraient être
évoquées : notamment le manque de salles de cours
adaptées, l'insuffisance des enseignants et les lieux de stages
pratiques qui sont essentiellement les blocs opératoires du CHU-TOKOIN
étaient en nombre réduit. NAMA A. [12].au Togo en 2006 avait
aussi fait le même constat.
La réorganisation des formations théoriques et
pratiques au sein de la filière s'impose.
2.2. Profil socio professionnel des Agents
Les infirmiers d'Etat venaient en tête des
différentes catégories socio professionnelles qui postulaient
pour la filière des instrumentistes. Ils semblaient être
attirés par la jeune filière leur permettant de poursuivre un
cursus universitaire dont le diplôme les plaçait directement au
côté du Chirurgien.
Par contre l'effectif élevé des bacheliers qui
s'inscrivaient directement dans la filière expliquait
l'intérêt qu'ils attachaient à cette filière
prometteuse d'emploi. Et pourtant, ceci n'était pas en concordance avec
les textes régissant les conditions d'admission dans cette
filière.
Les sages-femmes quant à elles, étaient les
moins intéressées par la filière, en raison du fait que
cette filière les écartait quelque peu de leur carrière
traditionnelle et les contraignait à s'adapter à une fonction
plus harassante et plus exigeante (Tableau I).
2.3. Suivant la nationalité
Nous avons remarqué que depuis la création de la
filière, 2 nationalités étaient retrouvées :
le Togo et le Bénin. Les TSIC togolais formés étaient en
nombre supérieur pour plusieurs raisons :
La situation sanitaire du Togo avait obligé les
autorités à baser leur politique sanitaire sur
l'amélioration des soins de qualité en créant des
districts sanitaires dotés d'antennes chirurgicales ; d'où
l'impériosité de la formation des TSIC. NAMA A. [12] dans ses
études au Togo en 2006 avait fait le même constat.
Le faible pourcentage des TSIC béninois s'expliquait
par le fait que le Bénin ne dispose pas encore cette école,
ainsi il a opté pour la formation de ses étudiants au Togo qui
est juste à coté.
2.4. Selon l'occupation professionnelle
actuelle
Le fort pourcentage (Tableau II) d'agents qui
exerçaient le métier répondait au souci des
autorités togolaises en créant cette filière.
Par contre les 11 agents, soient 16,41% qui neuf (9) ans
après la création de la filière étaient
déjà allés à la retraite, suscite quelques
réflexions par rapport aux conditions d'admission dans la
filière. En effet tout agent ayant bénéficié de
cette formation devrait l'exercer pendant au moins 17 ans si les
critères de recrutement étaient respectés. Ceci
n'était pas conforme à ce qui se passe ailleurs par exemple
à Marseille en France.
Cinq agents soient 7,46% n'étaient pas encore
engagés.
Plusieurs raisons pouvaient l'expliquer :
l'instabilité de la situation économique et financière du
pays ne permettait pas actuellement les engagements directs des cadres sortis
nouvellement des écoles universitaires et le non respect du numerus clos
us.
2.5. Selon les lieux d'exercice professionnel
Nous constatons que depuis la création de la
filière jusqu'à nos jours, Il y a une inégalité
dans la répartition des agents su l'étendue du territoire 26
à Lomé contre 16 à l'intérieur. En effet plus de
la moitié des TSIC formés (26 soient 55,30%) travaillaient au
CHU-T. Ceci s'expliquait par le fait que le besoin en personnel qualifié
était loin d'être satisfait au niveau des blocs chirurgicaux de
Lomé et du centre de référence nationale qu'est le
CHU-Tokoin.
De plus, plusieurs prestataires de santé n'aiment pas
aller à l'intérieur du pays car les conditions de travail
étaient dures et les primes et rémunérations
inhérentes à la profession étaient très
faibles ; et l'intérieur du pays ne leur offre pas des chances
d'exercer dans des structures privées. (Tableau III).
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