I-3.2.1. La naissance du RESOF
La dynamique qui a porté en 1999 la Stratégie
Nationale de F.A.R sur les fonds baptismaux s'est heurtée à un
défi gigantesque pour appliquer au niveau opérationnel les
principes et orientations retenus : tout ou presque était à
faire, depuis l'alphabétisation de tous les ruraux jusqu'à la
réforme de l'enseignement supérieur !
L'urgence de l'action, amplement démontrée par
les constats d'alors, a sans doute contribué (selon notre perception)
à brouiller les cartes de « l'opérationnel », en
regroupant des objectifs parfois contradictoires au sein des programmes
d'action. Ainsi, le document « Bilan et perspectives de la phase 1999-2002
» du programme d'appui au renforcement des capacités des acteurs du
monde rural au Sénégal15 présente t-il le
troisième chantier financé comme suit : « étude
de faisabilité de Pôles régionaux de formation / recyclage
des techniciens, conseillers agricoles, et des jeunes agriculteurs
».
S'appuyant sur l'une des stratégies d'intervention
recommandée par la SNFAR, il y est question de mettre en réseau
au sein d'une même région les compétences dispersées
dans les diverses structures publiques et privées (centres de formation,
de recherche, bureaux d'études et ONG, sociétés de
développement). Cette réorganisation sur une base territoriale
était dictée par le soucis i) d'articuler l'offre à la
spécificité de la demande locale, ii) d'exploiter le potentiel
dispersé de l'offre de formation, et iii) de responsabiliser les
élus, les OP et les opérateurs privés dans le pilotage et
le financement de la formation agricole et rurale.
Des économies d'échelle importantes en
étaient attendues, à travers une réponse concertée
et efficace à la demande de formation. Ce document-bilan rappelle qu'en
Casamance, l'initiative a été prise par le Conseil
Régional qui a mis sur pied un comité régional de
planification stratégique de la FAR, regroupant les principales
Organisations Professionnelles et les établissements publics et
privés de formation.
A Saint-Louis, ce sont les structures de formation qui ont
conduit la concertation ayant abouti à la mise sur pied d'un
réseau regroupant OP, écoles, ONG et services d'appui. Une des
premières tâches du RESOF a été de s'atteler
à l'élaboration d'un répertoire des compétences
disponibles au sein de la trentaine d'organisations membres. Cette prise de
responsabilité laisse à penser que cette catégorie
d'acteurs était inquiète, à la suite de la mise en
évidence de ses lacunes importantes (diagnostic de la SNFAR), et qu'il
était stratégique pour elle de piloter ce processus de
réseautage pour ne pas être mise à l'écart par la
suite.
Chronologiquement, l'aboutissement de la SNFAR et le
programme d'appui à la formation agricole et rurale évoqué
plus haut se situent au même moment : ce dernier est en effet le cadre
d'application de l'accord de coopération signé en juin 1999 entre
la Suisse et le Sénégal. C'est donc bien dans le cadre du
troisième chantier de ce programme d'appui que sont créées
les conditions qui amèneront à la création du RESOF, le 21
juin 2000.
15 Conçu et financé par le Bureau
d'Appui à la coopération sénégalo-suisse, unique
soutien financier du RESOF.