Sur la plupart des chantiers et actes listés ci dessus,
le bureau de la formation professionnelle agricole est un acteur majeur et
régulièrement cité, nous n'y reviendrons donc pas. Par
contre, il
63 Lettre n°00027/CIH/SL du 20/04/2007,
enregistrée par l'ASESCAW le 24 avril 2007 sous le numéro
d'arrivée 000633
64 Le site sénégalais « Orange
» fait état sur sa Une du 22/08/2007 de l'arrestation, la veille,
de trois cent candidats à l'émigration clandestine, au large des
côtes sénégalaise et gambienne (
www.orange.sn)
n'a pas à notre connaissance été
associé, ni de près ni de loin, à la définition et
à la mise en place des plans minimaux de formation des producteurs, et
des fonds de formation locaux.
Nous notons, à contrario, que le RESOF est
resté sourd à l'invitation du BFPA de lier les deux chantiers du
pilotage régional et du financement de la FAR ; à vrai dire, ceci
n'est pas tout à fait exact : le RESOF a bien tenté de les lier,
mais sans juger utile d'y associer le BFPA (Cf les termes de
référence de la mission du BFPA de février 2006,
évoqués au chapitre « IV-1.5. Le groupe d'animation du RESOF
» en page 74).
Faut-il en déduire que le financement de la FAR est une
problématique très (trop ?) sensible ?
Il est du reste étonnant que le bureau d'appui
à la coopération sénégalo-suisse, qui subventionne
depuis 2004 les fonds formation locaux, le Résof lui-même et le
BFPA, n'ait pas cru devoir intervenir pour obliger ses partenaires à
travailler ensemble sur ce point précis ; nous tenterons une explication
en évoquant la méfiance que peut inspirer aux organisations de la
société civile un service de l'Etat, même s'il s'agit du
Bureau FPA, dans une période (2006) où son ministère de
tutelle _et son nouveau ministre_ a durci le ton et ouvertement
défié les organisations paysannes par quelques provocations
inutiles.
Avec le projet de Promotion d'une agriculture
compétitive et durable, de la coopération française, le
Bureau dispose depuis peu d'une autre source d'appui technique et financier ;
une partie de ce projet est destinée à faciliter la mise sur pied
d'autres réseaux régionaux d'acteurs de la formation, et d'autres
cadres régionaux de pilotage de la FAR ; des lignes budgétaires
prévoient notamment la prise en charge de leurs rencontres
périodiques.
La difficulté, on le comprendra aisément, tient
pour l'essentiel dans le travail d'animation qui doit être conduit
avant la mise en place de ces différents cadres. S'il suffisait
d'un arrêté ministériel ou du gouverneur de région
pour convoquer les acteurs locaux et décréter ainsi qu'un cadre
régional de pilotage de la FAR a été mis en place, les
choses seraient somme toute plutôt simples. Malheureusement (ou
plutôt heureusement) on ne peut obliger un acteur à
coopérer contre son gré, ou s'il n'est pas convaincu du bien
fondé et de l'utilité de son engagement.
D'un autre côté, il ne peut être question
que ce travail d'animation et de mobilisation en région soit du ressort
exclusif, ou même principal, du Bureau formation basé à
Dakar, si l'on vise l'appropriation de la démarche par les acteurs
concernés. C'est pourquoi le BFPA s'appuie systématiquement sur
ce qu'il a coutume d'appeler une « porte d'entrée » dans une
région, c'est à dire une structure ou une construction
d'organisations locales, qui ont montré leur capacité à
porter une dynamique d'ensemble.
Selon les régions, les configurations varient
très fortement et il n'y a donc pas de modèle pré
établi : ici, les collectivités locales sont les porteurs de
l'initiative, là par contre elles sont totalement absentes de la
dynamique, au profit des services techniques et du secteur privé.
Dans la vallée du fleuve Sénégal, et
même si les choses ne se présentent pas sous leur meilleur jour,
le RESOF est La porte d'entrée « rêvée » !
· Même si la visibilité du réseau
est mise en cause, sans doute un peu rapidement, par le responsable du centre
national de formation des techniciens d'élevage, ou même par le
nouveau directeur du développement rural de la région de
Saint-Louis, dont le service est membre non cotisant du Réseau,
· Même si Mr Mody AW, l'animateur du Résof,
a la dent dure envers certains membres, « qui ne savent plus vraiment
pourquoi ils sont membres », ou « qui disent que le Résof n'a
rien fait, simplement parce qu'ils n'ont pas eu à en
bénéficier directement »,
· Même s'il faut beaucoup de temps pour obtenir
quelques avancées,
On ne peut pas faire table rase de tout ce qu'a fait le
RESOF, ainsi que nous l'a rappelé le directeur du centre d'initiation
horticole de saint louis, et il a raison ; les gens se connaissent et
s'apprécient, chacun sait « d'où parle l'autre » et ce
dont il est capable : à l'échelle d'une région, ces acquis
n'ont pas de prix pour construire une oeuvre commune, qui repose
essentiellement sur des hommes !
Le BFPA le sait bien, lorsqu'il accompagne le réseau
et, malgré la lenteur apparente du chantier, il s'appuie sur les
enseignements tirés d'autres initiatives et de ses interventions dans
d'autres régions pour que l'attelage avance. Après tout, il y a
cinq ans, qui connaissait le RESOF ? Quant au BFPA, il n'existait tout
simplement pas encore.