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La Formation agricole et rurale dans la vallée du fleuve Sénégal : appui à la mise en place d'un cadre de pilotage régional

( Télécharger le fichier original )
par Xavier MALON
Université de Toulouse 1 Sciences sociales - Master 2 Pro Ingénierie de formation et des systèmes d'emploi 2007
  

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IV-1.5. Le groupe d'animation du RESOF

Un an après la tenue de l'atelier de Saint-Louis, consacré à la mise en place d'un cadre régional de pilotage de la FAR, l'assemblée générale du RESOF du 29 décembre 2005, présidée

60 Il s'agissait du projet de Renforcement des Capacités des Acteurs du monde Rural (RENCAR), clôturé en 2006.

61 Un comité de pilotage émanation du Conseil rural, un secrétariat technique, un comité de sélection

par Babacar DIOP, président du cadre régional de concertation des ruraux (de la région de Saint- Louis), interpellait le secrétariat du Résof sur la non application des recommandations de cet atelier : il lui a été répondu que « le secrétariat avait opté pour une démarche de prudence pour rester dans le sillage des concertations menées par le niveau national »...

Nous notons au passage la préoccupation récurrente des membres du Résof que constitue son autonomisation, vis à vis de son actuelle dépendance excessive aux concours financiers de la coopération suisse ; l'ensemble des contributions financières des membres ne dépasse pas 0,2 % du coût des activités mises en oeuvre.

Depuis Dakar, le BFPA tente alors de donner une nouvelle impulsion à ce dossier ; une équipe se déplacera à Saint-Louis et dans la région du 13 au 15 février 2006, après quelques échanges avec l'animateur du RESOF pour s'accorder sur les termes de référence de cette mission. En complément de cet objectif, il était question de « lier dans une réflexion globale les problématiques du pilotage et du financement de la FAR, ce quipermettrait d'être plus concret sur chacune de ces thématiques, et d'exploiter au mieux la source de mobilisation potentiellement forte que représente le dossier Financement ».

Enfin, à la rubrique « résultats attendus » de ces termes de référence, on peut lire :

· l'étendue de l'implication possible des principales OP et des collectivités locales (conseil régional notamment) est connue, de même que les limites.

· Un groupe de travail est mis en place par le secrétariat du RESOF pour avancer dans la réflexion avec l'appui du Bureau FPA.

· le principe d'un atelier au cours du milieu du 1er semestre est acquis (pilotage ET financement).

Cette mission permettra de rencontrer des acteurs importants, mais peu ou pas du tout en contact avec le Résof : Agence régionale de développement, conseil régional, et deux importantes sociétés d'agrobusiness (SOCAS/tomate industrielle, et GDS/ horticulture d'export), ainsi que les deux plus grosses organisations professionnelles agricoles et rurales de la région, que sont la fédération des périmètres autogérés, et l'association ASESCAW.

Mais il faudra attendre le mois d'août 2006 pour que le secrétariat du réseau nous adresse une note de travail intitulée « Montage d'un groupe d'animation pour la mise en place du cadre de pilotage de la FAR/NORD (GA/FAR) ».

Cette note de sept pages rappelle les éléments du contexte et l'historique, propose un cahier des charges pour le groupe d'animation ainsi que sa composition, et propose un calendrier de travail, qui doit conduire à l'installation du comité régional de pilotage au cours du mois de décembre de cette année 2006.

Le BFPA, ainsi que Mr Madiop HANN, coordinateur des programmes, chargé de la formation de l'imposante Association Socio-économique et Culturelle des Agriculteurs du Walo (ASESCAW de Ross-béthio) et pourtant membre du secrétariat du réseau, relèveront tour à tour ce qui leur paraîtra être une « erreur de conception » : le groupe est composé uniquement d'agents officiant dans le secteur public (fonctionnaires) ; l'absence de représentants de la profession agricole et du secteur privé en général est pointée du doigt, et un accord général se dessine pour remodeler la composition du groupe.

Ce groupe de six personnes ressource (nommément désignées) était composé comme suit :

· Un formateur de l'école d'élevage, responsable du groupe (ministère de l'élevage)

· Le directeur du centre d'initiation horticole de Saint louis (ministère de l'agriculture)

· Un formateur du centre de formation professionnelle et d'économie familiale et sociale de Saint louis (ministère de l'enseignement technique et de la formation professionnelle)


· L'inspecteur d'académie (chargé de « la propagande »)

· Un cadre de l'agence régionale de développement de Saint Louis (chargé des contacts avec les collectivités locales),

· Un cadre du Conseil régional de Saint Louis (chargé de l'organisation et... du budget).

Pourtant, lors de la dernière mission effectuée dans la région par le BFPA en juin 2007, la composition proposée la première fois n'avait pas évolué de façon significative, hormis le départ du responsable du groupe à la suite d'une mutation professionnelle.

Curieusement ( ?) en juin 2007, le nouveau directeur de l'école d'élevage, en poste depuis pratiquement un an, nous déclarera sans ambages qu'il ignore tout des activités du Résof, et se demande si cette organisation est encore active !

Nous relevons dans la note du Résof citée plus haut, et manifestement peu partagée en interne avant notre arrivée, des confusions répétées et assez grossières entre les missions du groupe d'animation (dont le rôle est de préparer la mise en place du cadre régional de pilotage, en levant si besoin les obstacles identifiés) et les attributions du cadre de pilotage lui-même.

Ainsi le cahier des charges liste les responsabilités des animateurs de ce groupe ; parmi celles-ci, nous avons eu la surprise d'y lire :

« réaliser des synthèses sur des questions importantes et d'actualité, telles que le financement de la FAR, le statut du cadre de pilotage, ... /... la certification des compétences et des services fournis, qui peut et qui doit assurer la formation agricole et rurale.

Nous nous posons dès lors la question de la compréhension de toute cette dynamique par le ou les auteurs de ce cahier des charges et, partant, celle de l'écoute et de la compréhension des interlocuteurs que ce groupe a pu approcher au cours de l'année écoulée.

Nous relevons également ce que nous appellerons une tendance à la « consanguinité », l'importance cruciale des contacts à nouer avec les élus des collectivités locales étant confiée à un technicien de l'agence régionale, tandis que le représentant du Conseil régional se voit chargé des questions de budget (l'aurait-on appelé uniquement en raison de la capacité contributive de son organisme ?)

Mais surtout, dans cette configuration le Résof en tant que tel, déjà assez peu visible, disparaît au profit d'individualités qui se présentent d'abord en fonction de leur employeur véritable.

Au final, nous ne pouvons nous défaire d'une impression de jeu de cache-cache entre le Résof et le conseil régional de Saint-Louis d'abord, mais aussi avec les trois autres conseils régionaux qui se partagent la vallée du fleuve Sénégal. Les élus locaux et leurs services sont actuellement mobilisés par la dynamique créée par le projet national de développement rural62, drainant des sommes colossales. Par ailleurs, nombre de responsables d'organisations professionnelles sont également des élus locaux, notamment au sein des Conseils ruraux : quand on sait que les actions de formation représentent souvent un des plus gros budgets des collectivités, et l'instrument privilégié de nombre de « développeurs », on ne peut que regretter ce qui s'apparente, à nos yeux du moins, à un gâchis.

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