« Mettre en place une structure de pilotage de la
Formation Agricole et Rurale chargée d'alimenter la réflexion sur
les politiques et stratégies de formation, de faciliter la coordination
des activités et de servir de relais entre les acteurs du niveau
national et ceux du niveau local ».
Tel était rédigé l'objectif
général de cet atelier, qui s'est déroulé sur deux
jours du 30 novembre au
1er décembre 2004, dans les locaux de la
Chambre de commerce de Saint louis ; dans les termes
56 Mais c'est le moins pourvu en membres (8) et le
plus récent (mais les deux autres pools n'ont à cette date que
six mois d'existence)
de référence de l'atelier, le RESOF se
présente comme une initiative de formateurs née dans le sillage
de la SNFAR, « impliquée dans la réflexion pour
l'amélioration des mécanismes de formulation de la demande et de
l'offre de formation agricole et rurale et de la coordination des actions dans
la vallée du fleuve Sénégal pour permettre aux acteurs de
résoudre par eux mêmes les contraintes identifiées
».
Nous y apprenons également que la mise en place d'un
comité régional de planification stratégique de la FAR
dans la vallée du fleuve Sénégal figure au nombre des
résultats clefs inscrits au plan d'action 2003 - 2005 du Résof :
il n'était donc pas illogique que cet acteur régional et le BFPA
se retrouvent autour de cet objectif commun.
La cérémonie d'ouverture donnera lieu
successivement à plusieurs discours, dont celui du représentant
du Conseil régional de Saint-Louis, qui assurera le forum de tout le
soutien du président de région pour mener à bien cette
initiative. A ce moment précis, rien ne semblait s'opposer à ce
que soit mis en place le cadre de pilotage souhaité, dans les prochains
mois ; d'ailleurs, au chapitre des recommandations proposées à
l'issue de l'atelier, mandat a été donné au RESOF de
mettre en place un comité de suivi, chargé de proposer «
dans un délai de trois mois », un cadre
opérationnel de pilotage de la FAR « dans la
vallée du fleuve Sénégal ».
Alors même que le Résof connaît des
difficultés de fonctionnement, liées notamment à
l'éloignement entre ses membres57 (et malgré la
création récente des trois pools), il est bien question de mettre
sur pied une instance de pilotage, à cheval sur pas moins de quatre
régions administratives.
Au nombre des principaux défenseurs d'un cadre commun
pour l'ensemble de la région agro écologique figure le
responsable français de l'ONG DIAPANTE, animateur du pool de Saint Louis
et par ailleurs responsable formation national du Conseil des ONG d'Appui au
Développement (CON GAD) ; il défendra logiquement, sans faiblir
malgré une forte opposition, cette même position quelques semaines
plus tard, à l'occasion de l'atelier de restitution des deux diagnostics
dont nous avons déjà parlé, organisé par le BFPA
à l'hôtel Indépendance de Dakar mi janvier 2005.
Avec le recul dont nous disposons aujourd'hui, nous sommes
enclin à penser que la réflexion au cours de cet atelier de 2004
n'a pas été suffisamment approfondie. Pourquoi cela ? parce que
dans l'hypothèse d'un cadre commun aux quatre régions
administratives, seul le conseil régional de Saint Louis est
présent. Pire, les autres collectivités régionales ne
semblent pas compter plus que cela puisque la recommandation déjà
citée, donnant mandat au Résof de mettre sur pied un
comité de suivi qui devra proposer dans les trois mois un cadre
opérationnel de pilotage de la FAR, est libellée comme suit :
Ce comité qui sera cogéré par les
acteurs devra être souple et léger et ne devra pas comporter un
effectif de plus de dix membres. L'ARD, le conseil régional ,les
communes, les communauté rurales les centres de formation, les
structures d'appui et de conseil ,les organisations des producteurs y seront
représentés chacun par un membre
Le singulier employé pour désigner l'Agence
Régionale de Développement ainsi que LE conseil régional
incline à croire que c'est bien la seule région de Saint-Louis
qui est concernée par cette affaire...
Par la suite, certaines faiblesses seront à l'origine
d'un retard important, qui ne fera que s'accentuer : il faudra près d'un
an pour que sortent les actes de l'atelier, dans lesquels les principaux
acteurs mobilisés peineront à se retrouver ; à tel point
que l'animateur du Résof sera contraint de les reprendre et finalisera
une version plus conforme aux échanges qui s'étaient
déroulés.
57 Le forum demandait d'ailleurs au Résof de
se restructurer « aux niveaux inter régional, régional et
local »
Nous aurons l'occasion d'y revenir lorsque nous aborderons le
point n°6 « Le groupe d'animation du RESOF
».
Soulignons à ce stade que les élus locaux ne
sont pas insensibles aux questions agricoles, et aux questions de formation
agricole et rurale, loin de là. Nous en voulons pour preuve un autre
atelier, organisé par le pool PMB du Résof à Matam, mais
dans lequel le Bureau FPA s'est largement impliqué : consacré aux
implications de la SNFAR dans la mise en oeuvre de la nouvelle loi
d'orientation agro-sylvo-pastorale, cet atelier d'échanges a connu une
participation exceptionnellement forte des élus locaux, avec une
vingtaine de présidents de conseils ruraux présents en personne
durant les deux journées. Tous ceux qui se sont exprimés ont
déclaré leur volonté, dans le cadre des
opportunités offertes par la LOASP, d'aller au-delà de la seule
concertation sur les questions de formation, pour dorénavant
définir des mécanismes d'orientation, de pilotage et de
gestion.