Dès l'origine, les initiateurs du RESOF ont
souhaité faire de cette organisation un large cadre de rassemblement le
plus consensuel possible ; c'est la raison pour laquelle les acteurs
situés sur la demande (organisations professionnelles agricoles pour
l'essentiel) ont été invités à rejoindre les
offreurs de formation. Nous avons même entendu un membre du Résof
affirmer que tous les ruraux de la vallée avaient vocation à
intégrer le réseau : finalement, la seule distinction aujourd'hui
se situerait au niveau du paiement ou non de la cotisation...
L'absence d'organisation des acteurs de la FAR dans la
Vallée a alors laissé place à la présence d'une
organisation, pressentie au départ pour devenir un réseau de
formateurs, à laquelle on demande désormais de jouer des
rôles multiples : chaque organisation membre tirant du côté
ou se trouve son intérêt. Dès lors, le risque paraît
grand de dériver vers l'auberge espagnole
La confusion possible sera rendue visible à l'occasion
de la rédaction des actes de l'atelier de décembre 2004,
confiée à l'inspecteur d'académie. Les principales
recommandations, peut-on y lire, ont trait i)à la mise en place d'un
fonds régional de formation, ii)à la mise en place d'une
structure inter régionale de coordination et d'impulsion de la FAR (car
le territoire de la Vallée ignore les frontières des
régions administratives) ; mais la conclusion générale du
rapport53 , qui sera repris par la suite, se termine en ces termes
:
« il est fondé de nourrir l'espoir que la
formation agricole et rurale devienne mieux pilotée par un RESOF mieux
organisé et plus renforcé, disposant d'un cadre de
référence et d'une réglementation formalisée et
acceptée de tous. »
Pourtant, en prenant l'initiative d'organiser cet atelier de
réflexion, et en y conviant à peu près tous les acteurs
potentiellement intéressés, le RESOF jouait la carte de la
transparence et de la concertation : difficile dans ces conditions de lui
attribuer de quelconques velléités cachées
d'hégémonie. Plus simplement, le rédacteur était
victime d'une information imparfaite quant à l'esprit du Résof,
et avait sans doute cru aller au devant de ce qu'il croyait percevoir des
aspirations de l'organisation.
Rassembler tout le monde, ne léser ni ne fâcher
personne, cultiver le consensus pour aller de l'avant : telle a
été la démarche du Résof, à priori
sympathique mais en faisant courir le risque de frustrations à venir, et
de « désamour », par méconnaissance des enjeux et des
objectifs communs, par impatience voire _peut être_ par
égoïsme.