Etat d'Avancement de la Politique de Décentralisation de l'Education en Province de Kigali-Ngali( Télécharger le fichier original )par Valens Mbarushimana Université Nationale du Rwanda (UNR) - Licence en Education 2004 |
c) Recyclages, élaboration des programmes, implantation des écoles et la désignation des filières d'enseignement
Si l'école peut être considérée comme le centre opérationnel et le MINEDUC comme le sommet stratégique de l'action éducative, nous avons voulu savoir la part réservée aux opérateurs (enseignants, écoles) dans la mise en oeuvre de la politique de décentralisation de l'éducation en ce qui concerne la désignation des filières, le développement des curricula de chaque filière, l'évaluation des candidats à ces filières, l'organisation des recyclages des enseignants et l'implantation (ouverture) de nouvelles écoles. Les réponses fourniers à cette question sont réparties de la manière suivante : Tableau 15: Autres tâches des entités décentralisées
Les données recueillies à cet item permettent de dire que le MINEDUC (ou l'un de ses centres) garde tout dans ses attributions et que le rôle technique joué par l'école reste très minime. Concernant les recyclages, 30.2% de tous les répondants disent qu'ils sont organisés par le CNDP, 25.5% affirment que c'est plutôt le Cabinet Ministériel, 15.1% reconnaissent que les recyclages sont organisés au niveau de la Province alors que 22.0% s'abstiennent. La répartition de ces réponses et ce taux d'abstention élevé s'expliquent. En effet, les sujets disent que les recyclages sont rarement organisés et que n'importe qui peut recycler les enseignants (C.M., CNDP, Province, ou District ou même l'école). Ils ignorent qui est chargé de recycler les enseignants. Par exemple, quand il s'agit de lancer de nouveaux programmes, c'est le CNDP qui va recycler les enseignants ; quand il s'agit de sensibiliser à la nouvelle politique éducative, le CM, la Province ou le District peut organiser les recyclages des enseignants, chacun à son niveau. Ceci nous pousse à dire qu'il n'y a pas un seul échelon chargé de recycler les enseignants. Cependant, il importe de rappeler que dans les attributions des districts figure celle d'organiser les recyclages des enseignants1(*). En voyant les réponses des inspecteurs, nous constatons qu'ils ne sont pas informés de cette loi : 66.6% affirment que les recyclages sont organisés par la Province. Il y a alors ignorance des attributions. Par contre, les répondants ont été explicites quant à celui qui développe les programmes d'enseignement. 90.6% de tous les répondants choisissent le CNDP comme une institution chargée d'élaborer les programmes ; 4.6% disent que c'est le CM qui en est chargé et 1.1% votent pour le CNER. Au vu de ces données, nous osons dire que c'est le CNDP qui élabore des programmes d'enseignement. S'exprimant sur le fonctionnement du CNDP, les répondants se plaignent que leurs suggestions sont rarement considérées lorsqu'il est question d'élaborer ou de réviser des programmes. Dans son fonctionnement, le CNDP travaille de concert avec le CNER, institution chargée d'évaluer les candidats ayant suivi les programmes élaborés par le CNDP. Le CNER prépare des concours (examens) nationaux comme le disent 93.0% des répondants. La collaboration qu'il y a entre le CNER et les opérateurs est que ces derniers préparent des banques de questions de l'examen et certains d'entre eux participent à sa correction. En plus, les parents contribuent financièrement à cette correction car chaque élève donne une cotisation de 3000 francs. Lorsque la décentralisation atteint son niveau le plus avancé (dévolution), la population locale peut décider, par exemple, de construire une nouvelle école si le besoin se fait sentir. Cette étude montre que ce degré de décentralisation n'est pas encore atteint en Province de Kigali-Ngali. En effet, 58.1% des répondants disent que c'est le CM qui décide de l'implantation (ouverture) d'une nouvelle école. Sur ce, ils disent que malgré la décentralisation, le MINEDUC doit garder le contrôle (surtout technique) en ce qui concerne l'offre et la demande éducative. Il en est de même pour ce qui concerne la désignation des filières d'enseignement. En effet, 43.0% soutiennent que pour ouvrir une nouvelle filière (option), l'école privée doit s'adresser au Ministre (CM). Bon nombre de répondants issus des écoles libres subsidiées (38.0%) ignorent que ce service est encore centralisé car ils votent pour le CNDP. A l'issu de cette partie consacrée à quelques compétences des entités décentralisées, une idée essentielle se dégage .Certains services comme l'ouverture d'une nouvelle école, la désignation des filières d'enseignement... sont encore centralisés (au niveau du MINEDUC), d'autres ont été confiés aux centres créés (comme le CNDP, le CNER) ou à la Province. Les services assurés au niveau de la Province sont, par exemple, le transfert et la réintégration des élèves, le traitement des dossiers des enseignants, etc. * 1 MINALOC, (2004). Igitabo gikubiyemo amwe mu mategeko ashyira mu bikorwa Politiki yo kwegereza ubuyobozi n'ubushobozi Abaturage, Kigali. |
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