Conclusion
La première partie de ce chapitre montre que, même
si le résultat de la performance anormale et plus
particulièrement le signe de cette dernière n'est plus
évident en confrontant les différentes mesures retenues (CAR,
BHAR, et T-BHAR) et références des taux de rendements normaux des
nouvelles actions (indices de marché et les entreprises de
références pairées sur la base de la seule taille ou de
cette dernière combinée avec le ratio B/M), on pourrait admettre
un signe positif de la performance de long terme des 61 IPOs
réalisés sur la période 1999-2000 sur le nouveau
marché français, et qui varie d'ampleur en fonction de la
combinaison retenue des mesures et références. Ce résultat
de sur performance est également mis en évidence par
l'étude de Sentis (2001) menée sur le marché
français (29,9 % sur un horizon de 3 ans) en utilisant comme mesure le
T-BHAR et les entreprises choisies sur la base de leur tailles proches de celle
de l'IPO en question comme référence, de même pour le cas
de l'étude de François Degeorge et François Derrien
(2001).
Cependant les résultats sur son homologue américain
(NASDAQ), montrent une sous performance de long terme (à 5 ans) de -
36,7 % en utilisant le BHAR comme mesure de performance et les entreprises de
tailles comparables comme référence avec des taux de rendements
anormaux équipondérés, et une performance positive de 10,7
% en utilisant les entreprises de tailles et de B/M comparables avec la
même mesure, sur un échantillon de 5173 IPOs
réalisés sur la période 1973-1996 (Eckbo et Norli (2000)).
Tableau 8 Comparaison des résultats de
performance anormale de long terme
Auteurs
|
Marché
|
N
|
Démarche
|
Références
|
Résultats (%)
|
Eckbo et Norli (2000) *
|
NASDAQ
|
5173
|
BHAR
|
Entreprises de tailles comparables
|
-36.7 (EP)
64.7 (P)
|
Entreprises de taille et de B/M comparables
|
10.7 (EP)
109.5 (P)
|
François Degeorge et françois derrien (2001) **
|
Le second et nouveau marché français
|
243
|
CAR
|
Indice MIDCAC
|
-50 (EP)
|
Portefeuilles de comparaison
|
-8 (EP)
|
BHAR
|
Indice MIDCAC
|
10 (EP)
|
Sentis (2001)
|
Premier et second marché français
|
61
|
T-BHAR
|
Entreprises de taille proche de l'IPO
|
29,88 (EP)
|
Indice SBF250
|
10,86 (EP)
|
La présente étude ***
|
Nouveau marché français
|
61
|
CAR
|
Indice MIDCAC
Entreprises de référence :
· De taille proches
· De taille et de B/M comparables
|
-16,03 (EP)
0,297 (EP)
60,98 (EP)
|
BHAR
|
Entreprises de référence :
· De taille proches
· De taille et de B/M comparables
|
26,73 (EP)
-24,33 (EP)
|
EP : rendements èquipondérés
P : rendements pondérés
* La performance anormale est calculée sur un horizon de 5
ans post IPO.
** La performance anormale est calculée sur un horizon de
3 ans post IPO.
*** La performance anormale est calculée sur un horizon de
3 ans post IPO.
La deuxième partie de ce chapitre s'est focalisée
sur la détermination des facteurs explicatifs de cette performance
anormale ainsi observée. La régression Logit, permet de conclure
que l'entreprise nouvellement introduite en bourse, et plus
particulièrement sur le nouveau marché français sur cette
période, devrait se préoccuper plutôt du degré
d'ouverture du capital au public en tant que choix stratégique, du choix
de l'année d'introduction (Timing), la maximisation du produit
d'introduction, de minimiser le degré de la sous-évaluation soit
de rapprocher au maximum l'attitude du marché à
l'évaluation faite par l'introducteur chef de file, et d'éviter
une présence des institutionnels soit de compter beaucoup plus sur les
fonds propres, et ce afin d'éviter une baisse de sa performance
boursière à long terme.
Par ailleurs, statistiquement parlant, les résultats sont
relativement non significatives et ce vue, d'une part, la taille réduite
de l'échantillon et l'hypothèse de la normalité des
erreurs remises en cause par les valeurs très positives du Kurtosis et
de Skewness. D'autre part, l'utilisation des tests non paramétriques
à l'exemple de celui du test de rang de Wilcoxon peut constituer l'une
des solutions qui pourrait permettre d'estimer la significativité
"réelle" de la performance anormale.
Afin de pouvoir généraliser les résultats
ainsi obtenus, il serait intéressant d'étendre l'analyse sur une
période plus longue dés la constitution du nouveau marché
français (1996), en utilisant comme référence des
rendements normaux ceux des entreprises d'un autre compartiment (le second
marché par exemple) et les modèles de marché (MEDAF, FF
(93)) afin d'estimer la performance anormale par le biais des rendements
mensuels.
Dans le cadre de l'explication de la performance anormale
observée, le choix de la matrice des variables de contrôle devrait
être plus signifiante dans le sens d'augmenter la précision des
facteurs explicatifs. En plus, et afin d'en tenir compte des
caractéristiques particulières à chaque entreprise, il est
possible de procéder par une régression Logit à effet
fixe.
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