Chapitre 2 La performance boursière de long terme des
nouvelles introductions en bourse
Introduction
Tout au long de la vie boursière de l'entreprise
nouvellement introduite en bourse, le cours de l'action subit différents
évènements qui affectent indirectement sa rentabilité. Une
méthode de vérifier si le prix d'introduction reflète la
valeur réelle de la nouvelle action de l'entreprise, est
d'étudier l'existence des rendements anormaux à long terme de
trois à cinq ans.
Dans ce chapitre on se propose d'étudier dans une
première section la question de la performance boursière de point
de vue mesure et modèle utilisés ainsi que les évidences
empiriques se rapportant à la performance anormale des IPOs. La
deuxième section, traitera les explications possibles de cette anomalie
de point de vue investisseurs et de point de vue de l'entreprise.
Section 1 Définition et mesures de performance
La performance boursière est généralement
mesurée à partir de deux paramètres : la
rentabilité et le risque. Toutefois certains auteurs comme Treynor
(1965), Sharpe (1966,1994), Jensen (1968) et Moses, Cheyney et Veit (1987) ont
défini des mesures de performance à paramètre unique,
intégrant les deux notions.
La mesure de performance ne se limite pas à la mesure d'un
certain niveau de risque. Ainsi, il va falloir ajuster le niveau de
rentabilité par le niveau de risque pour juger si un investisseur a
réalisé un portefeuille efficient bien diversifié. C'est
sur cette constatation que se basent le calcul des cinq indices : l'indice
de Treynor (1965), de Sharpe (1966, 1994), de Jensen (1968) et de Moses,
Cheyney et Veit (1987).
A) Les
mesures usuelles de performance :
a) La
mesure de Treynor :
Treynor (1965) a proposé une mesure de performance
basée sur la prime de risque par unité de risque
systématique. Cette mesure s'inspire de la relation
caractéristique du MEDAF.
Cette relation peut s'écrire or âM = 1
Donc (1)
Présentée sous cette forme, cette relation exprime
l'égalité qui existe entre les primes perçues par
unité de risque systématique pour toutes les actions, tous les
portefeuilles et le marché. Dans les mêmes conditions que celles
énoncées précédemment la relation (1)
devient :
Où :
: La rentabilité moyenne du portefeuille P
: La rentabilité moyenne de l'actif sans risque
: La rentabilité moyenne du marché
La mesure de Treynor : (2)
b) La
mesure de Sharpe :
La mesure de Sharpe (1966) repose aussi sur la relation risque
rentabilité que le MEDAF définit pour des portefeuilles
diversifiés :
Si les rentabilités réalisées sont en
moyenne égales aux rentabilités espérées :
: L'écart type des rentabilités
réalisées du portefeuille P.
: L'écart type des rentabilités
réalisées du marché.
Ainsi on peut écrire :
(3)
Présentée sous cette forme, cette relation affirme
qu'à l'équilibre la prime perçue par unité de
risque total pour un portefeuille bien diversifié devrait être
identique à celle prévue sur le portefeuille de marché et
être à la pente de la droite d'équilibre du marché
des capitaux.
La mesure que Sharpe appelle « reward volatility ratio »
permet d'apprécier les performances des portefeuilles et de les
comparer. Ainsi pour un portefeuille bien diversifié, ce ratio devrait
se situer à un niveau proche de celui enregistré par le
marché.
Les deux mesures de performances ainsi présentées
de Sharpe et de Treynor sont presque identiques, dans la mesure où celle
de Treynor ne tient compte que du risque systématique alors que celle de
Sharpe tient compte du risque total. Par conséquent, l'indice de Treynor
est plus préconisé pour le cas d'un portefeuille bien
diversifié.
Une des extensions apportées à la mesure
« classique » de Sharpe est celle avancée par ce
dernier en 1994 qui introduit le facteur temps rendant plus dynamique cette
mesure.
Soit : RPt : la rentabilité du
portefeuille à la période t
RFt : la rentabilité sans risque
à la période t
Sharpe définit le différentiel de
rentabilité à la période t par le terme
Dt = RPt - RFt d'une moyenne
et d'un écart type
La nouvelle définition du ratio de Sharpe serait
alors :
(4).
Ce ratio détermine la moyenne historique du
différentiel de rentabilité par unité de variance du
différentiel de rentabilité.
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