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Les impôts indirects applicables au Mali

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par Silamakan Kanté
HETEC MALI - Diplôme de Technicien Supérieur Spécialisé 2007
  

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CAS PRATIQUE : LA TVA 

1. Calcul de la TVA :

La TVA est calculée en appliquant au prix de vente net hors taxe le taux prévu par la loi (18%).

Sur cette base, on peut dire que : HT + TVA = TTC

2. La relation à la valeur ajoutée :

Les entreprises assujetties facturent la TVA à leurs clients.
La TVA ainsi facturée est appelée TVA collectée car elle constitue une dette envers l'Etat pour le compte de qui elle est collectée.

Ces mêmes entreprises paient de la TVA à leurs fournisseurs. Cette TVA payée est appelée TVA déductible car elle constitue une créance sur l'Etat.

Les entreprises ne reversent à l'Etat que la différence entre TVA collectée et TVA déductible.

3. Exemple : La société, spécialisée dans l'import-export a réalisé en 2005 les opérations suivantes :

Ventes taxables : 25.000.000 F CFA ;

Exportations (de produits exonérés) : 10.000.000 F CFA ;

Achats taxables : 20.000.000 F CFA ;

Réfections magasins : 2.000.000 F CFA

Factures EDM et SOTELMA : 1.000.000F CFA ;

Calculer la T.V.A. due en 2005.

Source : devoir en commun de Fiscalité IUG 2005-2006

SOLUTION

TVA due = TVA collectée - TVA déductible

TVA collectée = 25.000.000 x 18% = 4.500.000

TVA déductible = 20.000.000 x 18% = 3.600.000

A déduire entièrement :

= (2.000.000 + 1.000.000) x 18% = 540.000 à déduire en partie

Prorata = 25.000.000 = 0,714 soit 0,72 soit 72%

25.000.000 + 10.000.000

TVA collectée sur frais généraux = 540.000 x 72% = 388.800

TVA due = 4.500.000 - (3.600.000+ 388.800) = 511.200

CONCLUSION

L'obligation de payer des impôts figure dans la déclaration universelle des droits de l'homme et du citoyen. La constitution du Mali en son article 23 indique que "tout citoyen doit oeuvrer pour le bien commun. Il doit remplir ses obligations civiques notamment s'acquitter de ses contributions fiscales". Il est donc normal que tous les citoyens, même les plus modestes soient aussi des contribuables. Par exemple, tous ne paient pas le même impôt en matière d'Impôt sur les Traitements et Salaires ( ITS) et certains n'y sont même pas imposés car cet impôt cédulaire n'est applicable qu'à certains revenus et il tient compte du statut familial de la personne. Malheureusement, tel n'est pas le cas en matière d'impôt indirect. Tous paient les impôts indirects à un même taux unique. Et, c'est cela qui explique davantage leurs parts de plus en plus croissante dans les recettes fiscales du Mali. Les impôts indirects représentent plus de 80% des recettes fiscales tandis que les impôts directs représentent moins de 20% de ces recettes. La rentabilité des impôts indirects résident sur le fait qu'ils portent sur la consommation ou sur la dépense. On ne tient pas compte des facultés contributives de l'assujetti.

La première ressource fiscale de l'Etat allemand est l'impôt sur le revenu, devant la TVA. En France, c'est l'inverse la TVA l'emporte devant l'impôt sur le revenu. Au Mali, comme on l'a dit ce sont les impôts indirects qui dépassent très largement les impôts directs. Les impôts indirects dominent au Mali comme en France contrairement en Allemagne.

Certains soutiennent aussi que les impôts indirects sont indolores du fait que leurs montants sont incorporés dans le prix à payer. Et, cela est vrai. Beaucoup de maliens payent la facture d'électricité de l'Energie Du Mali (EDM SA), sans savoir que la TVA est incorporée dans le prix à payer.

Mais quelles que soient leurs rentabilités ou leurs effets indolores, les impôts indirects méritent d'être reformés car, ils fixent un même taux du plus riche au plus pauvre.

Le paiement d'un taux uniforme par tous les citoyens est en plus douloureux pour un revenu modeste qui servira pour l'essentiel à la satisfaction de besoins vitaux (manger, boire, se loger) que pour un haut revenu qui disposera d'une capacité d'épargne élevée.

Le rôle social de l'impôt ne doit pas être négligé. L'impôt doit être établi de manière à permettre l'égalité et la justice fiscales ; lesquelles contribuent à la justice sociale. Pour se faire, il faut que la même contribution soit demandée à ceux qui ont les mêmes capacités contributives (il s'agit ici du concept de justice horizontale). En revanche, ceux qui ont des capacités contributives différentes doivent être traités différemment (on parle de justice verticale). Les impôts indirects ne font pas de distinction entre les personnes. Ils frappent tous de la même manière or, le rôle social de l'impôt fixe comme objectif que l'écart des revenus existant après l'impôt soit moins important que celui qui existait avant l'impôt.

Les impôts indirects constituent donc à cet égard un frein pour la réalisation de la justice sociale. Cependant, les exonérations permettent de réduire le caractère injuste des impôts indirects. En définitive, la justice fiscale implique l'universalité de l'impôt, sa proportionnalité aux facultés contributives et l'absence de comportement discriminatoire des autorités fiscales. On assigne à l'impôt une fonction de redistribution sociale. Concrètement, on estime que l'impôt contribue directement ou indirectement à la réalisation de la justice sociale comme suit :

- d'abord, en prenant plus aux uns et moins aux autres, voire en y prenant rien du tout à ceux qui sont vraiment démunis ;

- ensuite, en permettant la réalisation d'investissements sociaux gratuits ou accessibles à tous à un faible coût (école, route, transport en commun...)

- enfin par des aides multiformes (bourse d'études, allocations, aide aux personnes frappées par des calamités naturelles...).

Sur cette base, les impôts indirects ne permettent pas la réalisation de la justice sociale et ils méritent d'être reformés. Par exemple, en tant qu'abonné de EDM SA, que vous soyez le plus riche ou le plus pauvre vous payez 18% de TVA sur votre facture d'électricité.

Un autre point qui mérite d'être revu par l'Etat est la perte de recettes fiscales surtout en matière de TVA. L'Etat malien perd chaque année des milliards en matière de fraude fiscale notamment la TVA. Tous les redevables n'acquittent pas ce qu'ils doivent à l'Etat . La DGI doit prendre des mesures préventives pour augmenter le montant des recouvrements.

Et, nous espérons que la perte des recettes fiscales va diminuer comme il a été soutenu lors de la rencontre ACP-UE à Bruxelles en février dernier.

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