CHAPITRE 3
3.1 L'AGROECOLOGIE
L'agroécologie est une discipline scientifique qui
emploie la théorie écologique pour étudier, concevoir,
contrôler et évaluer les systèmes agricoles qui sont
productifs, ainsi que la conservation des ressources. La recherche
agroécologique considère l'importance des interactions
biophysiques et des composants socio-économiques pour l'agriculture. Les
systèmes agroécologiques sont les unités fondamentales
d'étude, où les cycles minéraux, les transformations
d'énergie, les processus biologiques et les rapports
socio-économiques sont analysés dans leur globalité.
Cette science est concernée par l'entretien d'une
agriculture productive qui optimise l'utilisation des ressources locales tout
en réduisant au minimum les impacts environnementaux et
socio-économiques négatifs des technologies modernes. Dans les
pays industrialisés, l'agriculture moderne et l'utilisation des
technologies de production intensive qui provoquent des problèmes
environnementaux et de santé et qui souvent ne servent pas aux besoins
des producteurs et des consommateurs. Dans les pays en voie de
développement, outre qu'elles favorisent la dégradation
environnementale, les technologies agricoles modernes ont modifié la
situation socio-économique d'un grand nombre de petits fermiers.
Les défis contemporains de l'agriculture ont
évolué et, maintenant, ils comprennent également les
facteurs sociaux, culturels, économiques et, en particulier,
environnementaux. Les problèmes de production agricole ne peuvent pas
être considérés séparément des
problèmes de l'environnement. A la lumière de ces faits, une
nouvelle approche technologique et de développement est
nécessaire pour prévoir les besoins agricoles des
générations présentes et futures sans épuiser notre
base de ressources naturelles.
C'est justement ce que propose l'approche
agroécologique, parce qu'elle est plus sensible aux complexités
de l'agriculture locale et présente de larges critères d'une
exécution qui inclut des propriétés de viabilité
écologique, sécurité alimentaire, viabilité
économique, conservation de ressources et de capitaux, aussi bien que
l'accroissement de la production agricole.
Mettre des technologies agroécologiques en pratique
exige des innovations techniques, des modifications des politiques agricoles et
des changements socio-économiques, parallèlement à une
compréhension plus profonde des interactions complexes à long
terme parmi les ressources, les personnes et leur environnement. Ce type
d'agriculture doit être conçu comme un système
écologique aussi bien qu'un système socio-économique
dominé par l'homme. C'est indispensable de créer un nouveau cadre
interdisciplinaire pour intégrer les sciences biophysiques,
l'écologie et d'autres sciences sociales. L'agroécologie fournit
un cadre en appliquant la théorie écologique selon la gestion des
agroécosystèmes, des ressources spécifiques et des
réalités socio-économiques et en proposant une
méthodologie définie pour établir les rapports
interdisciplinaires exigés (Altieri, 1987).
3.2 PRINCIPES AGROECOLOGIQUES ET
STRATEGIES POUR CONCEVOIR DES SYSTEMES AGRICOLES SOUTENABLES
Le concept de l'agriculture soutenable est relativement
récent et dû au déclin de la qualité de la base de
ressources naturelles lié à l'agriculture moderne. Aujourd'hui,
la question de la production agricole a évolué : autrefois
purement technique, elle favorise désormais ses dimensions sociales,
culturelles, politiques et économiques. Le concept de la
soutenabilité, bien que diffus des définitions et des
interprétations contradictoires existantes de sa signification, est
utile parce qu'il capture un ensemble de soucis concernant l'agriculture,
conçue comme résultat de l'évolution conjointe des
systèmes socio-économiques et agricoles. Une compréhension
plus large du contexte agricole exige l'étude de l'agriculture,
l'environnement global et des systèmes sociaux étant donné
que le développement agricole résulte de l'interaction complexe
entre plusieurs facteurs. Grâce à cette compréhension plus
profonde de l'écologie des systèmes agricoles, de nouvelles
options de gestion permettront d'achever les objectifs d'une agriculture
véritablement soutenable.
Le concept de soutenabilité a incité beaucoup de
discussions qui ont montré la nécessité de proposer des
ajustements de l'agriculture conventionnelle pour la rendre plus
environnementale, sociale et économiquement viable et compatible. On a
proposé plusieurs solutions aux problèmes écologiques
créés par les systèmes agricoles intensifs et la recherche
est actuellement en marche pour évaluer des systèmes
alternatifs (Gliessman, 1998).
Bien que certains projets de recherche et des tentatives de
développement technologique aient été conçus dans
le cadre écologique, la poussée est toujours fortement
technologique, soulignant la suppression des facteurs limitants et des
symptômes qui masquent un agroécosystème producteur malade.
La philosophie répandue est que les parasites, les insuffisances
nutritives ou d'autres facteurs sont la cause d'une productivité faible,
par opposition à la vue que les parasites ou les aliments deviennent
seulement limitants si les conditions dans l'agroécosystème ne
sont pas en équilibre. Evidemment, il existe encore une perspective
étroite sur les causes spécifiques affectant la
productivité, dans laquelle surmonter le facteur limitant par
l'intermédiaire de nouvelles technologies est le but principal. Cette
vue a amené certains agronomes à se rendre compte que la
limitation des facteurs représente seulement les symptômes d'une
maladie plus systémique inhérente aux déséquilibres
de l'agroécosystème. Ils se sont aperçus aussi qu'une
appréciation du contexte et de la complexité des processus
agroécologiques exprime les causes des limitations agricoles (Altieri, 1987).
D'autre part, la science de l'agroécologie, qui est
définie comme application des concepts et des principes
écologiques à la conception et à la gestion des
agroécosystèmes soutenables, fournit un cadre pour évaluer
la complexité des agroécosystèmes. L'idée de
l'agroécologie est d'aller au-delà de l'utilisation des pratiques
alternatives et de développer d'agroécosystèmes ayant une
dépendance minimale aux absorptions agrochimiques et
énergétiques externes, soulignant les interactions et la synergie
écologique entre les composants biologiques qui rendent aux
systèmes agricoles leur propre fertilité, productivité et
protection des cultures (Gliessman, 1998).
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