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les perspectives de developpements aux comores: diversifications et réformes de l'état

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par Mchangama HASSANE
Université Dakar Bourguiba - Maitrise 2007
  

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Section 5 : la pêche.

La pêche artisanale est pratiquée exclusivement à l'aide de pirogues monoxyles à balancier (ngalawa), simple ou double, dont il y a environ 3000 pour les îles. A l'heure actuelle, quelques rares pirogues ne sont pas motorisées.

5-1 la situation actuelle du secteur.

En 1986, le projet de développement de la pêche artisanale comportait un certain nombre de volets. Certains n'ont pas eu le succès escompté, en particulier l'école de pêche d'Anjouan. Un autre a été couronné de succès : la construction de pirogues en fibre de verre motorisées dont l'efficacité est trois fois supérieure à celle d'une pirogue traditionnelle « ngalawa », à laquelle était associée la formation des pêcheurs à de nouvelles techniques, telle que celle de l'utilisation des DCP (dispositifs de concentration du poisson) et celle de la pêche à la traîne.

L'objet du projet était entre autres de diminuer la pression sur les ressources du plateau littoral (les poissons démerseaux), exploitées au point de ne plus se renouveler (comme l'indiquait la petite taille des poissons pêchés et les dires des pêcheurs), L'objectif était de développer la pêche des poissons qui migrent au large du plateau continental (les poissons pélagiques).

La production de poisson qui était avant le démarrage du projet, de 8 000 tonnes par an est aujourd'hui de 13 000 tonnes, dont 70% de pélagiques et 30% de démerseaux, ce qui est loin du maximum. De ceci, il résulte que, contrairement à ce qui était le cas auparavant, il y a du poisson toute l'année sur le marché.

La consommation de sardines en boîte a totalement diminuée.

Le projet a également favorisé la mise en place de chambre froide et de machines à fabriquer la glace (qui permettent de conserver le poisson jusqu'à cinq jours). Il existe plusieurs chambres froides à la Grande Comore, deux à Anjouan et une à Mohéli.

Les associations de pêcheurs ont repris à leur compte une partie des activités du projet, tels que l'achat de pièces détachées.

Deux opérateurs privés ont poursuivi en Grande Comore la fabrication des pirogues en fibre de verre.

5-2 : Les potentialités de la pêche

Il serait possible, avec les moyens techniques actuels (pirogues en fibre de verre motorisées), d'augmenter la production, mais ce ne serait pas rentable pour les pêcheurs compte tenu de la demande intérieure. Cependant, une certaine augmentation de la demande intérieure pourrait être satisfaite par un écoulement plus régulier de la production rendu possible par des capacités de froid (chambres froides ou glaces) accrues. La rentabilité de cette régulation est cependant très incertaine. Elle permettrait des prix plus élevés en cas de bonne pêche, par rétention d'une partie de la pêche, mais elle conduirait à des prix plus bas en cas de mauvaise pêche, par écoulement des stocks. Elle aurait un coût important en énergie, dans l'hypothèse où l'achat des équipements serait à la charge des pêcheurs et non à celle d'un projet, rien ne garantit la rentabilité de l'opération.

Indépendamment de la saturation du marché intérieur, les possibilités d'extension de la pêche des poissons démerseaux proposées par la FAO semblent aujourd'hui devoir être remises en question. Il apparaît en effet que dans la zone la plus poissonneuse des Comores, le plateau continental de Mohéli, on assiste à un épuisement de la ressource, à tel point que le PNUD a du monter un projet de protection du patrimoine maritime.

Au delà d'un marché intérieur presque saturé, serait-il possible de se tourner vers l'exportation. L'exemple des pays de la région conduirait à se tourner vers des navires de taille intermédiaire, entre 15 et 20 mètres de long, dont le port d'attache serait Mutsamudu (Anjouan). Ce port pourrait également servir de port de transbordement à la flotte de pêche qui croise dans la région.

Ce projet devrait, pour aboutir, surmonter de nombreux obstacles :

- le port d'Anjouan est utilisé comme port de transbordement ;

- les services portuaires d'Anjouan sont coûteux et peu efficaces ;

- le prix de l'énergie.

Ce projet ne pourrait aboutir que dans le cadre d'une réhabilitation du port d'Anjouan.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille