Section 3 : l'exode rural
La nécessité de développer d'autres
secteurs que celui de l'agriculture demeure une évidence car
l'agriculture elle seule emploie 80% de la population active, composée
essentiellement des jeunes paysans.
Ces jeunes quittent leurs villages pour s'installer à
Moroni, capitale de l'Union des Comores qui est la plus grande
agglomération de l'archipel avec quelques 50 000 habitants.
Ce phénomène d'exode rural provoque une extension
anarchique de la ville par la construction des nombreux cartiers.
La ville se trouve confrontée à des graves
problèmes d'hygiène et d'assainissement. La ville ne cesse de
grandir au fil des ans et sa population augmente de jour au jour. Cette forte
croissance urbaine a eu pour effet le développement de l'habitat
précaire, des conditions de vie difficile et une dégradation
importante de l'environnement.
La quantité d'ordures et de déchets
ménagers est en constante augmentation.
On estime qu'actuellement environ 15 tonnes sont
déversées chaque jour dans les différents
dépôts qui jalonnent la ville.
Cette situation expose la population à des conditions
d'hygiène déplorable :
Les déchets et ordures ménagères sont
jetés aux alentours immédiats de leurs habitations, le long des
routes et sur les bords de mer. Les ordures en se décomposant
constituent des sources d'alimentation des animaux errants (chiens, chats,
chèvres...) et aussi des foyers de prolifération des rongeurs
(rats, souris...), des moustiques, des mouches et autres vecteurs de maladies,
tel que le vibrion cholérique responsable du cholera « maladie
des mains sales » qui tue chaque année une cinquantaine de
personnes.
Section 4 : l'élevage
La viande est, pour partie, importée d'Europe, de
Madagascar ou de Mombasa.
Le développement de l'élevage des bovins
risquerait d'entrer en conflit avec celui de la production agricole,
l'élevage des volailles est en état embryonnaire. Les poulets de
chair sont importés, mais, plus grave, les morceaux de volailles de
basse gamme (tels que les ailes), le sont également.
Les projets de développement de l'élevage
n'ont pas eu un grand succès. Une opération a été
tentée qui consistait à faire de l'"enbocagement",
c'est-à-dire à clôturer les champs par des haies
susceptibles de nourrir les bovins. Cette nourriture provoquait chez eux la
maladie du "gros ventre", provoquant ainsi la mort ide plusieurs bovins en 2004
et 2005.
Actuellement, la consommation annuelle de
viande ne dépasse pas 7 kilogrammes par habitant et par an. Le manque
de protéine touche une grande partie de la population dont les enfants
sont les victimes. Ni les importations de viande ni la pêche ne sont en
effet encore capables de combler cette carence.
Si les efforts de sensibilisation menés en matière
de santé animale ont été couronnés de
succès, la vulgarisation de pratiques d'élevage
amélioré n'a pas encore fourni de résultats significatifs.
Le troupeau est estimé à 43.200 bovins, 18.000 ovins et 113.000
caprins, 170.850 volailles ; il se développe
régulièrement mais reste, cependant en dessous des besoins de la
population.
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