1-3 les clous de girofles
La production comorienne de clous de girofle est en constante
augmentation depuis quelques années. De 2 000 tonnes en 2001, elle s'est
établie à 3 500 tonnes en 2005. Malgré une baisse des
cours en 2003, la valeur des exportations a augmenté de 75 % en un an
(2,8 milliards de FC en 2004, contre 1,6 milliard en 2003), grâce
à la vigueur de la demande extérieure et à une meilleure
gestion des stocks qui a permis l'exportation de 90 % de la production.
Les Comores conservent leur cinquième rang mondial,
derrière l'Indonésie, Madagascar, la Tanzanie et le Sri Lanka.
Gare toutefois aux nouveaux concurrents latino-américains qui commencent
à s'imposer dans cette filière.
Les cours sont demeurés identiques et ont
été rythmés par la production indonésienne, premier
pays producteur et consommateur (fabrication des cigarettes), qui a
retrouvé un niveau normal depuis 2002.
1-4 l'ylang-ylang
Sur le créneau de l'ylang-ylang, CVP-Biocom est en bonne
position. Avec sa dizaine d'alambics à gaz - une technologie en point
qui assure une meilleure qualité du produit, c'est l'une des rares
distilleries modernes du pays. Et avec 25 tonnes d'essences exportées
chaque année, destinées en priorité à l'industrie
de la parfumerie, l'entreprise est le premier exportateur comorien d'huiles
essentielles d'ylang-ylang. Outre ses quatre hectares de plantations, CVP
s'approvisionne en fleurs et essences auprès des producteurs anjouanais.
« C'est un marché difficile, car la demande mondiale a
baissé, du fait de la concurrence des essences synthétiques. Les
prix sont donc peu attractifs », souligne Assoumani le responsable de
CVP-Biocom. Si l'on ajoute à ce tableau morose la vétusté
des installations de distillation, qui sont surtout familiales, et le manque de
promotion et de marketing sur les marchés extérieurs, on comprend
pourquoi la production comorienne a baissé depuis 2004. Après un
niveau record de 48 tonnes en 2005, celle-ci a chuté à seulement
8 tonnes en 2003. Mais, l'installation d'une nouvelle distillerie et le
renouvellement des plantes au nord de Grande Comore ont permis de porter la
production à 50 tonnes en 2005.
L'union des Comores demeure le premier leader d'ylang-ylang, les
recettes d'exportation tirées de ce produit ont légèrement
baissé, pour s'établir à 848 millions de FC en 2004,
contre 901 millions en 2003. Plus que jamais, la poursuite de la
restructuration de la filière s'impose, afin d'augmenter la
productivité, via notamment le renouvellement des plantations et la
modernisation des infrastructures.
Section 2 : les produits vivrières
Pour la production vivrière, bien qu'il
y ait eu des progrès, la quantité produite reste très
insuffisante pour nourrir l'ensemble de la population. Cette production est
constituée généralement de la banane, manioc, fruit
à pin, des légumes, etc. la commercialisation des ces produits au
sein des Îles se heurte au manque d'équipement de conservation
(hangars et d'autres lieux de stocks). Il est très difficile d'estimer
cette production puisqu'elle est essentiellement autoconsommée.
Les évolutions de la production agricole qui se
sont opérées ces dernières années sont des
substitutions entre des produits jugés moins rentables par les paysans
et des produits jugés plus rentables. En particulier, certains paysans
détournent des cultures de rente traditionnelles (vanille, girofle,
ylang-ylang) pour se tourner vers les produits maraîchers (tels que la
tomate ou la pomme de terre qui étaient importées de Madagascar).
Ce sont bien sûr les évolutions
défavorables de prix et la mévente qui sont les facteurs du
changement.
L'évolution est cependant lente dans la mesure
où les arbres qui fournissent des produits d'exportation ont
été plantés il y a plusieurs dizaines d'années ; le
paysan ne peut prendre la décision de les couper pour se livrer à
d'autres cultures que s'il a une certitude que la baisse des cours des produits
de rente traditionnels est définitive. D'autant que la vanille des
Comores est réputée pour sa qualité (supérieure
à celle de Madagascar) et que ceci peut être un atout en cas de
remontée des cours.
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