1-1 évolution des exportations des Comores en
quantités (2001-2005).
(En tonne)
libellés
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Vanille
|
120
|
140
|
110
|
60
|
80
|
ylang-ylang
|
40
|
48
|
40
|
35
|
50
|
clous de girofle
|
2000
|
2869
|
3013
|
3200
|
3500
|
Sources : FMI et administration comorienne
1-2 la vanille
C'est toujours une surprise de le découvrir, mais la
Vanille est bien une orchidée. Elle appartient à cette famille
prestigieuse des Orchidacées. Le gousse qui en constitue le fruit
possède un arome naturel à nul autre pareil. La vanille
introduite aux Comores avant les années 30, est cultivée sur les
quatre îles de façon traditionnelle.
Apres la cueillette, la préparation de la vanille est
constituée d'une série d'opération. Chaque phase est
importante.
- L'échaudage : cette opération consiste
à immerger des paniers contenant des gousses de vanille verte dans une
eau chauffée à 60 degré. L'immersion dur à peine 3
minutes et ceci permet d'arrêter toute végétation dans les
gousses.
- L'étuvages : les gousses sont ensuite
disposées dans des grandes caisses capitonnées de couverture de
laine, afin d'éviter toute perdition de chaleur pendant 12 heures ;
c'est dans ce stade que la vanille prend la couleur chocolat.
- Le séchage : il se fait au soleil et à
l'ombre ; le séchage au soleil dure une semaine or que le
séchage à l'ombre dure environ un mois. De façon
alternée, au soleil et à l'ombre, et dont la manipulation est
dévolue au doigté expert du préparateur.
- la mise en en maille : les gousses sont ensuite mises en
mailes de bois pendant huit mois dans des papiers sulfurisés.
- le calibrage et mesurage ; chaque gousse est
mesurée et classée ; c'est la longueur qui fait la valeur
commerciale.
- le conditionnement : les gousses de même longueur
sont mises dans des caisses en fer garnies de papiers sulfurisés
prête à l'exportation
1 kg de vanille verte correspond approximativement à 80
gousses ou bâtons et 1 kg de vanille préparée à,
environ, 300 gousses.
La vanilline est utilisée dans la
confiserie, la pâtisserie, la parfumerie, la chocolaterie, dans la
fabrication de liqueurs fines (il est aussi un ingrédient
apprécié du fameux '' rhum arrangé '') et de produits
pharmaceutiques, en droguerie.
Les Américains l'utilisent de façon intensive
pour la fabrication de crèmes glacées. Dans certaines
régions de production, ses feuilles sont utilisées pour
guérir des plaies.
De toutes les cultures de rente, c'est toutefois la vanille qui
connaît aujourd'hui le plus de difficultés. Pourtant, les Comores,
longtemps deuxième producteur mondial, derrière Madagascar, ont
fait un effort pour moderniser la filière, avec l'appui notamment de
l'Union européenne. « Nous avons introduit de nouvelles lianes et
encouragé les paysans à se spécialiser, les uns dans la
production de liane et les autres dans celle de vanille », précise
le secrétaire général de l'Agriculture. «
Aujourd'hui, cette filière est l'une des mieux structurées, et sa
production répond aux normes internationales. »
Mais tous ces efforts ont été compromis par la
chute de la demande mondiale de vanille naturelle, au profit de la vanille de
synthèse. Alors que, dans le même temps, l'offre mondiale
connaissait une hausse. Il est vrai que, dopés par des cours
élevés, l'Ouganda, la Chine, l'Indonésie et Madagascar ont
fortement augmenté les surfaces cultivées. Du fait de la
surproduction, les prix se sont effondrés, passant de 400 euros le kilo
de vanille préparée, contre 100 euros en 2004. Du coup, la
production comorienne, qui s'élevait à 140 tonnes en 2002, est
tombée à 60 tonnes en 2004, et 80 tonnes en 2005, les stocks
invendus s'accumulent
Le prix de la vanille verte qui était de 8900 FC en
2003, dégringole à 3500 FC en 2004 pour chuter à 750 FC en
2005. Le prix de vente indicatif de la vanille préparée, se
négociait en 2003 à 450 dollars, en 2004 à 50 dollars et
en 2005 entre 15 et 30 dollars. Une chute vertigineuse et sans
précédent du prix du marché.
En 2003, la vanille, elle seule a représenté plus
de 78% des recettes d'exportation
Des préparateurs qui se retrouvent aujourd'hui dans
leurs magasins avec la totalité de leurs stocks de 2004,
acheté au prix fort de 3500 FC le kg de vanille verte. Les
institutions de micro finance (les Meck et Sanduk), sont aujourd'hui dans
l'incapacité de refinancer une campagne vanille. La solution
préconisée par le Groupement d'Intérêt
Economique (GIE), est de déstocker rapidement la vanille, en
s'abstenant de spéculer sur une remontée miraculeuse. Le cumule
des stocks 2004 et 2005 provoque évidemment des coûts de stockage
énormes lies aux gardiennages, aux pertes de poids, risque de
destructions des stocks voire même perte de la qualité naturelle
de la vanille sans compter les intérêts des prêts. La
question qu'on peut se poser, si les producteurs s'entêtent de vendre
leurs stocks à ce prix non concurrentiel et hors normes ;est ce
qu'ils ne risquent pas de se mettre hors circuit du marché international
et détourner les acheteurs potentiels vers d'autres marchés moins
exigeants comme Madagascar ?
La vanille des îles Comores est d'excellente
qualité, malgré les mauvaises conjonctures, la vanille doit
chercher des marchés riches, pour cela ; elle doit être
préparer par des professionnels possédant un savoir faire riche
et inégalé, une augmentation de la quantité produite en
renouvelant les lianes, proposer des prospectus préparées par des
spécialisés en marketing international et enfin des techniciens
du marché qui se chargera pour proposer d'autres solutions
alternatives, comme la création d' options d'achat et de vente.
|