DEUXIEME PARTIE
Les potentialités sectorielles
Chapitre 1 : l'agriculture élevage et la
pêche
Les zones des Bas (altitudes inférieure à 600
mètres) occupaient, en 2000, 52% du domaine agricole utilisé,
soit 60 000 hectares, et fournissaient 75% de la production vivrière
nationale ainsi que la totalité des produits d'exportation.
Les zones de Hauts (altitudes comprises entre 500 et 900
mètres) occupaient, à la même date, 32% de la superficie
totale consacrée à l'agriculture (37 000 hectares), mais
contribuaient pour moins de 18% de la production vivrière. La pression
démographique a considérablement réduit la durée
de la jachère qui a totalement disparu à l'île
d'Anjouan.
Conséquence de défrichements agricole dans les
hauts, les forêts sont en voie de destruction rapide ; le seul massif
forestier, et encore à l'état résiduel, est celui du
Karthala en Grande Comore.
Les possibilités d'expansion à la marge de
l'agriculture dans les zones des Hauts sont pratiquement épuisées
et tout développement de l'agriculture devra nécessairement
passer par son intensification.
Il existe un mode d'exploitation qui respecte le couvert
forestier. Il devrait être encouragé, mais les limites d'une telle
action sont évidentes, compte tenu de ce qui reste de forêts.
L'érosion liée à la déforestation
et à la surexploitation des sols est une réalité
indiscutable. Elle est très grave à Anjouan, compte tenu de
l'intensité du peuplement et de la nature du relief (pics). Le
problème de l'érosion commence à se poser à
Mohéli et en Grande Comore.
A terme, si rien n'est fait, on pourrait assister à
une diminution des capacités de production agricole des Comores.
L'intensification de la production est la seule solution possible. Par
intensification, on entend surtout une meilleure gestion des sols, de la
fertilité et de l'organisation des producteurs. L'augmentation des
intrants semble trop coûteuse pour être rentable, si ce n'est dans
le cas des cultures maraîchères. L'intensification
nécessite que soient remplies plusieurs conditions.
1. Il faut que le producteur se voit assurer de vendre ses
produits à un prix qui fasse plus que compenser le travail et le
coût des intrants supplémentaires induits par l'intensification.
Il est donc nécessaire de développer, en même temps que
l'intensification, un système de commercialisation efficace, en
particulier, bien sûr, des transports inter îles performants et bon
marché.
2. L'intensification implique une formation des producteurs
dans le domaine de l'agriculture.
3. l'intensification implique aussi le choix des
produits agricoles qui répondront tout d'abord aux besoins de la
population.
Section 1 : les produits d'exportation
Le commerce extérieur est marqué par
un manque de diversité de la base productive. Elle repose
essentiellement sur trois produits bruts et semi-finis d'origine agricole :
La vanille, l'essence d'ylang-ylang et le girofle. Ces trois
produits représentent le quasi totalité des exportations.
Le quatrième produit d'exportation ; le coprah, il
s'est considérablement contracté, du fait du vieillissement de la
cocotterie combiné de la chute des prix mondiaux du coprah ;
ceux-ci justifient le recul de ce produit.
Peut-on imaginer que derrière ces grisantes senteurs
« exotiques », qui ont valu à l'archipel son surnom
d'Îles aux parfums, se cache l'essentiel de la richesse économique
de l'Union des Comores? Pourtant, c'est bien sur ces trois cultures de rente
que reposent 95 % des recettes d'exportation du pays ; soit quelque 5,5
milliards de FC en 2004. C'est dire toute l'attention que le gouvernement porte
à ces filières, qui sont une source importante de devises et
assurent une grande part des revenus des paysans.
Chaque île s'est spécialisée dans une culture
spécifique. Anjouan est la reine de l'ylang-ylang, tandis que Grande
Comore produit surtout de la vanille et Mohéli des clous de girofle. Le
tout dans un environnement international marqué par des cours mondiaux
extrêmement mouvants et une concurrence de plus en plus vive.
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