IV-2 EXAMENS BIOLOGIQUES
Dans la majorité des cas les examens
biologiques sont inutiles. C'est le cas des déshydratations
modérées dont la cause est évidente.
Dans les autres cas, ils sont nécessaires.
Ils ont pour but d'apprécier la gravité de la
déshydratation et surtout ils sont indispensables pour conduire la
réhydratation.
IV-2-1 LES EXAMENS SANGUINS :
a) Ionogramme :
Le ionogramme sanguin permet de noter une
hémoconcentration (augmentation de l'hématocrite et de la
protidémie) et une insuffisance rénale qui est le plus souvent
fonctionnelle (augmentation de l'urée et de la créatinine
sanguine). La natrémie est fonction du mécanisme de la
déshydratation.
Les grandes hypernatrémies doivent faire penser
à un excès d'apport sodé par mauvaise reconstitution des
solutions de réhydratation. A l'inverse, les grandes
hyponatrémies peuvent être observées chez les enfants
réhydratés avec de l'eau pure.
L'hyperkaliémie est liée à la
souffrance cellulaire, à l'acidose et à l'insuffisance
rénale. L'hypokaliémie est plus rare et peut être due aux
vomissements ou à la correction de l'acidose.
Une hypocalcémie, une hyperphosphorémie,
sont retrouvées dans les déshydratations sévères.
L'hyperglycémie est fréquente dans les déshydratations
hypernatrémiques. Elle peut être très importante. Il faut
en tenir compte dans le calcul de la natrémie (une augmentation de la
glycémie de 1 g/l entraîne une diminution de la natrémie de
1,6 mEq/l.
Les gaz du sang peuvent mettre en
évidence une acidose métabolique due à la production
d'ions H+ par souffrance cellulaire, de corps cétoniques, d'acide
lactique, à une perte accrue de bicarbonate par diarrhée, ou par
tubulopathie.
L'alcalose métabolique est très rare et
peut être due à des vomissements. Elle doit faire
immédiatement évoquer une sténose du pylore chez le
nourrisson.
L'osmolarité, demandée sur
l'ionogramme sanguin, sera élevée en cas de déshydratation
hypernatrémique ou à l'inverse basse dans les
déshydratations hyponatrémiques.
b) DANS LES URINES :
Les examens urinaires, glycosurie, urée,
créatinine, osmolarité, pH, sont importants à obtenir
dès la première miction. Ils renseignent sur l'adaptation
rénale, la cause rénale ou extra-rénale de la
déshydratation, le caractère fonctionnel ou organique d'une
insuffisance rénale.
Une oligurie associée à une
déshydratation traduit une adaptation rénale et doit faire
rechercher une cause extra-rénale à la perte
hydro-électrolytique. A l'inverse, une diurèse normale ou
augmentée associée à une déshydratation traduit une
inadaptation rénale et doit faire rechercher une cause rénale.
c) LES AUTRES EXAMENS :
Des examens sont réalisés en fonction
du contexte : numération formule sanguine, examens microbiologiques
(E.C.B.U., hémoculture, coproculture, recherche virale, ponction
lombaire).
V COMPLICATIONS:
Les complications doivent être
recherchées lors de l'examen initial et au cours de la surveillance.
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