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Prise en charge d'un nourrisson présentant une déshydratation aiguë

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par Karima Bounoua
école paramédicale - IDE soins généraux 2007
  

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V-1 LE CHOC HYPOVOLÉMIQUE :


C'est lui qui met en jeu le pronostic vital de l'enfant. Il peut être très trompeur car la chute de la tension artérielle chez l'enfant est un signe tardif. D'autre part, le choc peut être quasiment inaugural. S'il se prolonge il peut entraîner une défaillance multi viscérale responsable du décès.


V-2 LES COMPLICATIONS NEUROLOGIQUES :


Il s'agit le plus souvent de convulsions voire d'état de mal convulsifs. Ces convulsions surviennent le plus souvent au cours de la réhydratation trop rapide d'une déshydratation hypernatrémique. Il s'agit donc d'une erreur de réhydratation. Celle-ci a entraîné une chute trop rapide de la natrémie qui a pour conséquence un oedème des cellules cérébrales.

Ce type d'accident est prévenu par l'utilisation de soluté contenant au moins 5 grammes de NaCl par litre dans les déshydratations hypernatrémiques. En effet, il convient de faire baisser très lentement la natrémie.

En cas de convulsions par chute trop rapide de celle-ci, le traitement repose sur l'administration de Nacl 1,5 mEq/kg par voie veineuse. L'état de mal épileptique nécessite le transfert de l'enfant en réanimation.


Les autres complications neurologiques sont tout à fait exceptionnelles. Il s'agit de l'hématome sous-dural qui est plus un mythe qu'une réalité, et des thromboses veineuses cérébrales ou hémorragies intra-parenchymateuses.



V-3 LES COMPLICATIONS RÉNALES :

Il s'agit des insuffisances rénales fonctionnelles, plus fréquentes que l'insuffisance rénale organique. La différence est faite par l'étude du rapport urée urinaire/urée plasmatique, Na urinaire/K urinaire. La thrombose des veines rénales est exceptionnelle après l'âge de 6 mois et doit être évoquée devant une hématurie associée à une augmentation du volume des reins. Il peut s'agir également d'une nécrose corticale due au choc. Celle-ci se traduira par une anurie qui devra être surveillée en réanimation.

VI SURVEILLANCE:


La surveillance est avant tout clinique:

- poids toutes les 6 heures;

- volumes bus si la réhydratation est effectuée par voie orale;

- abondance des selles;

- diurèse toutes les 6 heures;

- température;

- diminution des signes de déshydratation;

- périmètre crânien tous les jours (complication neurologique);

- ionogramme sanguin toutes les 4 à 6 heures dans les formes sévères et les déshydratations hypernatrémiques.

VII TRAITEMENT:


VII-1 CHOC HYPOVOLEMIQUE:


* Mettre en place une voie veineuse. Le recours aux voies veineuses d'urgence (sinus longitudinal supérieur chez le nourrisson, voie intra-osseuse chez le nourrisson ou l'enfant) est parfois nécessaire.


* Déchoquer l'enfant aussi vite que le permet la voie veineuse en administrant du sérum salé isotonique par bolus de 10ml/kg


- Les bolus de 10ml/kg sont renouvelés jusqu'à diminution de la tachycardie, normalisation du temps de recoloration (inférieur à 3 secondes), normalisation de la tension artérielle, amélioration de l'état de conscience.

- Un remplissage de 30 à 40ml/kg, voire plus, est parfois nécessaire.


VII-2 DESHYDRATATION


VII-2-1 REHYDRATATION ORALE:

C'est une thérapie à l'efficacité démontrée. Quel que soit le mécanisme de la diarrhée, apparaît une fuite d'eau et d'électrolytes. La réhydratation orale au cours d'une diarrhée est basée sur le fait démontré expérimentalement et cliniquement que le processus d'absorption de sodium et de glucose au niveau intestinal, facilité par la présence concomitante de ces deux éléments, reste fonctionnel malgré les lésions des entérocytes induites par la gastro-entérite.


Les SRO sont recommandés par l'OMS qui les ont adopté depuis 1978 comme premier moyen de lutte contre la diarrhée, ce qui a permis de réduire le nombre de décès infantiles


La réhydratation orale doit toujours être préférée en dehors de ses contre-indications.

Les contre-indications à la réhydratation orale sont:


* absolues:

- Etat de choc sévère ou persistant;

- - troubles de la conscience;

- - acidose sévère;

- - suspicion d'affection chirurgicale;


* relatives:


- diarrhée sanglante ou purulente;


- diarrhée profuse (supérieure à 10ml/kg/h).

Les solutés de réhydratation orale contiennent des glucides, du sodium (environ 50mEq/l), du potassium, un alcalin (bicarbonate ou citrate).

- Ils sont administrés ad libitum en fonction de la soif de l'enfant.


- L'administration doit être fractionnée, surtout si l'enfant vomit. Dans ce cas, il faut donner le soluté bien frais, par petites gorgées, éventuellement même, au début, à la cuillère.


- Ils ne doivent pas être administrés seuls plus de 24 heures.


VII-2-2 REHYDRATATION PAR VOIE VEINEUSE:


La réhydratation par voie veineuse est utilisée lorsque la réhydratation orale est contre-indiquée.


Schématiquement, on distingue deux situations:


a) Déshydratation hypernatrémique:


Dans la déshydratation hypernatrémique (Na supérieur à 150mEq/l), il faut éviter une baisse rapide de la tonicité du secteur extracellulaire qui serait responsable de mouvements d'eau rapides du secteur extracellulaire vers le secteur intracellulaire et de la création d'un oedème cérébral.


* La réhydratation doit être lente, de façon à normaliser la natrémie en 48 à 72 heures.


* Sérum glucosé 5%, 100 à 120 ml /kg / 24h avec : - NaCl à 2g/l;


- KCl à 2g/l (si kaliémie normale et diurèse);


- avec du gluconate de calcium à 2g/l.


b) Déshydratation isonatrémique ou hyponatrémique:


Dans la déshydratation isonatrémique ou hyponatrémique, la réhydratation peut être plus rapide.


* On utilise du sérum glucosé 5% ou 10%, à la dose de 150 à 200ml/kg/24h avec du NaCl à 3 à 6g/l, avec du KCl à 1,5g/l (si kaliémie normale et diurèse), avec du gluconate de calcium à 1g/l.


- Correction d'une hyponatrémie sévère (Na inférieur à 125mEq/l):
Elle traduit une hyperhydratation intracellulaire avec oedème cérébral.
Pour faire remonter la natrémie au-delà de 125mEq/l, la quantité de sodium à administrer peut être calculée grâce à la formule suivante: mEq de sodium à administrer = (125 - natrémie du malade) x 0,6 x poids en Kg.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard