Partie 2. En marche vers la redéfinition des
rapports
fédéraux: de 1978 à 1993.
La période que nous allons étudier, de 1978
à 1993 peut être considéré dans l'histoire andorrane
comme une période de transition.
Transition démographique, tout d'abord, puisque depuis
le début des années soixante49, l'Andorre cnnait un
taux d'accroissement de sa population de 9% par an. En 1975, on en arrive au
constat que 70% de la population des Vallées est d'origine
étrangère (30% à peine pouvait être
considérée comme possédant la nationalité
andorrane).
Corrélèrement, transition économique dans
le sens d'une ouverture progressive au marché européen et totale
sur la plan du tourisme commercial.
Transition identitaire, aussi, par la redéfinition de
ce qu'est « être andorran », et la création de
nombreuses entités à caractère national50:
Bibliothèque nationale en 1974, Archives nationales (1976), ou encore la
création de l'Institut d'Etudes andorranes (1976). Tout ceci dans un
soucis de rassembler toutes les recherches sur le pays.
Enfin, transition institutionnelle, qui débouchera,
à terme, sur la rédaction de la Constitution de 1993.
Quelles sont les particularités de cette transition
institutionnelle? Quelles conséuqences sur le schéma
traditionnel, hérité de 1419 et de 1866, des rapports entre les
différents niveaux? Dans quelle mesure cette rédéfintion
a-t-elle été obligé de passer par une constitution
écrite?
Chapitre 1. Vers l'émergence d'un niveau
fédéral pertinent?
Le choix de l'année 1978 n'est pas anodin. En effet,
d'aucuns font partir la réforme instititutionnelle de l'année
1975, en tout cas sa première impulsion (voir le titre de l'ouvrage
précité de Nemesi Marquès et les dates de 1975 à
1981). Cependant, le travail effectué entre 1975 et 1978 est un travail
de réflexion et de gestation pour deux faits importants qui vont
marqué le pas de l'histoire institutionnelle andorrane: le
Mémoire de Réforme Institutionnel du M.I. Consell
General51 et la création de la septième paroisse
d'Escaldes-Engordany.
49 Nemesi Marquès, in « La Reforma de les
Institucions d'Andorra (1975-198 1) », éd. Virgili i Pagès,
1989
50 « L'Andorre », A. Degage et An. Duro Arajol, op.
Cit.
Et: données tirées des entretiens effectués
en Principauté (notamment avec Antoni Pol i Solé)
51 M.I. Signifie « Molt Il.lustre » , que l'on pourrait
traduire par « Très Illustre » ou « Excellence ». Ce
titre octroyé à l'assemblée andorrane provient d'une
tradition séculaire
Section 1. Les préludes à la
réforme
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