Les implications socio-sémiotiques et esthétiques du partage des photos numériques et des MMSpar Mahdi AMRI Université Bordeaux 3 - Master 2 R Sciences de l'Information et de la Communication 2006 |
CONCLUSIONSConclusion généraleNotre mémoire de recherche est intitulé : « Les implications socio-sémiotiques et esthétiques du partage des photos numériques et des MMS». L'approche adoptée dans le traitement de ce travail consiste en un entretien collectif semi-directif d'ordre qualitatif. L'objectif étant de relever les usages sociologiques des photos numériques et des MMS et notamment leurs dimensions sémiotiques et esthétiques.Notre échantillon est composé de 14 personnes résidant toutes dans la ville de Bordeaux et dont les âges varient entre 19 et 33 ans. Cet échantillon appartient dans sa majorité à la tranche estudiantine. Il englobe des personnes ayant une culture affichée de la photographie, notamment les photos médiatisées par la technologie : photos numériques familiales et MMS. Pour appréhender les nouveaux usages sociaux des photos numériques et des MMS et également leurs dimensions sémiotiques et esthétiques, nous avons opté pour la méthode de l'entretien collectif. Le focus group, cette méthode de recherche empirique largement utilisée par la sociologie anglo-américaine , nous a semblé la plus appropriée à notre sujet de mémoire en raison des résultats intéressants qu'elle laisse apparaître. Selon MORGAN, l'entretien collectif peut être défini comme une série « d'entretiens de recherche, autrement dit de données discursives destinées à l'analyse, provoquées et recueillies par un chercheur sur des thèmes qu'il a déterminés et qui peuvent bien évidemment concerner les enquêtés ».78(*) Pour le traitement de ce sujet, nous avons subdivisé notre mémoire en deux grandes parties : - Une partie théorique : Dans ce volet, nous avons abordé l'évolution historique des images, de la naissance de l'image qui remonte à la préhistoire , passant par la perspective (14ème-16ème siècles), la gravure, la photographie, pour aboutir aux images numériques et plus précisément les photos numériques à usage familial et celles médiatisées par la technologie mobile : les MMS. Nous nous sommes penché dans cette partie sur l'étude des traits socio-sémiotiques des deux genres de photos. - Une partie empirique : Cette partie consiste en une analyse qualitative des données des 2 entretiens collectifs que nous avons conduits auprès des 14 personnes sur leurs usages des photos numériques et des MMS dans la vie quotidienne. Cette partie valide et enrichit les données du développement théorique de notre sujet de recherche. Elle développe plus en profondeur les axes traités dans les chapitres correspondant aux photos numériques et aux MMS. Notre analyse qualitative des entretiens collectifs nous a permis d'aboutir aux résultats suivants : I- Les photos numériques : Par rapport à l'appareil photo argentique, le caméscope offre à son utilisateur une grande flexibilité. Il lui offre l'avantage de refaire les photos ratées, de répéter les essais et donc de multiplier le nombre de photos prises pour ne garder en final que les meilleures pauses. Le caméscope offre la possibilité de faire des photos rapides, instantanées et retouchables. Le plus important avantage qui caractérise la photo numérique est l'accessibilité et la facilité opératoire d'utilisation. La notion du tout photographiable est intrinsèquement liée aux photos numériques ce qui entraîne des effets de banalisation sur l'acte photographique selon le mode numérique. Si la photo numérique est considérée comme un moyen de communication c'est parce qu'elle nous renseigne sur la vie privée des gens. Avec laquelle, les scènes de la vie quotidienne, les moindres détails même bêtes ou futiles peuvent revêtir des significations intenses chez les différents usagers. La notion de l'album de famille ne perd pas sa valeur mais devient plus exponentielle avec le numérique. La technologie élargit la dimension de l'album de la famille qui devient de plus en plus progressive. L'album numérique offre en même temps cet avantage , mais sa valeur ajoutée réside essentiellement dans la préservation des séquences banales de la vie quotidienne. La photo numérique constitue un moyen (parmi d'autres) pour enregistrer l'histoire et inscrire la vie des ancêtres dans une ligne d'évolution et de continuité. Cela étant dit, c'est à la photo argentique - spécialement en noir et blanc - qu'on confie le plus souvent cette mission. Cette dernière garde toujours des qualités de charme et de magie qu'on lui attribue parce qu'elle s'offre à notre toucher , et parce qu'à travers laquelle on éprouve le sentiment de rêver, de voyager et de saisir le passé en fragments. Au moyen de la photographie numérique les photographes contemporains peuvent réussir à saisir la réalité dans ses détails infinitésimaux. Les photos numériques de par leur grande accessibilité enregistrent souvent dans les plus petits détails les grands voyages qu'on n'a pas l'occasion de faire souvent. Elles nous rappellent toujours des moments et gestes précis tout en suggérant le rassemblement des amis ou des proches pour les regarder en commun, ouvrant ainsi des pistes de bavardage et de convivialité. Prendre énormément de photos avec son caméscope contribue à banaliser les photos de telle sorte qu'on ne trouvera pas le temps nécessaire pour les regarder dans leur ensemble ce qui induit systématiquement la baisse sinon la perte de la fonction de mémoire photographique avec le mode numérique. Par conséquent, la méditation de l'instant disparaît avec la photo numérique car cette dernière ne peut offrir qu'un temps d'arrêt éphémère à celui qui la regarde. En effet, avec le numérique on est placé plus dans l'éphémère et l'irréfléchi que dans le méditatif. La photo numérique de ce fait n'est plus un arrêt sur image, une traduction iconique d'un moment unique ou une contemplation lucide d'une scène précise, c'est plutôt une mécanique incarnationnelle et froide des images, une captation rapide de l'instant. Parce que du moment que l'appareil photo numérique assure une prise déchaînée de photos avec des possibilités parallèles de retouche on n'arrive pas à saisir l'instant véridique. Par contre, le numérique participe à la démocratisation de l'art en donnant accès à tous ceux qui le désirent à la photo. Pour les personnes qu'on a interrogées sur leurs usages des photos numériques dans la vie quotidienne, c'est un vrai bonheur de faire une photo en mode argentique, parce que l'on ne connaît pas le résultat du développement du film ce qui rend précieux et le temps d'attente et d'expectation et la photo obtenue elle-même. La photo argentique prend notamment plus de valeur et devient une source de plaisir ; on peut la toucher et la sentir comme un être humain, à travers laquelle des souvenirs lointains s'éveillent en nous et nous pouvons revoir le passé se reconstituer en morceaux. II- Les MMS : Les MMS proposent un dispositif matériel complexe, alliant par exemple le langage visuel avec la vidéo, les photos , au langage sonore avec le texte écrit. La pluralité des langages - recours aux modalités visuelle, sonore, cinétique, verbale -, des genres et des médias ajoute à la volonté d'ouverture énonciative une capacité d'ouverture polysensorielle. Ce qui donne à saisir le MMS comme un corps matériel malléable que l'on peut creuser, ouvrir, fermer, voir, entendre, sentir, développer, incitant ainsi les usagers de ce mode de communication visuelle mobile à une co-énonciation plus corporelle que le fait un récepteur d'une image unique ou d'un texte isolé. Les objets photographiées et/ou envoyées par MMS sont très variées. Toutefois, ce sont les grands voyages qui offrent des opportunités réelles pour la transmission des MMS. Avec le caméraphone on prend notamment l'habitude de photographier en gros plans les visages des personnes, les plats de cuisine qu'on réussis, les objets banals de la vie quotidienne (un meuble, un arbre, une fenêtre...), bref tout ce qui nous parait beau et digne de valeur de partage. A la manière du caméscope, le caméraphone élargie le champ photographique. Il assure de par sa souplesse et sa facilité d'usage de prendre des photos de tout ce qui peut être photographiable, c'est à dire de tout et de n'importe quoi. De ce fait, la valeur d'échange se développe à travers l'envoi des photos par MMS parce que c'est un acte de communication significatif du fait qu'on ne transmet ces messages visuels mobiles qu'aux personnes avec qui on partage une certaine intimité. Associé au langages visuel, cinétique et sonore, le caméraphone permet une expression plus ample de ses idées et sentiments tout en invitant à saisir les moments forts, intenses et uniques. Qu'il s'agit d'un objet ridicule saisi par son caméraphone, d'un événement important ou d'un grand voyage que l'on veut inscrire dans la mémoire personnelle et collective, on envoie des MMS aux autres pour les inviter à sentir les mêmes sensations, à partager les mêmes sentiments et à participer à la mémorisation de l'événement qui nous touche et importe. De ce point de vue le caméraphone contribue à la publicisation de la sphère du privé en offrant la possibilité de partager des photos personnelles avec les autres. Pour définir à quels types d'objets interactionnels nous avons à faire, les enquêtés se sont tous accordés que dans la plupart des cas, la réponse à leurs photos envoyées par MMS prend la forme d'un autre MMS accompagné d'un petit commentaire. Des fois, il s'agit d'un SMS tout simplement et de manière générale la transmission des MMS projette souvent des actions en retour. Cela ne peut qu'illustrer la fonction sociale de ce mode de communication ayant la capacité de nourrir des conversations et d'établir des connexions de type interactionnel entre les destinataires. On peut ainsi conclure que l'échange des MMS est une pratique finement structurée dans le contexte social. Récents, les usages en sont devenus importants et constituent un vecteur de sociabilité quotidienne. Ses amateurs y recourent fréquemment en réponse à un besoin social dont ils constituent la révélation. Pour ce qui concerne le caméraphone proprement dit, le principal avantage de cet objet, en tant que dispositif de télécommunication moderne et révolutionnaire, est de réduire les limitations spatiales et temporelles en connectant n'importe qui, n'importe où, permettant ainsi aux usagers des MMS de vivre ensemble tout en étant séparés. De ce point de vue, le caméraphone institue un espace de vie sociale marqué par les valeurs de convivialité et de partage. D' autant plus que les MMS que l'on peut envoyer d'un téléphone portable à un autre fournissent des descriptions minutieuses sur les situations photographiées. Il en ressort qu'avec les MMS la communication devient facile, plus spontanée et véridique parce qu'elle est basée sur la transmission de supports visuels tangibles qui sont susceptibles d'intéresser et/ou d'émouvoir leurs destinataires. L'émotionnel est un caractère intimement rattaché à la circulation des MMS entre les différents usagers. Vecteurs de communication instantanée, les MMS brisent la notion d'espace-temps en réunissant mentalement et affectivement les communautés de destinataires. Les MMS créent des espaces privés temporaires où s'organisent des interactions qui prennent la forme d'autres messages en retour (des MMS ou des SMS normalement), le caméraphone étant dans ces interactions un catalyseur de bulles de convivialité. Les personnes enquêtées croient à l'impact sûr des MMS sur les récepteurs. Pour eux, envoyer un MMS à quelqu'un est plus touchant et authentique qu'un SMS. Un MMS dit toujours quelque chose de plus, il est éloquent, il marque bien son destinataire, il verbalise mieux le message adressé et donc il est plus perceptible et touchant. Notre population enquêtée rapporte notamment que les MMS tissent et entretiennent un réseau de sociabilité purement informel à travers l'envoi de photos banales empruntées du quotidien, mais qui revêtent des significations particulières pour les destinataires. Ils permettent le développement et la perpétuation de liens, ou de réseaux de liens. Etant des supports visuels nomades, les MMS instituent un «lien virtuel permanent » entre des individus qui se trouveraient autrement coupés les uns des autres. Mais dans un contexte plus large, la naissance du service MMS et son évolution répondent à un besoin de société, celui d'accompagner le progrès technologique réalisé dans le domaine des télécommunications, d'autant plus qu'il comble le manque de communication interpersonnelle entre les sphères intimes. Pour ce qui concerne les rapports texte-image dans le cas du MMS, le texte est un guide de lecture pour la photo, c'est un commentaire qui porte des éléments de précision sur son environnement afin d'ancrer le message véhiculé et de délimiter la gamme des interprétations possibles. Etant donné que le MMS est une image utilitaire (c'est à dire qui porte un sens précis), la fonction de confortation jouée par le texte ajouté est nettement visible. Car entre redondance et développement, le contenu verbal a pour tâche de conforter le contenu visuel tout en y infusant des affects, explicitant de la sorte les attendus de l'image. Il en résulte que le MMS est un message pansémique ; à la manière de l'image publicitaire il vise à suggérer un sens bien précis et c'est dans ce sens que l'ajout de texte peut être efficace, celui-ci permettant d'exercer une fonction de contrôle face à la puissance projective de l'image. Dans le registre des relations amoureuses, les MMS offrent l'avantage de consolider le contact entre les partenaires et de libérer les handicaps d'expression. Le recours à l'image devient une alternative de base pour l'extériorisation de ses sentiments et la transgression des barrières de timidité. Le MMS en tant que support visuel léger et facilement transmissible permet l'instauration d'un pacte de communication entre les usagers basé sur les valeurs de mouvance et d'immédiateté. Les conversations via les MMS se déroulent également dans des espaces marqués par la proximité (échange gratuit des MMS entre des personnes se trouvant dans le même lieu et ayant des mobiles dotés de l'infrarouge), même si on présente généralement les MMS comme des messages visuels nomades qui instaurent la connexion des personnes se trouvant dans des territoires séparés. Il en ressort qu'avec le MMS les usagers réorganisent la pratique de la communication mobile en fonction de leurs besoins et désirs de maintenir le contact. Ce type d'échange étant répandu montre que l'échange des MMS via l'infrarouge laisse apparaître de multiples traces de confirmation de soi, d'occupation de l'espace public et d'adhésion sociale au groupe. Par cet opération simple de partage des MMS, non notera d'autre part que les usagers n'ont pas le monopole de la publicisation de l'intime. Il est tout à fait possible et commun de participer à ce type de communication médiatisée lorsque des individus s'échangent des images en étant physiquement ensemble. Les figures communicatives des MMS se concrétisent à travers des modalités particulières d'expression de l'identité interne des acteurs. L'apparition du MMS et son essor réactualisent justement d'autres modalités d'appropriation d'une nouvelle technologie. Il en va de même pour les usagers du MMS qui cherchent à travers ce médium de se distinguer, d'être au travers d'un paraître pour être valorisés et plus particulièrement d'afficher une image de soi qui renvoie aux valeurs de communication, du non-conformisme et du « branchement ». Les MMS sont des formes d'expression de soi qui relèvent pour beaucoup de l'individualisme, voire de l'exhibitionnisme. Les MMS constituent des temps d'arrêt sur l'intimité quotidienne des utilisateurs. Ces messages instaurent un nouveau rapport à la photographie. Le MMS réduit le geste photographique au minimalisme. La facilité d'utilisation des nouvelles modes des caméraphones associée à la possibilité énorme de manipuler avec la main rend l'acte photographique plus souple et rapide. Avec le MMS on assiste à des nouvelles formes de communication médiatisées par la technologie dans lesquelles on détruit les calibres conventionnels de la communication, et ce par l'invention de méthodes singulières voire « anti-conformistes ». Ces méthodes s'inscrivent sans doute dans l'esprit fédérateur des nouvelles technologies médiatisées (SMS, mails, cartes virtuelles, etc. ). Les MMS inscrivent des pratiques médiatiques anciennes dans une perspective de continuation. Du point de vue de notre échantillon enquêté, les MMS marquent une évolution certaine dans la communication médiatisée, mais ils ne peuvent en aucun sens substituer les moyens de communication précédents. En ce qui concerne les points de similarité/divergence entre le MMS et la carte postale, il convient de souligner qu'à la différence des usages instrumentaux des moyens de communication multimédia dont le MMS, la carte postale instaure des communications affectives et sociales entre les individus, tout en cimentant leurs rapports amicaux déjà existants. A la différence du MMS qui relève des « sentiments formatés » du fait des modalités d'envoi très rapide selon l'avis de notre population interrogée, la carte postale préserve toujours les qualités de magie et de charme : à travers laquelle on exprime des émotions et des expériences personnelles et l'on consolide le contact avec l'autre. S'agissant des points de ressemblance/divergence entre le MMS et le courrier électronique, notre échantillon enquêté observe que les MMS facilitent la communication interpersonnelle plus que les e-mails. Les MMS s'échangent de manière régulière surtout entre intimes (liens amicaux et amoureux, liens entre pairs). Les personnes interviewées opposent assez nettement l'échange du MMS (un geste immédiat et spontané) à la conversation à travers les e-mails. Du moment qu'une interaction où une forme de partage émergent du cours même du dialogue, c'est à dire dans son épaisseur et sa durée, les e-mails offrent des espaces plus étendus pour la structuration du message composé et pour l'échange qui devient avec ce moyen de communication plus favorable. Notre population enquêtée rapporte qu'avec les MMS l'effort de communication interpersonnelle est réduit au minimalisme. En effet, à force de recourir à des formes de communications médiatisées par la technologie et commandées par les normes de rapidité et de raccourcissement, l'on porte atteinte à la langue (fautes de syntaxe, d'orthographe) et on perd le vrai goût de la communication. Par ailleurs, avec l'usage fréquent des MMS dans la vie quotidienne l'acte photographique perd son authenticité parce qu'il n'est plus une réflexion sur un moment apprécié, mais plutôt une saisie brusque d'un instant dans un but de partage immédiat. De par leur corporalité souple et hybride, les MMS inscrivent la communication interpersonnelle dans le cadre d'une société postmoderne, marquée par les valeurs d'échange, de flux et de connexion permanents. Associés souvent à la communication mobile, ils prolongent une tradition issue de plusieurs années des SMS. De manière générale, les MMS font partie intégrante des services nombreux offerts par le téléphone mobile. Ce dispositif de communication complexe offre en effet sur un même terminal portable la possibilité de médiations très différentes, conversations orales si on l'utilise comme téléphone, échanges écrits avec les SMS et les services qui en sont dérivés, échanges d'images et de vidéos dans le cas des MMS. Tout en étant apparemment si individuel le téléphone mobile est inséré dans l'espace public ; il permet souvent d'entamer un échange et de constituer un support de bavardage et un point d'appui pour une sociabilité en présence.79(*) L'utilisateur est donc amené à réfléchir sur ses usages et ses pratiques communicationnelles tout en étant conscient de ses effets certains sur l'identité sociale et le comportement humain. Et c'est justement dans cette perspective que nous envisageons d'amorcer une étude plus approfondie sur les dimensions culturelles et socio-sémiotiques du téléphone mobile, dans le cadre d'une thèse de doctorat ultérieure. * 78 DUCHESNE S., HAEGEL F. (2005) , L'enquête et ses méthodes : l'entretien collectif, op. cit. p. 42. * 79 LICOPPE C. (2005 ), ouv. coll. , « Pratiques sociales et communications mobiles », Mobilités.net : villes, transports, technologies face aux nouvelles mobilités, Introduction, chapitre 3, p. 149. http://www.fing.org/ |
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